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Béguin Express

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Envoyé spécial aux JO de Pékin, Pierre Schouwey revient sur les moments forts de la journée de mercredi 9 février.

Mikaela Shiffrin a connu l'élimination en slalom

Le coup de cœur

Les représentants de la presse doivent se préparer à essuyer des vents. Ça fait partie du jeu et des Jeux. Mardi, un journaliste russe venu exprès depuis Zhangjiakou (164 kilomètres et plusieurs heures de route) au Big Air de Pékin dans l’espoir d’interviewer Anastasia Tatalina n’a eu droit qu’à un «niet» de la freestyleuse déçue de sa performance (10e).

La presse américaine a dû craindre le pire quand elle a vu Mikaela Shiffrin partir à la faute sur le ski intérieur ce mercredi matin. Anéantie par son élimination en première manche d’un slalom dont elle était l’immense co-favorite, la skieuse du Colorado est restée prostrée, assise dans la neige, de longues minutes. Mais en grande championne qu’elle est, l’Américaine de 26 ans s’est arrêtée dans le serpentin de la zone mixte. Plutôt que de s’enfuir par une porte dérobée, elle a pris 45 minutes pour répondre à toutes les questions concernant son échec retentissant «Ce n'est pas la pire chose que j'ai eue à endurer. Là dans l'immédiat c'est très difficile, mais ce n'est pas comparable à certaines des pires choses que j'ai eue à vivre (le décès de son père, ndlr). Mon père? J'aimerais l'appeler là, ça serait plus facile. Il me dirait probablement de passer à autre chose, mais il n'est pas là pour le dire.» Libre à chaque athlète de faire son deuil sportif à sa manière. N’empêche, l’attitude de  Mikaela Shiffrin est classe. Très classe même!

Le chant du cygne

Agglutinée devant l’écran géant du centre de presse de Pékin, cette même presse américaine a poussé un «oh my god» de soulagement en début d’après-midi. En ballotage défavorable après sa chute dans la première manche, l’idole Shaun White (35 ans) a remis les pendules à l’heure. Prenant tous les risques, le triple champion olympique (2006, 2010, 2018) de half pipe a repoussé à vendredi sa retraite sportive. Quatrième des qualifications derrière l’Australien Scott James, lequel s’est intercalé entre les Japonais Ayumu (1er) et Ruka Hirano (3e), Shaun White abordera la finale dans le simple costume de l’outsider. S’il n’a plus les faveurs de la cote ni sa longue tignasse rousse d’antan, la «tomate volante» reste une icône sans commune mesure dans le monde du snowboard. «Cela va être une magnifique finale», a déclaré le Vaudois Pat Burgener, sorti des «qualifs» tout comme Jan Scherrer. Rendez-vous est pris dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2h30. C’est tôt, mais ça s’annonce beau. Promis!

Proche de la rupture

Jeudi matin aura lieu la discipline olympique la plus «romande» de l’histoire. Sélectionnés par Swiss-Ski (voir notre épisode d’hier), Luca Aerni, Justin Murisier, Loïc Meillard et Yannick Chabloz représenteront 15% des concurrents au départ d’un combiné en décrépitude. Plus au programme en Coupe du monde, l’épreuve mêlant vitesse (descente) et technique (slalom) ne fait plus recette, même quand une médaille est en jeu. Des grandes nations du cirque blanc, seule la Suisse a utilisé son quota maximal. Des 27 skieurs figurant sur la liste des partants, il y a davantage d’Israéliens et de Chinois que de Français et d’Italiens. Ce n’est pas tous les jours que le Kosovo (Albin Tahiri) et Monaco (Arnaud Alessandria) sont mieux représentés que les Etats-Unis (aucun participant) à une course de ski. Tant mieux pour les Romands. Et tant pis pour la crédibilité du ski alpin.

 

Pierre Schouwey, envoyé spécial aux JO de Pékin

 

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