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Bienne: théâtre

«Pour y arriver, il faut de l’énergie!»

La comédienne Isabelle Freymond reçoit ce soir le Prix de la culture de la Ville de Bienne. Portrait d’une jeune femme qui déborde de projets artistiques.

Isabelle Freymond fête aujourd’hui son 36e anniversaire. Et reçoit le Prix de la Ville. «Un heureux hasard», sourit-elle. Daniel Mueller

Marjorie Spart

Isabelle Freymond est une véritable boule d’énergie. Cette grande blonde aux yeux clairs déborde de projets artistiques autant que d’enthousiasme. «L’ennui, je ne connais pas. J’ai une vie de dingue!», rigole-t-elle.

Pour saluer son engagement dans le domaine des arts de la scène, la Ville de Bienne a décidé de lui octroyer son Prix de la culture 2016, doté d’une enveloppe de 10000fr. Elle recevra cette distinction ce soir, lors d’une cérémonie au Théâtre Palace. «Je suis extrêmement touchée et honorée de recevoir ce prix. C’est une récompense incroyable!», déclare la jeune femme qui fête aujourd’hui même son 36e anniversaire. «C’est vraiment un très beau cadeau, même si c’est une pure coïncidence.»

Artiste hyperactive
Ce qui, par contre, ne doit rien au hasard est le choix qu’a porté la Ville sur elle pour décerner son prix. La comédienne biennoise est en effet active sur plusieurs fronts: directrice (à 50%) du Jeune théâtre au sein du Théâtre et orchestre Bienne Soleure (TOBS), directrice du Jeune opéra (du TOBS), membre du comité de la compagnie Off Szoen et de l’institution A propos – jeune public, elle se produit aussi dans ses propres spectacles devant les classes d’écoles, dans des programmes adaptés aux élèves...

Alors quand on lui demande si elle sait déjà comment elle compte utiliser l’argent de ce prix, elle a mille idées en tête. «J’ai beaucoup de projets, mais malheureusement pas assez de temps pour les réaliser», plaisante-t-elle.

Isabelle Freymond est née à Bienne d’un père suisse et d’une mère allemande. Très vite, elle se lie d’amitié avec des francophones et pose les bases de son futur bilinguisme qu’elle vit aujourd’hui pleinement sur scène, puisqu’elle joue aussi bien en allemand qu’en français.

La comédienne est arrivée «tardivement», au théâtre, comme elle le dit. «J’étais d’abord enseignante à Bienne. Parallèlement, je jouais dans des troupes amateurs. A 24ans, j’ai voulu intégrer une école de théâtre. Mais tant à Berne qu’à Zurich, on m’a dit que j’étais trop vieille», relate celle qui s’est alors tournée du côté de Bruxelles pour faire de sa passion son métier.

Retour à Bienne
Une fois son titre de comédienne en poche, elle est revenue à Bienne, avec un contrat au Théâtre de la Grenouille pour «Eye of the storm». Vivre des arts de la scène en Suisse, qui plus est à Bienne, n’est-ce pas un pari osé? «Notre destin dépend de la manière dont on s’investit pour atteindre nos objectifs, avance-t-elle.

Il faut le vouloir pour y arriver et y mettre toute l’énergie nécessaire. A Bienne, comme ailleurs.» D’autre part, Isabelle Freymond estime que le public de la cité seelandaise est ouvert à la culture et motivé à découvrir de nouvelles choses.

Lorsqu’elle parle de son métier-passion, Isabelle Freymond a les yeux qui pétillent. Ce qui lui plaît particulièrement dans les théâtres? Elle l’explique difficilement, mais l’image ainsi: «Au théâtre, je suis à la maison. C’est là que j’ai envie d’être.» Plus précisément, elle évoque cet échange d’énergie avec le public lorsqu’elle se produit sur les planches ou celui avec les enfants à qui elle enseigne les bases de cet art.

«J’aime le contact humain. Et pouvoir toucher les gens que ce soit en les faisant rire ou pleurer.» Elle dit être en quête de cet instant magique «lorsque le public est scotché, les acteurs à l’unisson et que j’ai l’impression d’être juste».

Du côté des projets, Isabelle Freymond vient de créer une troupe pour participer à la saison 2017-18 de Midi, théâtre! Et elle rêve aussi de monter un spectacle dans lequel la voix aurait le premier rôle, «car elle offre de très vastes possibilités». Une autre idée qui lui trotte dans la tête depuis longtemps est de se pencher sur la vie des stars.

«Je me demande jusqu’où les vedettes peuvent être elles-mêmes. Quand jouent-elles un rôle et où est la frontière avec la réalité?» Dans ces plans, elle n’oublie pas le cinéma, qu’elle aimerait bien goûter une nouvelle fois.

On le disait, Isabelle Freymond ne s’arrête jamais.

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