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Hockey sur glace

Damien Brunner y va à son rythme

Malade la semaine dernière en plus d’être à court de compétition, l’attaquant est encore loin de son meilleur niveau. Mais il travaille dur, sans se prendre la tête, pour retrouver la lumière.

Ce week-end, Damien Brunner a eu droit à 16’24 minutes de jeu en moyenne par match. «Je dois encore trouver le bon rythme», avoue-t-il. (photo Keystone)

Christian Kobi

L'entraînement est terminé depuis près de 45 minutes, hier matin à la Tissot Arena. Sur la glace, Damien Brunner astique des pucks dans toutes les positions en compagnie des deux Dominik, Egli et Diem, et de Mauro Dufner. On se taquine, on se chambre. Franches rigolades dans les rangs du leader de National League. «Si la surfaceuse ne nous avait pas chassés, on y serait encore», se poile Damien Brunner. Le Zurichois de 32 ans est visiblement tout heureux d’être là. «J’ai besoin d‘être le plus possible sur la glace, de retrouver mes automatismes au niveau du patinage, de shooter, encore et encore...»  
  
Ce week-end, pour ses deux premiers matches officiels sous le  maillot du HCBienne, le No96 a passé son temps à se chercher. Sans jamais vraiment se trouver. «J’étais au lit toute la semaine dernière, avec de la fièvre, et je n’ai pas eu l’occasion de m’entraîner», explique-t-il. «Mais ces deux premiers matches m’ont fait du bien. J’ai bien transpiré, même si j’avais parfois de la peine à respirer.» Ce qui explique certaines de ses sorties de la glace le souffle court et la bouche grande ouverte. «Ce n’était pas simple», concède-t-il.

Dix sorties pour s’améliorer
Les microbes désormais derrière lui, Damien Brunner aura malgré tout besoin de temps pour retrouver l’intégralité de ses moyens. Les conséquences de sa vilaine blessure à un genou contractée en mars dernier. «De ce côté-là, tout va bien. Je ne ressens plus aucune douleur», rassure-t-il. «Mais il est clair que je dois retrouver le rythme de la compétition. J’y vais pas à pas, sans me précipiter. D’ailleurs, j’ai l’impression que c’était déjà mieux samedi à Lausanne que vendredi contre Genève-Servette.»  

L’homme aux 135 matches de NHL se félicite de pouvoir avancer à son rythme, sans personne pour lui mettre la pression. A l’entendre, cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. «Nous avons été très prudents durant la phase de préparation, où je n’ai pris aucun risque. Ici, on me donne du temps et j’apprécie vraiment ça. J’ai fait une première avancée ce week-end, je compte bien faire la deuxième cette semaine avec nos gros trois matches au programme.»

Y aller pas à pas, progresser de match en match. La formule a tellement été utilisée à toutes les sauces qu’elle est devenue vide de sens. Pas dans le cas du transfuge du HCLugano, qui sait que c’est le seul moyen de redevenir l’une des attractions du championnat, lui qui fut le meilleur compteur de LNA en 2012. «J’espère pouvoir m’améliorer à chaque sortie lors des dix premiers matches et ensuite trouver mon rythme de croisière», dévoile-t-il. Rendez-vous donc à la mi-octobre pour un prochain bilan.

De bonnes sensations
Même s’il ne fait pas toute une histoire de son face-à-face perdu face à Sandro Zurkirchen, à la 39e minute du match de samedi à Lausanne, l’ailier espère évidemment trouver le chemin des filets le plus rapidement possible. «J’ai de bonnes sensations dans les jambes», assure-t-il. «Et ce sont elles qui décident de mon jeu. Je ne dois pas commencer à trop réfléchir, sinon c’est le début des complications...» 

Le néo-Biennois ne veut pas regarder trop loin. Aujourd’hui, le temps et la patience sont ses  deux meilleurs alliés.  «Je dois accepter que j’ai été blessé et que tout ne fonctionne pas dès le début comme je le voudrais», dit-il. «Mais je me sens bien dans l’équipe, bien dans mon corps, je sens qu’il y a une bonne dynamique. Le reste viendra automatiquement.»
 

Trois amoureux du puck qui doivent apprendre à jouer ensemble

Sur le papier, la ligne composée de Damien Brunner, Robbie Earl et Jason Fuchs a tout pour être l’une des plus spectaculaires de National League. «Nous sommes trois bons patineurs dotés d’un bon tir. Nous devons essayer de profiter de notre vitesse et surtout ne pas trop réfléchir», estime le premier nommé, un adepte convaincu de la «cool attitude». Qui admet que tout n’a de loin pas été parfait lors des deux premiers matches. «Mais on est sur la bonne voie», lâche-t-il dans un grand classique du genre.
 
Le No 96 biennois se dit particulièrement impressionné par la maturité de Jason Fuchs. «Il n’a que 23 ans et il endosse déjà de grandes responsabilités. C’est quelqu’un qui sait mettre ses coéquipiers dans les bonnes conditions grâce à son excellente vision du jeu. Je vais bien sûr essayer d’en profiter.»

Mais Brunner, Earl et Fuchs, ce sont aussi trois amoureux du puck. Le petit bout de plastique noir, ils ont besoin de le sentir, de le choyer, de l’aimer. «On doit comprendre qu’en jouant ensemble on sera plus fort qu’individuellement», appuie Fuchs. «On a les capacités de se trouver avec des bonnes passes. Je suis convaincu que notre association, qui manque encore d’automatismes, peut donner quelque chose d’intéressant.» Et à propos de Brunner? «On sent qu’il a envie de bien faire, qu’il est à l’écoute et content d’être là tous les jours. Son apport nous sera vite très précieux.»

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