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Cinéma

Les Verneuil jusqu’à la lie

Emmenée par Christian Clavier et Chantal Lauby, une suite victime d’un chapelet d’exagérations. On rit quand même.

Le couple Clavier-Lauby fonctionne toujours aussi bien et sauve ce film bien moins drôle que le premier volet. Photo: LDD

Par Nicole Hager

Le premier volet était drôle. Le second, comme très souvent dans ce genre d’exercice, tire sur la corde. Cinq ans après le succès colossal et compréhensible de «Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu?», le réalisateur Philippe de Chauveron («A bras  ouvert», «L’élève Ducobu») réunit à nouveau la famille Verneuil. Et ça patine un peu, c’est de saison. En rebondissant sans élan sur les mêmes ressorts que l’opus inaugural, ce second épisode manque de rythme et d’une intrigue engageante, mais hélas pas de clichés.

Extension poussive

Désormais grands-parents, Claude et Marie Verneuil sont tourmentés par le départ annoncé et quasi simultané de leurs filles et de leur famille aux quatre coins du monde. Aucun de leur gendre - un Juif, un Arabe, un Chinois et un Noir -  n’ayant vraiment trouvé sa place en France, chacun a décidé de quitter l’Hexagone pour tenter sa chance à l’étranger, là où les ronds-points et les grèves ne sont pas aussi nombreux et les garçons de café moins revêches. L’herbe est toujours plus verte ailleurs...

Les patriarches toujours bourgeois mais aux idées moins réac qu’auparavant vont tout mettre en œuvre pour retenir leur descendance. 

Ode à la France

Ni de droite, ni de gauche, dans la lignée de la politique du gouvernement français actuel, cette suite se montre pour le moins ambiguë sur de nombreux thèmes. Le discours sur la tolérance, la mixité et l’ouverture aux autres, livré dans le premier opus, sonne ici creux avec des bisbilles interethniques qui se vautrent dans le cliché. L’humour bon enfant et gentillet des premières aventures vire trop souvent dans la blague facile et un peu limite. Toujours est-il qu’au vu de l’enthousiasme dans la salle, ça fonctionne, et plutôt bien.

Grâce au couple Chantal Lauby et Christian Clavier, dont les mimiques sont assorties de commentaires farfelus, on esquisse quelques sourires. Pour peu qu’on adhère à ce genre d’humour, qui ne vole ni trop haut ni trop bas, avec beaucoup d’exagérations et de situations improbables, il y a de quoi passer un bon moment avant la résolution miraculeuse de l’intrigue.

Las, avec ses gros sabots made in Touraine, cette comédie franco-franchouille ne nous a pas emporté au paradis.

Mots clés: Cinéma, film

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