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Hockey sur glace

Un coach assistant au parcours singulier

Pour les joueurs du HC Bienne, la reprise sur la glace, lundi à la Tissot Arena, a autant signifié les retrouvailles avec leur entraîneur Antti Törmänen que le premier contact avec son assistant Oliver David.

Oliver David en discussion avec Viktor Lööv. Comme le Sudéois, le nouvel entraîneur assistant découvre le HCBiennne. (Matthias Käser)

Laurent Kleisl

Gaëtan Haas, Robin Grossmann, Etienne Froidevaux, les trois nouveaux renforts étrangers, personne, ou presque, n’a manqué le retour aux affaires d’Antti Törmänen. Malgré la solennité de l’instant, l’entraîneur du HC Bienne ne verse pas dans le mélodramatique. «Je me sens bien, je suis très heureux d’être là pour commencer la préparation sur la glace», déclare-t-il sobrement. «J’ai dû lutter contre un cancer et me montrer patient jusqu’au moment où j’ai senti que j’étais prêt à revenir.»

Et il est prêt, Antti. Il est prêt à repartir au combat. A la bande, cette fois. Pour l’assister, point d’Anders Olsson. C’est désormais en Norvège, en qualité de coach principal, que le Suédois gagne sa vie. «Anders, dont j’ai fait la connaissance l’année dernière, a intercédé en ma faveur. Il était certain que mon entente avec Antti Törmänen pourrait être bonne», coupe Oliver David, nouvel adjoint du technicien finlandais. 

Un nobody. Un vrai. L’Américain de 43 ans a débarqué vendredi à Bienne avec son épouse, son fils de 6 ans, sa fille de 5 ans «et notre chien», complète-t-il. «Aux Etats-Unis, on a vendu notre maison et notre voiture. Pour ma famille et moi, c’est un très grand changement. J’y vois une grande expérience de vie, quelque chose qui, à mes yeux, n’a pas de prix. Le hockey rend le monde plus petit.»

L’Alaska pour initiation
Outre-Atlantique, Oliver David s’est forgé une solide réputation dans les circuits juniors. Entre 2013 et ce printemps, hormis une parenthèse d’une année, il a gagné son pain comme coach assistant, puis coach principal, aux Dubuque Fighting Saints. «C’est un club d’United States Hockey League, le plus haut niveau junior aux Etats-Unis», précise-t-il. Avant de s’installer dans l’Iowa, Oliver David a bossé quatre ans durant en Alaska, un étage en dessous dans la hiérarchie de la relève du hockey américain. 

Son regard, encore marqué par les miasmes du décalage horaire, s’illumine à l’évocation de ce passage aux Kenai River Brown Bears. «L’Alaska, c’est un autre monde, une autre planète. Tout y est tellement grand, tellement vaste, il y a tellement d’espace. On devait prendre l’avion pour chaque match à l’extérieur. Trois fois par saison, on partait 21 à 26 jours pour aller jouer aux Etats-Unis. Entraîner, voyager, organiser, à ce niveau-là, le coach fait tout. Cela a été une époque très riche pour moi.»

Californien natif de la Cité des Anges, Oliver David n’est pas un adjoint comme les autres. Malgré son absence de vécu dans le hockey des professionnels, il s’est construit au travers d’un parcours peu commun. «Je suis très motivé de venir comme assistant dans une des meilleures ligues d’Europe. Martin Steinegger a vu certaines valeurs en moi qui collent avec les valeurs de l’organisation, je lui en suis très reconnaissant.»

La première séance de glace a ouvert un nouveau chapitre du livre de sa carrière, dont Oliver David tourne les pages sans empressement. «J’ai profité de ce premier entraînement pour tenir de petites discussions avec les joueurs, pour qu’on apprenne à se connaître mutuellement. Je vais continuer ces prochains jours, sans rien brusquer. L’équipe me paraît réceptive et semble accepter ma présence dans son vestiaire.» 

L’ambition d’apprendre
Antti Törmänen, également, doit apprivoiser ce nouveau bras droit sorti de nulle part. «Il va amener de la nouveauté au groupe, et c’est très bien. Les premières discussions que j’ai eues avec Oliver me laissent en tous les cas une excellente impression», reprend le Finlandais. «Oliver va s’occuper des défenseurs, il aura la responsabilité du box-play et de la vidéo. Il sera également plus proche des joueurs, autant de bons tests pour lui.»

Cette proximité, l’Américain la recherche. Il la chérit. «C’est ce que j’apprécie le plus dans le rôle d’assistant», corrobore-t-il. Assistant un jour, assistant toujours? Il évite les projections. «Mon intention, en venant à Bienne, n’est pas d’avancer dans ma carrière, ce n’est pas du tout mon état d’esprit. Je suis là pour l’expérience de vie et, surtout, pour apprendre. Je trouve déjà captivant d’observer Antti travailler.» Antti, le coach à visage humain. A ce propos, Oliver David dégote un excellent sujet de dissertation: «Pour un leader, le plus important est d’être en accord avec lui-même.» Vous avez deux heures.
 

Absent Une semaine de repos forcé pour Damien Brunner

Pour son premier entraînement post-cancer, Antti Törmänen a pu dispenser son enseignement à toute sa classe. Ne manquait qu’un élève, d’ordinaire le plus dissipé. «J’ai été opéré de l’appendicite vendredi dernier», explique Damien Brunner. «Je me suis entraîné normalement jeudi matin et, dans l’après-midi, j’ai été pris de vives douleurs.» S’il obtient le feu vert de la Faculté, l’attaquant de 35 ans retrouvera la glace lundi prochain. «Nous n’allons prendre aucun risque avec la cicatrisation», note-t-il. Damien Brunner a vécu cet épisode privé du soutien de sa compagne, la beachvolleyeuse Nina Betschart. Dimanche matin (en Suisse), la Zougoise de 25 ans s’est inclinée en trois sets, avec sa partenaire Tanja Hüberli, en huitièmes de finale des Jeux olympiques de Tokyo, face à Joana Heidrich et Anouk Vergé-Dépré. «Ce n’est pas passé loin. Une rencontre passionnante...» souffle Damien Brunner. Malgré cinq balles de match, le duo de sa moitié a lâché le tie-break sur la marque de 23-21. «C’est beaucoup plus simple d’être soi-même dans l’action, de sentir directement la pression, que de regarder un tel match devant son poste de télévision», confie le Zurichois. A s’en faire un ulcère.
 

NHL Janis Moser et Gaëtan Haas toujours dans l’expectative

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles? Repêché le 24 juillet par les Arizona Coyotes en 60e position, Janis Moser n’a toujours paraphé aucune entente avec la franchise de NHL. «C’est calme, mais il y a des discussions. Cela devrait se décanter au cours de cette semaine. Enfin, c’est ce que j’espère», sourit le défenseur de 21 ans. Les Coyotes ont jusqu’au 15 août pour enrôler Janis Moser sous la forme d’un contrat d’entrée portant sur trois ans. Le cas échéant, le HC Bienne sera autorisé à aligner cinq étrangers durant la saison 2021/22, voire six si Gaëtan Haas trouve, lui aussi, de l’embauche en NHL dans le même délai. «Attendez...» L’attaquant consulte rapidement son téléphone portable. Au cas où. «Non, pour le moment, je n’ai aucun contact», affirme-t-il. «De toute façon, s’il devait se passer quelque chose, ça sera gagnant-gagnant pour le club et pour moi.» Et s’il ne devait rien se passer, autant pour Janis Moser que pour Gaëtan Haas, le contingent qui a amorcé la phase de préparation sur la glace, lundi matin à la Tissot Arena, sera celui qui affrontera le HC Ajoie, le mardi 7 septembre à Porrentruy, pour les trois coups du championnat. Un choc contre le néo-promu pour commencer, vivement! 
 

Public Des mesures de contrôle sanitaire qui font déjà grincer

Des petites mains s’affairent au démontage des sièges installés dans le secteur visiteur, matériel emprunté au stade de football du complexe de la Tissot Arena au temps des mesures sanitaires strictes. «Nous allons également enlever les sièges installés aux places debout réservés à nos supporters», informe Daniel Villard, CEO du HC Bienne. Après une saison presque complète privés de public, les clubs se préparent à de chaudes retrouvailles. Pour accéder aux rencontres, le quidam devra soit produire un certificat Covid, soit une preuve de guérison de cette foutue maladie, soit un test négatif valable. «Nous ne savons pas encore si les tests seront pratiqués directement à l’entrée ou si les spectateurs devront arriver à la patinoire avec le résultat négatif d’un test effectué préalablement», indique Daniel Villard. Ces mesures ne sont pas sans incidences sur la campagne d’abonnements. Une bête relation de cause à effet. «On s’attend à une légère baisse, effectivement», admet-il. «Quelques personnes nous ont déjà signifié qu’elles ne reprendront pas d’abonnement dans ces conditions, mais cela reste marginal.» Un sujet à propos duquel on commence à peine de parler. C’est juste une impression.

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