La crise frappe Mikron, qui plonge dans les chiffres rouges

Le fabricant biennois de machines et d'installations Mikron a plongé dans les chiffres rouges au 1er semestre, bouclé sur une perte nette de 16,9 mios de francs. Son chiffre d'affaires s'est contracté de 47% sur un an, à 76,6 mios. Le groupe a aussi essuyé une perte opérationnelle, également de 16,9 mios de francs, durant la période sous revue, a annoncé le groupe hier à l'occasion de son bilan semestriel. Ces résultats doivent être considérés comme «absolument insatisfaisants».<br><br>Un an plus tôt, Mikron avait dégagé un bénéfice net de 4,3 mios de francs pour un chiffre d'affaires de 144,5 mios avec à la clé un résultat EBIT de 5,2 mios. Durant le premier semestre 2009, Mikron a vu ses entrées de commandes plonger de 55,8% à 60,5 mios de francs, et son carnet de commandes rétrécir de 49,7% à 56,6 mios.<br><br>Le groupe relève que le repli conjoncturel a tout particulièrement touché sa division Machining (système de fabrication de pièces métalliques), particulièrement affectée par la chute d'activité dans la sous-traitance automobile. Les entrées de commandes y ont dégringolé de 67,8%, à seulement 24,4 mios, et le chiffre d'affaires de 59,6% à 32,8 mios, avec à la clé une perte opérationnelle (EBIT) de 14,1 mios.<br><br>Le segment Automation, qui réalise la majorité de ses ventes dans les technologies médicales et pharmaceutiques, a été nettement moins touché. Mais là aussi, les commandes ont baissé de 41,3% par rapport à la même période de 2008, à 36 mios de francs, et le chiffre d'affaires de 31,1% à 43,7 mios, avec une perte EBIT de 1,2 mio.<br><br>Au chapitre des perspectives, Patrick Brisset, responsable de la communication pense que le chômage partiel restera vraisemblablement élevé «au moins» jusqu'à la fin de l'année dans la division Automation, où le groupe escompte un volume de commandes moyen durant le deuxième semestre équivalent à celui - encore très faible - du 2e trimestre. «Mais nous ne pouvons pas faire de vraies projections. Nous évaluons la situation semaine après semaine», précise Patrick Brisset.<br><br>Par rapport à l'été 2008, Mikron a déjà réduit de 10,9% ses effectifs, à 1013 collaborateurs. «Au début de l'année, 1126 personnes travaillaient pour Mikron, répartis sur six différents sites de production dans le monde. 80% des collaborateurs travaillant en Suisses, sur les sites de Boudry et d'Agno, au Tessin. Nous avions prévu de réduire de 15% notre effectif, chiffre que nous n'avons pas encore atteint», regrette le responsable de la communication qui prévoit une continuation de la baisse des effectifs. La réduction des postes de travail est passée surtout par des mises en retraite, des départs naturels et la non-reconduction des contrats à durée déterminée. «Des licenciements n'ont pas pu être évités», précise Patrick Brisset.<br><br>Le site le plus touché par le chômage partiel est celui d'Agno (500 employés) où le taux de chômage s'élève à 70%. «Le site de Boudry est encore épargné par le chômage partiel, commente le porte-parole. Mais nous ne savons pas jusqu'à quand.»<br><br>Côté bourse, l'action Mikron a également perdu la moitié de sa valeur en une année. Affichée hier à 4,68 francs, elle se négociait encore à 10,40 francs il y a une année. /ATS-mas