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Moutier

«Je pars reconnaissant»

Le pasteur Eric Schindelholz quitte bientôt son poste à la Paroisse réformée. Retour sur son parcours et la vocation de servir, qu’il s’est découverte dès son plus jeune âge.

Eric Schindelholz se sent enrichi de ses deux décennies de ministère auprès des paroissiens de Moutier, qui lui ont réservé un accueil chaleureux. MAH

Par Marisol Hofmann

L’envie de devenir pasteur remonte à ses années de catéchisme. «Cette expérience ne m’a pas laissé indifférent», se souvient Eric Schindelholz. «J’ai depuis lors effectué tout un cheminement de foi, qui m’a mené à entreprendre, plus tard, des études de théologie.» 
Pourtant, à la fin de sa scolarité obligatoire, cet enfant de Neuchâtel a choisi le bac scientifique. «Je voulais me lancer dans la biologie. C’est ce qui m’intéressait à cette époque, mais j’étais toujours titillé par cet appel à devenir un serviteur de Dieu», poursuit Eric Schindelholz. Il a finalement fait marche arrière et, une fois son second bac littéraire en poche, a embrassé la vocation, qui se tramait en lui depuis longtemps déjà. 
Après avoir achevé ses études de théologie et effectué son stage pastoral à Cernier, Eric Schindelhoz a officié en tant que pasteur pour les paroisses réformées de Lignières et Nods. Comment le Neuchâtelois a-t-il donc atterri à Moutier? «J’ai reçu un téléphone suite à la libération d’un poste. Après 20 ans de ministère, il était temps de relever un nouveau défi. De plus, mes enfants étaient adolescents. Le moment était donc opportun pour s’installer dans une petite ville», relate l’homme d’Eglise.
Et il y restera à peu près le même nombre d’années. «Je n’ai plus ressenti le besoin de changements car ceux-là sont venus d’eux-mêmes à moi», sourit Eric Schindelholz. Il fait notamment allusion aux suppressions de postes d’ecclésiastiques dans la région qui ont entraîné une réorganisation des paroisses. «Il a fallu rationaliser le travail, se restructurer, développer des synergies.  C’est ainsi qu’est né le Par8,  syndicat regroupant les paroisses réformées entre Tramelan et Grandval (réd: elles sont aujourd’hui au nombre de 7, celle de Tavannes ayant fusionné avec celle de Reconvilier)», explique ce Jurassien bernois d’adoption.   «Si nous avons gagné en efficacité, cela s’est toutefois fait au détriment d’une certaine proximité avec les paroissiens», nuance-t-il. Comme il l’explique, ce nouveau fonctionnement en équipe, l’a parfois amené à donner des services funèbres dans une autre paroisse que la sienne, avec des familles qu’il ne connaissait pas du tout. «Heureusement, aujourd’hui, l’équipe du Par8 est plus connue, ce qui permet de combler un peu cet effet d’éloignement», rassure-t-il. 
 
Le temps de souffler
Vous l’aurez compris, la proximité, l’accompagnement, le contact social sont chers aux yeux de ce pasteur à l’aube de sa retraite. Il n’est alors pas étonnant qu’au cours de son ministère, il ait choisi de mettre l’accent sur le service d’aumônerie. «Je me sens épanoui dans cette tâche qui demande empathie, écoute et bienveillance. Cela me va comme un gant», s’égaye-t-il.
Mais, désormais, il est temps de souffler pour le sexagénaire. Il compte profiter de cette nouvelle étape de vie pour prendre du temps pour sa famille, s’adonner à la musique, à la peinture, à la lecture, au sport (de glisse en hiver et nautique en été)... Bref! Tout ce qu’il n’avait pas forcément le temps de faire tant il était dévoué à sa communauté. «J’ai connu un ministère très heureux et enrichissant. Je pars le cœur léger et reconnaissant de l’accueil et la bienveillance des paroissiens de Moutier», conclut-il. S’il quitte son poste de pasteur à la fin de l’année, ce fidèle pratiquant, désormais établi à Mervelier, ne quitte pas pour autant le chemin de la foi. Il compte d’ailleurs garder un pied dans la paroisse, en tant que remplaçant, afin d’apporter son aide lorsque cela s’avérera nécessaire. 

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