Amandine Thévenon
Le X-Project, c’est un centre culturel pour la jeunesse, c’est un bâtiment réunissant de nombreuses salles dédiées aux activités artistiques et sportives. Il réunit 150 utilisateurs et 26 projets culturels; la photographie, la musique, la danse, la grimpe, le skatepark, du design ou encore de la sérigraphie. Mais pour comprendre vraiment ce qu’il y a derrière ces murs, il faut y entrer.
Le X-Project et l’association Türfü ont donné l’occasion samedi au public de découvrir leurs univers en ouvrant les portes de la salle polyvalente. Tous les artistes y étaient réunis afin de faire découvrir leurs travaux aux curieux. L’après-midi, des ateliers et des animations étaient organisés pour les enfants. Un mur de grimpe était spécialement érigé, des spectacles de danse étaient présentés, et les visiteurs pouvaient observer en direct les artistes travailler.
Attirer les familles
«Il était important de proposer des workshops pour les enfants afin d’attirer les familles», explique Jonas Luterbacher, coresponsable du X-Project. Il est vrai que l’emplacement du bâtiment, se trouvant derrière la gare, peut créer quelques réticences chez certains parents. «Ce n’était pas facile pour moi au début. C’est quand même un endroit où on ne savait pas trop ce qu’il s’y passait», déclare Muriel, mère d’un garçon de 12 ans adepte de trottinette.
Pour Anja, mère d’en enfant fréquentant le skatepark, c’est un lieu important pour les jeunes: «Je trouve cet endroit excitant. J’étais là au commencement et je trouve beau comme ça s’est agrandi. Il y a plus de possibilités et d’espace pour les jeunes.» Et quand on lui demande si elle n’avait pas d’appréhension, elle répond tout simplement: «Je trouverais plus dangereux si mes enfants n’avaient aucun endroit où aller.»
Pour Jonas Luterbacher et les utilisateurs, l’objectif de cette journée était de casser les clichés: «On ne veut pas en faire une boîte de nuit, mais un endroit pour la culture, un espace associatif et caritatif.»
Beaucoup d’énergie est dépensée de la part des responsables du X-Project, de l’association Türfü et des bénévoles pour faire vivre cet endroit et lui donner l’image qui lui correspond. «Nous avons nettoyé ce lieu et nous proposons des prestations de plus en plus professionnelles. Nous avons de vrais talents ici», précise fièrement le coresponsable. «On organise des visites institutionnelles et on a des projets avec les Hautes Ecoles ou encore le Gymnase du Lac», poursuit-il.
Et le déménagement?
Le X-Project était censé déménager dans le quartier de Mâche mi-2016. Finalement, ça sera peut-être en 2018. Ceci a provoqué des problèmes de soulèvement de fonds ainsi que des questionnements à l’intérieur du centre culturel: qu’est-ce qu’on va faire et comment? «Les gens ne voulaient plus s’engager pour un endroit qui allait déménager», raconte Jonas Luterbacher.
Cette date qui n’est toujours pas claire soulève aussi un problème de confiance des utilisateurs vis-à-vis de la Ville de Bienne. «J’ai envie d’y croire! Tout changement est bon», soutient le coresponsable.
Dion Sumi, responsable de la communication de l’association Türfü, qui collabore avec le X-Project, résume la situation: «On n’arrivait pas à se projeter avec ce déménagement. Maintenant on a deux ans pour faire bouger les choses et se faire connaître. On veut trouver une identité graphique avant 2018 pour rassembler les gens et pour qu’on puisse être reconnu facilement.»
Samedi, les responsables et les utilisateurs ont pu faire ressentir l’énergie qui se dégage de ce lieu et montrer l’envie qu’ils ont d’en faire un endroit culturel, malgré la charge de travail que cela demande. «C’est un grand investissement parce qu’il y a beaucoup de salles. On aimerait réunir toute cette énergie, ce qui n’est pas évident mais on y arrive gentiment», sourit Siméon, locataire depuis huit ans.
Le X-Project n’a pas fini de faire parler de lui et il est entre de bonnes mains. «J’y mets tout mon cœur et j’ai énormément d’envie de faire vivre ce lieu. J’aime cette énergie, je veux la faire découvrir au monde», conclut Jonas Luterbacher.
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