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Le comique n’a pas envie de tragédie

«Pierre Aucaigne en pleine crise» au Café-théâtre de la Tour de Rive.

Pierre Aucaigne et Virginie «at home» avec le chat Maurice. (Bernard Schindler)

Bernard Schindler

Le Café-théâtre de la Tour de Rive met les bouchées doubles, vendredi et samedi pour le dernier spectacle de Pierre Aucaigne. Français de naissance certes, à Barcelonnette dans l’Ubaye en 1960, sa carrière a vraiment décollé ailleurs, au Québec, à la télévision belge par exemple où il a pendant quatre ans animé une émission avec Momo, personnage mythique et gaffeur en dialogue avec sa valise.

Depuis la revue de Cuche et Barbezat en 2006 au théâtre du Passage à Neuchâtel, la Suisse romande tient une grande place dans sa vie. A tel point qu’il réside maintenant dans une improbable maison entre deux âges et pleine de charme, le «Chalet», rue de l’Ecluse à Neuchâtel. Il a donné des spectacles avec Vincent Kohler et Thierry Meury; il a des projets d’humour théâtral, avec les Amis du boulevard romands: prochainement, «L’emmerdeur» de Francis Veber, la pièce adaptée à l’écran par Edouard Molinaro, avec les inoubliables Jacques Brel et Lino Ventura. Dans le rôle de celui qui fait suer, Pierre Aucaigne donnera la réplique à Jacques Vassy et Vincent Kohler.

Original à tout prix

Pierre Aucaigne se proclame «autodidacte de l’humour»; il cultive l’instinct, le plaisir de faire rire. Il révèle le fin fond de son humour, qui est dans le burlesque du ciné, dans le «non-sens» anglo-saxon, à la sauce Monty Python et Mister Bean, avec des clins d’œil à Zouc et François Silvant, très audio-visuelles. Il avoue une sainte horreur du formatage et une recherche immodérée de l’originalité, du petit détail incongru qui tue la morosité «... des choses qui n’existent nulle part ailleurs, qui surprennent le public». Sur ces bases, on comprend pourquoi ne lui sied guère le vocable de «comique français», avec tout ce que cela présuppose. La mise en forme de ses spectacles est millimétrée, avec un personnage, un thème central, des textes écrits et un équilibre entre le gestuel et le verbal. Il précise: «Pour moi, il n’y a pas de frontière entre le théâtre et les spectacles d’humour». Il improvise peu, il prend juste la liberté de peaufiner ses attitudes et quelques détails des textes au fil des premières représentations. Son dernier spectacle montre un présentateur TV privé d’équipe technique qui persiste à mener son émission à chef. Pierre Aucaigne se met en danger à chaque fois, avec un personnage inédit. Une façon de se libérer de Momo et de cultiver son trac?

Un homme à facettes

La bête de scène n’est qu’un des aspects de l’homme. Il est aussi le scénariste de sept aventures de Cubitus, le gros chien blanc des BD de Michel Rodrigue. Le neveu de Cubitus s’appelle Bidule et ses aventures sortent aussi des neurones de Pierre Aucaigne. Au passage il a aussi collaboré à «Pas sang toi», BD vaudoise de promotion du don du sang et il a d’autres projets en cours dans le 8e art. A côté de l’homme médiatisé, cherchez la femme. Elle s’appelle Virginie, elle assume les relations publiques et elle fait du «Chalet», en toute simplicité, un lieu d’accueil original et chaleureux.

INFO+

Pierre Aucaigne au Café-théâtre de la Tour de Rive à La Neuveville, vendredi17 octobre à 20h30, samedi 18 octobre à 20h30. Réservations  au 032 751 29 84

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