Un bilan positif du Tour de France

4,5 millions de personnes environ ont lu les tweets et consulté les photos sur Instagram portant le hashtag officiel #tdfbern. L’événement qui, grâce à une préparation au millimètre, s’est déroulé parfaitement a généré des millions de recettes. Les vues idylliques diffusées dans le monde entier ont fait beaucoup pour l’image des deux cantons et de leurs destinations touristiques.

C’était la première fois depuis sa création il y a 103 ans que le Tour de France faisait étape dans la capitale fédérale. Plus de 100 000 personnes se sont pressées le long du parcours le lundi 18 juillet pour encourager les coureurs. Les chiffres des médias sociaux sont encore plus impressionnants : grâce à la couverture avant et pendant les étapes suisses sur Facebook, Twitter, Instagram et sur le site www.tdf-bern.ch, 4 886 350 personnes ont suivi l’événement. Berne a battu tous les records d’affluence des villes étapes du Tour cette année. Seul le Grand Départ a suscité autant d’activité sur les médias sociaux. Mais les médias classiques n’ont pas à rougir. L’arrivée dans la capitale fédérale a été diffusée dans le monde entier. En Colombie, 500 000 personnes ont suivi en direct l’arrivée des coureurs dans le canton de Berne ; elles étaient 100 000 en Australie et 240 000 aux Etats-Unis.

La caravane du Tour est arrivée dans le canton du Valais le mercredi 20 juillet. L’étape a été suivie par 4 millions de téléspectateurs et téléspectatrices en France, presque 2 millions en Espagne et 1 million environ en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie, mais aussi en Colombie.

« Les images télévisées magnifiques de notre canton ont été diffusées dans le monde entier et Berne s’est montrée sous son plus beau jour. Je suis convaincu que le Tour de France aura un impact favorable sur notre capitale et sur la Suisse tout entière », a déclaré Alexander Tschäppät, le maire de Berne et président du comité d’organisation.

Le directeur de l’économie publique du canton de Berne, le conseiller d’Etat Christoph Ammann, se félicite pour sa part que l’événement ait permis à la ville et au canton de se positionner comme une destination touristique attrayante. Trois facteurs expliquent pour l’essentiel ce succès. Il y a tout d’abord les recettes immédiates générées par les réservations d’hôtel et les nombreux spectateurs et spectatrices. Ensuite, l’événement aura aussi des retombées à long terme. L’exemple de l’Euro08 en témoigne : on estime aujourd’hui qu’il a induit une création de valeur de 68 millions de francs. La retransmission télévisée est, aux yeux de Christoph Amman, le troisième facteur de succès, même s’il est impossible d’en chiffrer l’impact. Le Tour de France est suivi à la télévision par environ quatre milliards de personnes. Seuls les Jeux olympiques touchent un public plus large, mais tous les quatre ans seulement.

Berne : un bel exercice de collaboration transfrontalière entre la Police cantonale, l’armée et la protection civile

La Police cantonale, l’armée et la protection civile ont dû unir leurs efforts pour que l’événement puisse se dérouler sans problème ; 1 174 bénévoles leur ont prêté main forte, contribuant à la réussite de l’évènement. La collaboration entre le canton, la Ville de Berne, l’Office cantonal des ponts et chaussées, son homologue municipal et les organisations du tourisme a parfaitement fonctionné. « Il a fallu une préparation au millimètre pour libérer le parcours pour les coureurs et assurer la sécurité », souligne Christoph Ammann. Au nom du comité d’organisation, il a remercié tous les membres de la police, de la protection civile et des ponts et chaussées impliqués dans l’événement ainsi que les nombreux bénévoles. Alexander Tschäppät renchérit : « La collaboration a été parfaite ; on a vu que tout le monde tire à la même corde lorsqu’il le faut. »

La collaboration avec les communes est elle aussi source de satisfaction : une quarantaine de communes bernoises étaient impliquées. Certaines ont organisé leurs propres manifestations en marge du passage de la caravane du Tour de France. Le Simmental était particulièrement touché : routes fermées et circulation des trains restreinte. La commune de Zweisimmen a su tourner ces « inconvénients » à son avantage, en décorant le village de fanions, de fleurs et de dessins d’enfants et en modifiant la date de sa fête annuelle pour la faire coïncider avec le passage du Tour de France.

Bouclement des comptes

Le comité d’organisation local avait prévu un budget de 2 millions de francs pour l’étape bernoise. Un tiers a été couvert par les pouvoirs publics (Ville et canton), les deux tiers restants par les sponsors et les recettes générées par la manifestation. La Fête du Tour organisée le dimanche 17 juillet a joué un rôle prépondérant : cette manifestation populaire a permis de trouver des partenaires qui ont largement contribué à alimenter le budget de la Ville. Le comité d’organisation local peut partir du principe que le budget ne sera pas dépassé. Il faut dire que le cours de l’euro a facilité les choses : les droits versés au Tour de France ont coûté environ 10 pour cent de moins que budgété.

Le Grand Conseil du canton de Berne avait voté un budget de 1,74 million de francs pour la sécurité et la préparation du parcours à l’extérieur de Berne. Les responsables estiment actuellement que ce budget sera dépassé, la sécurité ayant dû être renforcée après l’attentat de Nice. On ignore encore le montant exact de ces frais supplémentaires.

Solidarité avec Nice

Le Tour a fait étape à Berne le dernier jour du deuil national de trois jours décrété par le président de la République française après l’attentat de Nice. Une banderole affichant « Solidarité avec Nice » avait été accrochée par les autorités de la Ville sur le pont du Kirchenfeld, un geste de solidarité relayé dans le monde entier. Lors d’une réception donnée en l’honneur des sponsors au Stade de Suisse, le comité d’organisation a vendu aux enchères divers articles en lien avec le vélo et le Tour de France. Le produit de la vente, 10 000 francs, a été reversé à une fondation française qui a pour vocation de venir en aide aux enfants et aux adolescents traumatisés par l’attentat.