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Salle de la loge

La musique de chambre depuis 30 ans

Pour marquer son 30e anniversaire, la Société philharmonique de Bienne organise un festival articulé autour du piano et des artistes en lien avec la Suisse.

Béatrice Berrut, 31 ans, est la seule femme qui jouera sur le Steinway de la Loge ce week-end. DR/P.-A. Maire

Marjorie Spart

Elle en est le pivot central depuis près de 30 ans. Alors, lorsque Rada Petkova évoque l’histoire de la Société philharmonique de Bienne, elle est intarissable. Et d’évoquer les nombreux musiciens de renom qui sont passés par la Salle de la Loge,  véritable antre de la société.

Revenant à la genèse de la Société philharmonique, Rada Petkova, qui en est la directrice artistique, rappelle que c’est sous l’impulsion d’Ivan Anguélov que tout a commencé: «Il faisait partie de l’Orchestre symphonique de Bienne et a découvert la salle de la Loge pour répéter. Face à sa belle acoustique, il a décidé de la mettre en valeur en y organisant des concerts de musique de chambre», se souvient-elle.

Après une rénovation des lieux, la salle était disponible pour les récitals. Et, après l’achat d’un piano Steinway, le comité s’est mis en quête de grands musiciens pour y faire vivre la musique de chambre.

Par amitié
Depuis sa création, en 1986, la Société philharmonique s’est attachée à attirer à Bienne des grands noms de la scène européenne qui, d’habitude, se produisent à Zurich ou Genève.

«C’est surtout grâce aux contacts privilégiés qu’entretient mon mari Fabrizio Ventura (ndlr: chef d’orchestre) avec les musiciens, qu’il arrive à les convaincre de se produire à la Loge», explique Rada Petkova en soulignant que le prix des cachets des artistes serait bien plus élevé «et impayables pour nous» si les artistes ne connaissaient pas Fabrizio Ventura.

«Beaucoup de musiciens viennent à Bienne par amitié. Cela nous touche beaucoup!»

Un autre objectif de la société est de faire découvrir des jeunes talents au public et de leur offrir une estrade. Et la programmatrice de se réjouir d’avoir accueilli Daniel Müller-Schott, devenu depuis «l’un des meilleurs violoncellistes du monde», Benjamin Grosvenor (23 ans) ou encore le pianiste italien de renom Bruno Canino...

A la Loge et au Pasquart
Si au départ, la société s’évertuait à placer ses saisons musicales sous une certaine thématique, elle y a renoncé dans les années 2000, de peur de désintéresser son public, les concepts devenant parfois trop cérébraux... «En plus, ces thématiques ne marchaient pas toujours avec les artistes que nous sollicitions», narre Rada Petkova.

Ces dernières années, la Société philharmonique attire «une centaine de personnes par concert», précise Pierre-Yves Moeschler, président de l’association depuis trois ans. «Mais  lors de la venue de musiciens très renommés, comme l’Otteto di Firenze, nous n’avons pas assez de places. Nous migrons  à l’Eglise du Pasquart», poursuit-il.

Les artistes viennent à Bienne, le public suit. L’avenir est donc rose pour la société? «La société tient essentiellement sur l’engagement sans limite de Rada Petkova et Fabrizio Ventura. Tant qu’ils sont là, tout va bien, confie Pierre-Yves Moeschler. Mais c’est difficile de trouver de la relève.»

Si la directrice artistique est toujours bien présente, elle avoue chercher de nouveaux membres pour le comité, «amateurs de musique et d’accord de faire vivre la musique de chambre bénévolement. Mais c’est dur.»

Festival de fête
Pour l’heure, la société se concentre sur son festival «Piano en fête», qui marque ses 30 ans. Celui-ci se tient de ce soir à dimanche à la salle de la Loge. S’y succéderont cinq pianistes «nés en Suisse ou s’y étant installés», indique le président (voir ci-contre). Le choix s’est porté sur le piano pour mettre en valeur le remarquable Steinway que possède la société.

www.philharmonique.ch

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