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Théâtre Palace

Quand les humoristes se moquent de notre égocentrisme

Dans «La soirée diapos», cinq comédiens partagent leurs souvenirs de vacances avec le public.

Sur scène, les comédiens évoquent des souvenirs réels ou imaginaires de leurs vacances. LDD

(c-dni) Présenter ses photos de vacances à ses amis revient en quelque sorte à les prendre en otage pour leur faire part de souvenirs qui n’intéressent finalement que soi. Un drôle de rituel que cinq humoristes romands ont décidé de parodier.

Dans «La soirée diapos», Frédéric Recrosio, Jean-Luc Barbezat, Marina Rollman, Pierre Aucaigne et Thierry Romanens partagent avec le public des anecdotes de vacances – réelles ou imaginaires – accompagnées par la projection de diapositives. Le spectacle sera joué samedi à 20h15 au Théâtre Palace dans le cadre de la nouvelle saison des Spectacles français.

Satire du narcissisme
Chacun des comédiens présente une intervention inédite et originale, en déployant son écriture propre et son humour singulier. Poétique, satirique ou absurde, considérations intimes, provocantes ou plus politiques, tous les genres d’humour s’invitent sur les planches.

Au-delà de l’approche parodique, les humoristes s’intéressent aussi à mettre en scène ce narcissisme qui consiste à parler de soi du matin au soir. Depuis l’avènement de Facebook, il semblerait que l’on soit devenu spectateurs «forcés» des humeurs des uns et des tracas des autres.

Les vacances font partie du lot, puisqu’on ne compte plus les photos de pieds en éventail face à la plage, d’assiettes exotiques ou de cocktails géants. «La soirée diapos» s’avère donc l’occasion de moquer ces publications égo-maniaques, en relevant le caractère souvent insignifiant de ce que l’on juge digne d’intérêt.

De la place pour l’impro
«La soirée diapos», qui tourne depuis le mois passé dans toute la Suisse romande, réunit tous les codes du théâtre puisqu’elle met en scène des amis qui se retrouvent chez l’un d’entre eux. Les rapports entre les personnages permettent d’ancrer un humour de situation. Mais ces codes sont subvertis, puisque chaque présentation fait tomber le mur imaginaire qui sépare la scène des spectateurs, puisque l’orateur s’adresse directement au public. Un procédé qui ouvre d’ailleurs grand la porte à l’improvisation.

La conception du spectacle et l’écriture des scènes collectives sont signées Frédéric Recrosio et Jean-Luc Barbezat. Le projet est piloté par le producteur Raphaël Mailler, manager entre autres de Yann Lambiel. Ces trois complices n’en sont pas à leur coup d’essai. Ensemble, ils ont monté des projets tels que «Sion 2006 quand même», qui a rassemblé près de 25 000 spectateurs, ou «La Revue fait son cirque», applaudie par 40 000 spectateurs.

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