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Equipe de Suisse

La cote de Rodriguez remonte

Elle peut s’appuyer sur un côté gauche retrouvé

Ricardo Rodriguez a le mérite de jeter un regard réaliste sur la qualité de ses propres performances. Keystone

Juvignac, Sélim Biedermann

Largement en deçà, face à l’Albanie, de toutes les considérations qui lui sont portées ces derniers temps, Ricardo Rodriguez a rectifié le tir contre la Roumanie. Devant lui, Admir Mehmedi, auteur de l’égalisation au Parc des Princes et pour qui la tendance est également à la hausse, a évité à l’équipe nationale un faux pas à l’Euro.

Déjà décevant samedi, Stephan Lichtsteiner a quant à lui sombré davantage mercredi, provoquant en outre le penalty. Dans son couloir, Xherdan Shaqiri a fait, pour sa part, une nouvelle fois tout faux. Un constat s’impose: la Suisse peut s’appuyer sur un côté gauche retrouvé, au contraire du flanc droit.

Le Real Madrid, l’AS Rome, Arsenal, le PSG…

«Mais il n’est pas bon!» Le journaliste de «L’Equipe» Vincent Villa, qui suit l’équipe de Suisse durant l’Euro, s’exprimait ainsi samedi au sujet de la piètre prestation de Rodriguez. L’étonnement se trouvait à la hauteur des promesses placées en lui. Le latéral gauche de Wolfsburg, 23 ans et sous contrat jusqu’en 2019 en Allemagne – il y est arrivé en 2012 en provenance du FC Zurich, son premier club chez les professionnels – a d’abord déçu tout le monde.

A commencer par lui-même. «Les critiques négatives reçues après le premier match dans cet Euro, je les trouve correctes. Elles auraient même pu être pires. Elles ont fait un peu réfléchir certains joueurs de notre équipe, mais moi, je n’ai aucun problème avec cela. Je les accepte et je les comprends.» Rodriguez ne se débine pas.

Il s’agissait donc de rebondir au plus vite, à l’heure où les plus grands clubs manifestent leur intérêt pour le Zurichois d’origines espagnole par son père et chilienne du côté de sa mère, malheureusement décédée en automne dernier des suites d’une maladie. Un drame qui ne lui a pas permis de réaliser sa meilleure saison avec Wolfsburg – le club ne s’est d’ailleurs qualifié pour aucune compétition européenne.

Il n’empêche que Rodriguez suscite toujours la convoitise, étant considéré comme un des meilleurs arrières gauches du monde.

Aperçu de ce que l’on a pu lire à propos d’un transfert du défenseur cet été, qui pourrait en effet disposer d’un bon de sortie. La clause libératoire du Suisse serait fixée à 30 millions d’euros! Ce lundi, son agent a révélé qu’il intéressait l’AS Rome.

«Ricardo aime l’Italie. Si une proposition sérieuse est faite, nous l’étudierons de très près», disait ce dernier dans «TMV». Le 2 juin, selon «Don Balon», on a eu la confirmation que les dirigeants du Real Madrid apprécient beaucoup le profil du Zurichois, alors que le dossier David Alaba (Bayern Munich) semble impossible à boucler. Le père du joueur, Jose Manuel Rodriguez, signalait d’ailleurs, début avril, que son fils «rêve du Real». Le 29 mai, dans «Bild», il était écrit qu’Arsenal est sur les rangs dans le but de remplacer Kieran Gibbs.

Le 5 mai, «Aujourd’hui en France» expliquait que le Paris Saint-Germain le suit depuis un moment, se cherchant un successeur à Maxwell et un concurrent à Layrin Kurzawa. La Juventus et Manchester United porteraient eux aussi de l’intérêt à Rodriguez... Rien que ça.

Cela ne pouvait que s’améliorer

D’où la déception apparue après les déboires du latéral gauche face à l’Albanie en début d’Euro. Mais Rodriguez a du caractère et des ambitions. «J’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même, mais nos adversaires étaient très agressifs. Je n’ai en tout cas pas joué avec le frein à main! Il est vrai, cependant, que cela ne peut que s’améliorer dans mon cas», glissait-il en toute franchise après le premier match des Helvètes en France.

«Je ferai mieux, je donnerai encore plus contre les Roumains. Je veux rendre une copie parfaite dans cette deuxième rencontre, en fermant davantage les espaces en défense et en essayant d’amener du danger, de tenter ma chance si j’en ai l’occasion», ajoutait Rodriguez.

Paroles en grande partie tenues. En effet, son niveau s’est avéré largement supérieur mercredi à Paris. Si tout n’a pas été parfait – notamment un mauvais placement défensif dès la 1re minute qui aurait pu avoir de fâcheuses conséquences, ainsi qu’un coup-franc botté à la 33e qui a fini dans les bras du gardien roumain –, sa cote a clairement repris l’ascenseur. Dans le sens inverse de Lichtsteiner...

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