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Reconvilier

Entrée en scène dans la formation

Frappée de plein fouet par la crise, l’entreprise GC-Tech a réorienté son activité dans la formation des futurs techniscénistes.

Chez GC-Tech, les apprentis techniscénistes disposent de toute l’infrastructure pour s’exercer à leur futur métier. Photo: GC-Tech

Par Nicole Hager

Festivals annulés, théâtres fermés, concerts renvoyés aux calendes grecques: les perspectives sont sombres dans les métiers liés au monde de la scène. Aucune reprise n’est envisagée avant bien des mois. A Reconvilier, l’entreprise de technique de spectacle GC-Tech ne fait pas exception à la tendance. De gros mandats, comme ceux qui la lient à Festi’neuch ou au Festival de la Cité de Lausanne, sont passés à la trappe. Sans compter les congrès d’entreprises, les expositions et autres assemblées générales à la même destinée. «Le Covid nous a mis à genoux», annonce sans détours le fondateur et directeur de GC-Tech. Loin de s’avouer vaincu, Gil Ceré a décidé de mettre son expérience, les compétences de sa dizaine de collaborateurs et son impressionnante infrastructure au service de la formation des apprentis techniscénistes de toute la Suisse romande. A l’heure où le monde de la culture est à l’arrêt, la plupart d’entre eux étaient privés d’exercices pratiques, leur entreprise formatrice ne fonctionnant plus ou que partiellement. Pour ne pas mettre en danger leur cursus, il fallait agir et vite. Très investi dans la formation depuis des années, Gil Ceré a lancé l’idée d’un centre de formation dans ses locaux.

Pôle éphémère
Monté en un temps record, en collaboration avec l’association faîtière des arts de la scène Artos, le pôle de formation a accueilli ses premiers apprentis à la mi-mai. Au départ, pour parer au plus urgent, seuls les apprentis de dernière année ont pu bénéficier de son enseignement, dispensé par des formateurs issus des rangs de GC-Tech et de prestataires externes aux compétences pointues. Et, depuis l’été dernier, avec l’appui des cantons concernés et de la Confédération, toutes les volées sont invitées à rallier Reconvilier pour la partie pratique de leur cursus. Ainsi, près d’une cinquantaine de jeunes se relaient au fil de la semaine, pendulant entre leur domicile, Lausanne, pour les cours théoriques, et le Jura bernois.
Sur place, les apprentis techniscénistes ont la possibilité de se préparer à leur futur métier dans pratiquement tous les domaines apparentés à la technique du spectacle, que ce soit le montage et le démontage d’infrastructures scéniques, l’éclairage, la sonorisation, les effets spéciaux ou encore la vidéo. Les premiers cours donnés dans l’urgence aux apprentis de quatrième année ont permis de peaufiner la suite.

En coulisse des coulisses
L’entreprise de Reconvilier se tient prête à assurer sa mission jusqu’à un retour à la normale. En attendant, elle pourrait même l’étendre aux apprentis alémaniques.
Du haut de son imposante silhouette, Gil Ceré balaie du regard les deux vastes halles de son entreprise transformées en pôle de formation. Ici, un groupe s’attelle au montage d’une scène. Derrière un rideau, trois apprentis se familiarisent avec une table de mixage. «Au lieu d’avoir un apprenti ou deux à former, nous avons des classes. Nous changeons un peu de métier.» L’ancien ébéniste, qui a fait de sa passion pour l’éclairage son métier, observe que le domaine de la technique du spectacle s’est professionnalisé ces vingt dernières années. Les premiers CFC de techniscénistes, décernés en 2015, en attestent.
La réorientation de GC-Tech dans la formation ne compense pas la grosse claque infligée par le Covid. «On ne fait pas du tout les chiffres d’avant la crise et certains de nos collaborateurs sont au chômage depuis mars dernier», relève David Bangerter, responsable administratif. A moins d’un miracle, l’année 2021 n’augure aucune amélioration.

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