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Son Escouade vaut une armée!

Sachant que le rock est par essence – par calomnie, surtout – satanique, osera-t-on parler de résurrection? PierreYves Theurillat, le frontman halluciné de Galaad, est de retour aux affaires. Avec L’Escouade, nouveau combo touché par la grâce. Et un CD de braise précédant celui de... Galaad. Preuve formelle qu’un bonheur ne vient jamais seul. Vilains mécréants!

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<span style="font-style: italic;">Pierre-Alain Brenzikofer</span><br><br>Depuis le temps qu’on le côtoie, on a pu mesurer l’étendue de son talent, à l’ami Theutheu. N’ayons pas peur de l’affirmer, l’elfe prévôtois est une des plus belles plumes de l’Arc jurassien. Qu’il mit au service de Galaad (voir ci-dessous) et même du JdJ pour des chroniques rock hautement inspirées. Son aisance avec les mots, Couleur 3 en a aussi bénéficié. Puis, il y eut les années silence. Mais comme Theurillat tient un peu du phénix, il devait forcément renaître de ses cendres, lui qui préfère la flamme vive. Oui, un diamant tout sauf brut, qui a toujours su s’entourer de musiciens exceptionnels pour aller au bout de ses incessantes quêtes métaphysiques. <br><br>Ainsi, L’Escouade, son nouveau groupe, vient de commettre Confidences de mouches, album tout simplement exceptionnel quand on considère la médiocrité ambiante caractérisant aujourd’hui aussi bien la galaxie rock que ce qu’il est encore convenu de nommer la chanson française. L’Escouade? Un gang soudé, une oasis de fraîcheur, aussi. Portée par des textes azuréens, intimistes, forts, désespérés, parfois, cette brigade distille une musique plus pop que rock, entraînante et attachante à la fois. Pas de doute, il y a du single en puissance dans ces pattes de mouche. La voix de Theutheu, elle, a pris une belle assurance, quand bien même il dit s’être calmé. Par contre, quelle boulimie créatrice! <br><br>Avec L’Escouade et Galaad, l’homme admet s’être mis à la recherche du temps perdu. Depuis trois ans, il consacre tout son temps libre à la musique. La volonté de se perfectionner est réelle: «Et puis, nous sommes partisans de la métamorphose. Plus personnellement, je suis dans une période de ponte.» Paradoxalement, Theutheu et sa bande ont mis leurs ambitions au rancart. Fini le rêve du professionnalisme, «même si cet à-côté nous prend énormément de temps. Par contre, nous livrons un travail de pros.» C’est que L’Escouade, est un groupe, un vrai. Davantage que Theutheu aux mots et Christian Schnyder aux musiques. Le premier apporte d’ailleurs aussi quelques mélodies que le second emballe. <br><br>Après ces deux filtrages, la pièce est proposée aux autres: «De plus en plus, nous optons pour les jams. Pour le travail à cinq. Certains s’expriment dans la spontanéité et il s’agit de très vite enregistrer. Reste que nous possédons le caractère du partage, de l’échange et de la valeur communautaire.» Tiré à 1000 exemplaires, le CD a déjà fait frémir Facebook et <span style="font-weight: bold;">www.progressia.net</span>, un site spécialisé. Il y a de quoi. Theurillat, lui, avoue que sa période qualifiée de désertique a beaucoup concouru à ce qu’il aborde ici des thèmes comme l’incommunicabilité, la solitude, la difficulté de l’être. Soit des préoccupations plus psychologiques et humaines que politiques ou sociales. «Il est beaucoup question des rêves, des abords philosophiques de l’existence.» En matière d’influences, de plus jeunes oreilles que les nôtres ont décelé chez ces Prévôtois du Tafta et du Matmatah. <br><br>En bon fossile, on évoquerait plutôt Cabrel, Couture, voire Ange. Mais fugacement, n’est-ce pas? Confronté à ces appréciations, le chanteur lâche cette incongruité: «Nous sommes assez incolores.» Et ajoute bien vite que c’est «parce que nous sommes tellement variés». Dans ce club des cinq, on se réclame aussi bien de Bashung que de Led Zep, de l’underground pur que du brésilien folklo. Theurillat, lui, flippe toujours sur Gabriel Yacoub, le chanteur de Malicorne. Alors, comment diable se définir? Citant Jean-Louis Aubert, notre interlocuteur rétorque: «Pourquoi définir ce qu’on veut infinir?» Tout bonnement, L’Escouade tentera de se construire une identité sur le long terme, entre chanson et pop. Identité qui n’est pas aboutie, selon son barde. «Au moins, conclut-il, nous répondons aux critères de base de ce qudoit être un groupe, avec un sacré background de tous les musiciens.» Songez: Lole, Izul, Mong, Galaad et on en passe! En guise d’au revoir, l’homme nous lance encore cet avertissement: «Soyez vivants avant que la mort ne vous prenne!» On fera en sorte... /PABR<br><br><br><span style="font-weight: bold;">Galaad: de retour sur le chemin du Graal... et du rock progressif</span><br><br>Il y a l’Escouade. Il y aura à nouveau Galaad. Furtif flash back. En 1996, le rejeton de Lancelot – Galaad, donc – sort son deuxième album, Vae Victis, dont la nébuleuse rock prog mugit encore les mérites aujourd’hui, tout en sanglotant sur la disparition du gang la même année. Après une brève reformation en 1998 devant 500 personnes à Moutier, Theutheu et ses potes tournent le dos à une gloire que d’aucuns commençaient à ciseler pour eux. Allusion aux dithyrambes pondus par Rock &amp; Folk, qui déteste pourtant en général le prog – voir son acharnement quasi thérapeutique à l’encontre du groupe Ange –, par Best et mille et uns fanzines de cette chic planète progressive.<br><br>«Entre Premier février et Vae Victis, nous avons écoulé 7000 disques, note Pierre-Yves Theurillat. Et encore, notre disparition a stoppé les ventes du second opus.» N’empêche que Galaad reste le seul groupe de la région jurassienne à s’être produit sept fois à Paris. Et ce n’est pas fini! Comme les derniers purs le savent déjà, il s’est reformé dans la saine optique de sortir un album l’an prochain.<br><br>«Après le split, se souvient Pierre-Yves Theurillat, il nous restait plein de morceaux, de maquettes. Je me suis retrouvé avec le guitariste Sébastien Froidevaux et nos échanges de sons et paroles se sont concrétisés par de nouvelles compos.» Oui, une alchimie intéressante pour deux sorciers tout sauf apprentis. Le groupe? Les compères ne savent pas encore qui le composera exactement. Ils en constitueront le noyau dur, avec d’anciens Galaad et de nouvelles têtes. Qui sait, on pêchera peut-être dans la pisciculture de L’Escouade. «Le personnel s’échange souplement, rigole Theurillat. Ici, le projet est porté par nous deux. Il passe avant le groupe.»<br><br>En remontant au front, Galaad va s’efforcer de réactiver ses anciens réseaux. Avec 150 concerts au compteur, sa réputation de groupe de scène n’est plus à faire. Les vieux pèlerins essuieront sans aucun doute une larme en se remémorant ce gig en première partie d’Ange à Moutier, en 1990. Ce masque à la Genesis!<br><br>Et les mots de Theutheu? Différents de ceux de L’Escouade? «Le processus créatif est le même. Pour L’Escouade, je disposais de 300 textes écrits de façon industrielle à une certaine période. Mais recourir à des textes tout faits a ses limites. Alors, j’ai aussi esquissé quelques mélodies moi-même.» Le style, dans tout ça?» On s’est ramolli, rigole l’interpellé. Mais dans le bon sens, hein? Comme le dit mon pote Froidevaux, si Vae Victis était une ligne de coke, le nouveau CD tiendra plutôt du bon verre de vin.» Au fait, il devrait s’intituler Les dramaturgies du hasard. «Nous sommes plus classiques. Mais néamoins surprenants, car plus riches sur le plan mélodique. Nous avons aussi gagné en profondeur. Bref, tout en restant progressif, le nouveau Galaad sera plus folk-pop que l’ancien qui, lui, surfait sur le rock, le funk et la fusion.»<br><br>Côté concerts, occupations professionnelles et vie de famille des membres n’aidant pas, faudra pas miser sur les tournées marathon.<br><br>Search and destroy, c’est fini! /pabr<br><br><br><br><span style="font-weight: bold;">Les mouches</span><br><br>- Pierre-Yves Theurillat chant, paroles&nbsp; <br>- Christian Schnyder guitares, vox, son <br>- Sam Chapuis basse, percus, multimoog, vox, son <br>- Laurent Pétermann batterie, percus, vox<br>- Steve Fleury Hammond C3, Fender Rhodes, piano, keyboards, vox <br><br><span style="font-weight: bold;"><br>Où obtenir «Confidences de mouches»</span> <br>A la librairie Point Virgule, à Moutier, ainsi que par correspondance sur le site <span style="font-weight: bold;">www.muzilus.fr</span><br style="font-weight: bold;"><br><br><span style="font-weight: bold; font-style: italic;"><br><span style="text-decoration: underline;"><br>Pour découvrir les autres photos, cliquez sur la photo ci-dessus.</span></span><br style="text-decoration: underline;"><br style="text-decoration: underline;"><br style="text-decoration: underline;"><span style="font-weight: bold; font-style: italic; text-decoration: underline;">Pour écouter quelques morceaux, cliquez sur le lien ci-dessous.</span><br><br><br><span style="font-weight: bold; font-style: italic; text-decoration: underline;">Pour découvrir ce reportage en version PDF, cliquez sur le lien ci-dessous.</span><br style="font-weight: bold; font-style: italic; text-decoration: underline;"><br>

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