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Bienne

Des abords revitalisés pour flâner

Les autorités ont présenté hier le projet lauréat pour réaménager le quai du Bas, entre la place Centrale et la rue de l’Hôpital. La mobilité douce et la biodiversité ont été au cœur de la conception.

De nouvelles espaces végétalisées seront plantées sur le futur quai du Bas. Studio Stratus et apaar

Julie Gaudio

 

Incontournable cours d’eau à Bienne, la Suze ne constitue pas seulement un lieu d’habitat pour les truites. Ses quais servent également d’agréables lieux de promenade, des gorges du Taubenloch au lac. Du moins, surtout dans les quartiers de Boujean et de Mâche, où elle est revalorisée. En centre-ville, la Suze se fraye un chemin au quai du Bas, au milieu des voitures, des piétons et des cyclistes et n’invite pas à la flânerie. «Le défi consiste à adapter le quai du Bas aux attentes contemporaines, notamment écologiques, tout en respectant son patrimoine», a d’emblée annoncé Erich Fehr, le maire de Bienne, lors d’une conférence de presse hier. 

 

La réflexion de réaménagement des bords de la rivière en centre-ville ne date pas d’hier. Les premières prises de pouls ont commencé par le projet temporaire des «îlots d’été» en 2019. «Nous avions notamment installé du mobilier urbain sur le pont Neuhaus, en fermant l’accès aux voitures, et sur quelques places de stationnement», a rappelé Florence Schmoll, responsable du département de l’Urbanisme. «A l’automne de la même année, nous avons organisé une table ronde pour savoir si ces installations avaient plu, et quelles étaient les attentes des riverains et des commerçants», a-t-elle poursuivi.

 

Tout éponger

 

Cette rencontre a permis aux autorités de dresser un cahier des charges en vue d’un appel à candidatures effectué entre 2020 et 2022. «Nous avons reçu une dizaine de propositions, en avons sélectionnées cinq, puis trois, jusqu’au choix final», a détaillé Jan Forster, architecte-paysagiste, président du collège d’experts. 

 

Avec son équipe, ce dernier a retenu le projet «Canal éponge», développé par le bureau d’architecture paysagère genevois Apaar. L’équipe sera ainsi chargée de réaménager le quai du Bas entre la place Centrale et la rue de l’Hôpital. «Nous avons conscience de la forte valeur patrimoniale du lieu, notamment l’alignement des façades, des balustrades et des arbres», a assuré Nathalie Mongé, architecte-paysagiste d’Apaar.  «Nous avons axé notre concept autour de trois idées: ville éponge, ville ‹marchable›p et ville sociale», a-t-elle expliqué.

 

Ces trois axes ont guidé tout le projet. «La végétalisation représente la partie la plus importante. Les arbres plantés seront conservés et des arbustes viendront étoffer les parties vertes. De nouvelles essences permettront une meilleure résilience au changement climatique», a complété l’architecte-paysagiste genevoise. Le choix de matériaux autres que l’asphalte pour la chaussée éviteront des îlots de chaleur. 

 

Le côté «éponge» sera assuré au niveau de la gestion des eaux de pluie. Celles-ci permettront d’irriguer les surfaces plantées, mais également d’infiltrer la nappe phréatique. «Le surplus occasionnel pourra être évacué dans la Suze», a ajouté Nathalie Mongé. 

 

Mobilité douce en priorité

 

Enfin, «nous voulons accorder une meilleure sécurité aux usagers du quai du Bas», a-t-elle annoncé. Pour ce faire, la chaussée pourrait être transformée en «zone partagée», comme la place Centrale, avec une réduction de la vitesse de 30 à 20 km/h. En outre, le pont Neuhaus sera complètement fermé à la circulation, «pour qu’il devienne un lieu d’appropriation pour les riverains». 

 

Et les places de stationnement? «Elles seront maintenues, mais réduites», a précisé Florence Schmoll. Face aux critiques qu’elle imagine déjà fuser, la responsable de l’Urbanisme a relevé que les parkings couverts en centre-ville «ne sont jamais complets». Et Erich Fehr a prévenu: «La Ville n’a pas à fournir des places de stationnement en surface pour les habitants.»

 

Terminé sur le plan de la conception, le projet du quai du Bas demeure toutefois ouvert aux idées des Biennois et des Biennois pour l’aménagement urbain. Pour cette raison, aucune estimation de coût n’a été donnée. «Dès cet été, nous allons inviter ceux qui le souhaitent à exprimer leur avis, notamment pour les espaces de détente: ‹Quel mobilier attendez-vous?›» a glissé Florence Schmoll. A la suite de cette réflexion, la Ville déposera une demande de permis de construire et la population votera sur le crédit de construction. En attendant, les curieux peuvent découvrir les ébauches du projet exposées à la rue de la Gurzelen. 

 

Exposition publique jusqu’au 11 mars, rue de la Gurzelen 3. Accessible du lundi au vendredi, de 17h à 19h.

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