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FESTIVAL DU JURA

Prestations de haut vol pour les virtuoses

Jeune harpiste de 17 ans et benjamine de la compétition, Tjasha Gafner, remporte le concours

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LUCIEN GASSER

Enchaînements techniques, justesse irréprochable, interprétation. Les finalistes du 11e concours national du Festival du Jura ont tous réalisé des prestations de haut vol. «La qualité de cette année était vraiment exceptionnelle!» s’exclame Gunars Larsen, violoniste et membre du jury. Et d’enchaîner: «C’est très difficile de ne donner qu’un seul vainqueur tant le niveau s’est montré élevé». Dans des styles différents, ils ont chacun présenté leur œuvre, dans l’espoir de décrocher le premier prix. Comment, dès lors, réussir à départager de tels virtuoses? «Nous nous devons d’être totalement impartiaux et ignorer nos différents goûts, explique Gunars Larsen. Les styles étant très différents, il faut prendre chaque partition l’une après l’autre et analyser la prestation selon des critères différents».

Mais finalement, le jury s’est accordé à son tour, afin de déclarer la benjamine de la compétition, Tjasha Gafner, vainqueur. La jeune harpiste de 17 ans a démontré toute l’étendue de son talent sur une pièce d’Elias Parish-Alvars, qu’elle a su interpréter de manière parfaite afin de convaincre le jury. «Je ne pensais même pas réussir à atteindre la finale», confie-t-elle. «Remporter le premier prix est pour moi une énorme surprise». Et ce succès est d’autant plus remarquable, que la harpe n’est pas un instrument fort commun. En effet, le répertoire dans lequel puiser ses pièces s’avère assez restreint, obligeant parfois même les harpistes à retranscrire des partitions de piano. Mais la jeune femme n’abandonnerait pour rien au monde sa passion pour cet instrument. «Ma marraine en jouait», explique-t-elle. «Et un jour, lorsqu’elle m’a emmené à une répétition de l’orchestre dans lequel elle jouait, j’ai vu cet instrument, et en ai immédiatement été fascinée». Dix ans plus tard, la voilà triomphante en Suisse, après plusieurs récompenses à l’étranger. «Je joue davantage à l’étranger qu’en Suisse. Mais j’espère que ce prix pourra m’ouvrir des portes et me permettre de me produire plus fréquemment dans mon pays». Derrière elle, deux autres musiciens se sont vu attribuer un prix par le jury. Le saxophoniste espagnol Alejandro Oliván, dans un style contemporain et original, qu’il a sublimé par sa maîtrise tant technique que sonore, a remporté le deuxième prix de ce concours. Puis, sur la dernière marche de ce podium musical, se trouve le violoniste Anthony Fournier, dont les qualités de soliste n’ont pas manqué d’impressionner l’auditoire.