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Saint-Imier

Galvarex renaît de ses cendres

L’entreprise a inauguré son usine, ravagée par un incendie en 2014.

Ce sont deux tiers des équipements de la firme imérienne qui étaient partis en fumée en octobre 2014. Mais elle n’a perdu aucun client. Stéphane Gerber

Dan Steiner

Si les mots Galvarex et phénix n’ont de commun que leur dernière lettre, la comparaison va plus loin. Selon la légende, l’oiseau est doté de la capacité de renaître après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Le rapport avec l’entreprise imérienne active dans le domaine de la galvanoplastie? Un défaut technique sur l’un de ses appareils électriques avait provoqué, le jeudi 30 octobre 2014, un incendie qui en a détruit une grosse partie. Le toit, deux étages et deux tiers de ses équipements.

Hier, elle a toutefois fêté son retour définitif aux affaires en inaugurant son usine complètement rénovée. Coût du sinistre: plus de cinq millions de francs, selon son directeur actuel Thierry Bonjour. Mais «dans notre malchance, nous avons eu aussi beaucoup de chance», déclarait-il devant un parterre d’invités. «Il n’y a pas eu de dommage humain ou dû à la pollution.»

L’industriel a ajouté qu’aucun client n’avait lâché Galvarex et, surtout, que l’entreprise avait pu bénéficier d’une aide bienvenue grâce à des locaux de remplacement mis à disposition très vite. Grâce à un accord passé le lendemain même du sinistre, alors que l’usine allait encore être la proie des flammes pendant un jour et demi!

«Bonnes» machines touchées
De la chance, aussi, que ce soient les lignes de traitement galvanique traditionnelles qui aient été détruites. Celles-ci ont en effet rapidement été remplacées par une ligne livrée de La Chaux-de-Fonds. «Une occasion avec 0km au compteur, dans le langage des garagistes», a imagé Thierry Bonjour.

Et ce dernier de préciser: «Si l’incendie avait touché la galvanoplastie continue,  domaine pour lequel nos machines sont fabriquées à l’interne, nous serions encore en train de reconstruire...» Un bon coup de chiffon, un «petit» reconditionne-ment et c’était reparti.

Si le coup a été rude, ce qui est compréhensible, la direction n’a cependant pas eu le temps de cogiter. «Nous avons fonctionné à l’adrénaline et nous sommes partis dans un sprint de 22 mois.» Qui les a conduits à ce 29 septembre, date de renaissance du phénix.

Diversité salvatrice
Fondateur de Polyfil AG, le groupe auquel appartenait Galvarex SA jusqu’à ce printemps –Galvarex, Polyfil et Polyflex sont désormais chapeautées par Filinvest AG–, Brizio Gaetani a également tenu à faire part de sa satisfaction. «Dès le début, tout le monde s’est déclaré prêt à reconstruire. Juste après cette tragédie, qui a laissé des traces profondes, les gens téléphonaient pour chercher de nouveaux locaux. Le défi était lancé.»

Brizio Gaetani a chaleureusement remercié son personnel, «son engagement, sa volonté, son esprit de sacrifice». «Même si c’était ma décision de repartir immédiatement, une décision facile à prendre, c’est eux qui ont fait le travail.»

Actifs dans des domaines aussi variés que la technique, l’automobile, l’horlogerie ou le médical, Galvarex et Thierry Bonjour voient l’avenir avec optimisme. «Nous évoluons dans des marchés de niche, diversifiés. Ils ne vont pas connaître la crise en même temps. Non, malgré ce qu’on entend, cette année s’annonce bonne.»

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