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Instrument d’exception mis en pension

Au centre de l’église trône désormais un extraordinaire piano de concert mis en pension par le pianiste Johan Treichel parce qu’il sera mieux là que dans un appartement

Johan Treichel teste le son de l’extraordinaire Bösendorfer qu’il a placé en pension dans l’église de Sonvilier. Afin que tout soit parfait, il faudra encore adoucir un peu le son de cette merveille. Un spécialiste viendra spécialement de Lyon. BD

Blaise Droz

D’ordinaire, ce sont les chatons que l’on place contre bons soins. Mais à l’église de Sonvilier, une sorte de père Noël atypique est venu déposer un piano à queue viennois, un Bösendorfer de concert que les meilleurs connaisseurs identifieront spontanément comme un instrument d’exception.

Ce piano à queue magnifique a entre autres particularités celle d’avoir quatre touches en plus afin d’explorer plus à fond les sons graves. Depuis 30 ans, il était la propriété de Jacques Chapuis, musicien et pédagogue qui a créé en 1960 l’Institut Jacques Chapuis (école de piano et de violon à Bienne). Il a aussi dirigé jusqu’en 1976 l’Ecole jurassienne et conservatoire de musique de Delémont. Plus tard, il s’est établi en France, à Metz, où il a poursuivi son œuvre.

Après le décès de cette forte personnalité de la musique, le piano a fini dans l’appartement de sa fille Jeanne-Lise et son époux, Johan Treichel. Après avoir eu le privilège de le jouer journellement mais en l’emmaillotant dans des couvertures afin de jouer aussi doucement que possible pour ne pas affoler les voisins, Johan Treichel a estimé qu’un instrument aussi extraordinaire n’a pas sa place dans un appartement, mais dans un lieu propice à l’expression musicale.

Il a pris langue avec Philippe Krüttli, directeur de l’Ecole de musique du Jura bernois, afin de trouver une belle salle d’accueil, où déposer en pension le piano qui reste sa propriété. C’est ce dernier qui s’est chargé des présentations entre le généreux pianiste et Inspirations, le volet culturel des paroisses réformées et catholiques de l’Erguël.

Inspirations existe depuis 2007 et sa présidence revient d’office à la pasteure de la paroisse de Sonvilier, en l’occurrence à Corinne Baumann. Les membres du comité sont tous bénévoles et appartiennent aux communautés protestantes et catholiques du vallon de Saint-Imier.

En plein centre

La jolie petite église de Sonvilier a été jugée parfaite pour accueillir le Bösendorfer de concert. Il trône désormais en plein centre du lieu de culte, entre des groupes de bancs placés en regard les uns des autres. Corinne Baumann peine à cacher son enthousiasme: «C’est un instrument vraiment extraordinaire d’un modèle qui n’est plus fabriqué de nos jours, mais dont les modèles similaires coûtent près de 300000fr.» De magnifiques concerts seront mis sur pied et l’instrument pourra également être utilisé lors de cultes.

Vernissage samedi

Le vernissage de l’instrument est prévu pour ce samedi 9 janvier à 17h. Ce sera l’occasion pour tous les connaisseurs de musique de découvrir la fabuleuse palette de sonorités de cet instrument venu trouver refuge à Sonvilier. A son clavier, Johan Treichel jouera des œuvres de Bach, Franck et Schostakovitch, accompagné par Jeanne-Lise Treichel au violon, Marina Cotallo-Zinsstag au violoncelle et par la voix d’Antoine Joly.

En seconde partie, le Duo du Zoo, emmené par Antoine Joly, partira dans des registres plus modernes, voire un brin irrévérencieux afin d’ajouter une note gaie à l’événement. L’entrée sera libre.

Quant au début de la saison 2016 d’Inspirations, il a été évoqué par Anne Baume et Jeannette Fiechter. Pour l’heure, on retiendra que le spectacle théâtral «On m’appelait Judith Scott» sera joué en mars à la collégiale de Saint-Imier.

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