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Bienne: centre-ville

La maison de la rue du contrôle revit

Les associations Fair et Stand up for refugees ont rénové la maison occupée cet hiver par des squatters pour en faire un lieu de rencontre et d’intégration

Des écoliers d’Ittigen et des réfugiés logés dans le centre de transit de Büren ont participé aux travaux de rénovation de la maison. Matthias Käser

Carmen Stalder traduction Marcel Gasser

La maison de la rue du Contrôle 22 a derrière elle une histoire mouvementée. Ces dernières années, elle a abrité le Travail de rue des églises, puis un centre de catéchisme avec sa bibliothèque, ou encore le Service de conseil social de l’Armée du Salut. Et elle a beaucoup fait parler d’elle l’hiver dernier, lorsqu’elle fut occupée illégalement par le Kollektiv Kontrollstrasse.

Mais ces temps agités semblent bel et bien appartenir à un passé révolu. Car un nouveau projet est en train de voir le jour, cette fois avec l’assentiment de la Paroisse réformée de Bienne, propriétaire de la maison. L’association Fair et l’organisation Stand up for Refugees souhaitent en effet faire de cette bâtisse longtemps restée vide un lieu de rencontre pour personnes de toute provenance. «Elle sera un lieu de connexion et d’intégration ouvert à tous, où toutes sortes de projets pourront être réalisés», déclare Remo Widmer, de l’association Fair.

Activités gratuites
A l’heure actuelle, on procède aux derniers travaux de rénovation. La maison abritera un atelier de bricolage, un atelier de couture, une pièce pour les enfants, une cuisine communautaire et un local de musique. Le projet s’adresse notamment aux réfugiés, notamment ceux qui vivent dans les hébergements collectifs de la région, mais également aux Biennois, qui pourront aller et venir à loisir dans la bâtisse. «Pour l’associer au projet, nous allons inviter la population à certaines manifestations et proposer des journées portes ouvertes», précise Remo Widmer.

«Toutes les activités et manifestations seront gratuites», promet-il. Cuisiner, apprendre l’allemand, jouer, danser, bricoler ou encore jardiner, font partie du projet, qui démarrera en octobre. Les travaux sont loin d’être terminés, «ils se poursuivront ces prochains mois avec l’aide des gens qui le veulent bien».

Soutien d’entreprises
Les responsables n’ont que 20000 francs à leur disposition, provenant de la paroisse et de dons. C’est bien peu, vu l’état de délabrement de l’édifice. «Mais beaucoup d’entreprises nous soutiennent. Ainsi, nous avons pu obtenir gratuitement toute la peinture», explique Sandra Schubert, responsable du projet.

Enthousiastes et sérieux
La maison reste la propriété de la Paroisse réformée. Le contrat d’exploitation transitoire court jusqu’à fin 2018, mais peut être renouvelé. La responsabilité des activités incombe intégralement aux initiateurs du projet. «L’approche des organisateurs nous plaît: ils sont enthousiastes et travaillent sérieusement», déclare Jean-Jacques Amstutz, administrateur de la paroisse générale.

La volonté affichée par l’association Fair et l’organisation Stand up for Refugees de redonner vie à la vieille maison arrange d’ailleurs la paroisse, qui ne se trouve plus devant le problème de devoir expulser les squatters.

Intégration sociale
Les deux organismes sont tombés d’accord sur la manière d’utiliser les locaux, qui n’est pas très éloignée de celle que préconisait le collectif d’occupation. «C’est vrai, le collectif avait les mêmes idées que nous: créer un espace de vie communautaire et solidaire. Mais l’entreprise devient très délicate lorsque des gens provenant de centres d’accueil et de centres de transit se retrouvent dans un lieu pour ainsi dire illégal», explique Remo Widmer.

Les membres du projet ont investi beaucoup de leur temps libre dans cette idée. Leurs objectifs pour les mois à venir sont donc ambitieux, à la hauteur de leurs sacrifices. Ils entendent aider les réfugiés – qu’ils appellent «newcomers» – à établir leurs premiers contacts sociaux avec la population biennoise et à améliorer leurs connaissances linguistiques, afin qu’ils puissent plus facilement s’intégrer dans la société.

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