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François Fillon crée la surprise à la primaire de la droite

D’après les premiers résultats, hier soir, l’ancien premier ministre devait remporter le premier tour et affronter Alain Juppé, au dam de Nicolas Sarkozy.

François Fillon a déjoué tous les pronostics. Keystone

Jean-Baptiste Garat

N’en déplaise à ceux qui pariaient sur un échec complet du processus ou sur une participation en demi-teinte, la première édition de la primaire de la droite et du centre a été un succès, hier, en France. En attendant de connaître les résultats finaux, dont nous ne disposions pas au moment de mettre sous presse, les organisateurs pouvaient se féliciter de l’affluence qu’a rencontrée ce scrutin pour désigner le candidat à la présidentielle.

Reste que selon les chiffres qui tombaient au fur et à mesure de la soirée , François Fillon créait une sacrée surprise, devançant Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, l’ancien président risquant ainsi l’élimination.

En fin de journée, la tension était palpable dans les QG des candidats, où l’on s’échangeait sous le manteau les derniers sondages. Une étude Odoxa réalisée samedi et hier, jusqu’à 16h, auprès de 699 personnes, donnait déjà un certain avantage à François Fillon, devant Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Mais, dans chaque camp, on appelait à la prudence dans l’attente des résultats définitifs.

Dès midi, des premiers chiffres flatteurs ont commencé à être diffusés. Thierry Solère, président du comité d’organisation, a ainsi expliqué qu’ils avaient déjà enregistré plus de 1,1 million d’électeurs à midi, dans des décomptes portant sur deux tiers des 10228 bureaux. Au même moment, les trois quarts des 60000 Français de l’étranger inscrits avaient déjà voté sur Internet.

A 17h, le décompte sur 70% des bureaux dépassait les 2,5 millions de votants. Selon les dernières estimations disponibles, environ quatre millions de Français se sont déplacés hier.

«Déçus du hollandisme»
Ce résultat est très symbolique car il dépasse de loin les résultats de la primaire socialiste de l’automne 2011, qui avait consacré François Hollande candidat. Au premier tour, 2,7 millions d’électeurs avaient fait le déplacement. Au second, ils étaient près de 2,9 millions. Ce qui, à l’époque, avait été salué comme un grand succès.

Cette participation record peut être comparée aux résultats du premier tour de la présidentielle de 2012 : 9,7 millions d’électeurs avaient apporté leur suffrage au président sortant Nicolas Sarkozy et 3,3 millions avaient choisi François Bayrou. C’est à ces 13 millions d’électeurs que s’adressait en priorité la «primaire de la droite et du centre».

Mais pas seulement. Tout au long de la campagne, Alain Juppé, François Fillon ou Nicolas Sarkozy ont appelé qui les «déçus du hollandisme», qui «les électeurs tentés par le Front national» à participer à la primaire. Dans les dernières études d’intentions de vote avant le premier tour, ces profils ont pu représenter jusqu’à un quart des électeurs.

L’attente des candidats
En l’absence d’indicateurs probants, les candidats et leurs équipes ont patienté toute la journée après avoir voté dans la matinée. Nicolas Sarkozy s’est autorisé un jogging d’une heure dans l’après-midi, avant de rentrer à son domicile dans le XVIe arrondissement, à Paris.

L’ancien président devait retrouver son équipe à son QG à 19h30. Alain Juppé, lui, est arrivé à Paris en fin d’après-midi, où il a rejoint ses proches pour une première réunion à 18h30. François Fillon, après avoir voté à la mairie du VIIe arrondissement, est rentré chez lui pour «regarder un film» en attendant les résultats. Bruno Le Maire, qui avait voté en compagnie de son épouse à Évreux, dans l’Eure, a, lui, regagné Paris après le déjeuner et a retrouvé ses soutiens à son QG de campagne peu après 17 heures.

Tous ont spéculé sur les premiers indicateurs que constituent les résultats dans les territoires d’outre-mer, où le vote s’était déroulé la veille et dont ils disposaient d’un décompte par le biais de leurs relais locaux. Selon des sources concordantes, et en l’absence des résultats à La Réunion, Nicolas Sarkozy bénéficiait... hors la métropole d’une nette avance sur Alain Juppé, François Fillon étant relégué en troisième position. Le Figaro

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