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Un trou de plus de 400 000 francs

C’est maintenant officiel: Carlo Häfeli est devenu président du FC Bienne

Lundi, l’assemblée des actionnaires du FC Bienne a entériné l’avènement de Carlo Häfeli (debout). Matthias Käser

Etienne Chapuis

Carlo Häfeli, qui a racheté le club récemment pour un peu plus de 300 000 francs – il détient 54,1% du capital-actions de 600 000 francs – est officiellement le nouveau président du conseil d’administration du FC Bienne. L’assemblée des actionnaires, réunie lundi soir, a entériné pour la forme l’avènement de l’avocat et agent de joueurs zurichois de 54 ans, désormais seul maître à bord.

Les actionnaires ont validé également la composition du conseil d’administration. En fera nouvellement partie un panel de personnalités huppées: Bruno Waller (un ami de Carlo Häfeli qui occupe une fonction cadre dans l’industrie pharmaceutique, par ailleurs ancien dirigeant du EV Zoug), Heinz Wälti (Dotzigen, ancien CEO de Landi) et René Markwalder (Sutz-Lattrigen, fondateur et propriétaire de l’entreprise biennoise Anovis SA).

Auquels se joindront trois membres déjà en place: l’hôtelière Ruth Weber (Ipsach), l’agent d’assurances Jean-Marc Hofstetter (ancien président) et Thomas Hurni, patron d’une entreprise seelandaise de camionnage.

A noter que Carlo Häfeli n’était pas le seul repreneur potentiel du FC Bienne. Un groupe régional composé du président intérimaire Toni Sanktjohanser et de personnes de son entourage a également fait parvenir une offre de rachat des actions de l’ancien président et sponsor principal Jean-Pierre Senn, mais à un prix inférieur à leur valeur réelle. Il s’est vu opposer une fin de non-recevoir.

«De même, un investisseur étranger a fait part de son intérêt, mais il n’était pas question pour nous d’entrer en matière», précise Sanktjohanser. En fin de compte, Häfeli est devenu l’acquéreur en payant le prix demandé.

Proche de la faillite

Les actionnaires du FC Bienne ont pris connaissance de la précarité de la situation financière. Au cours de l’année civile 2014, comptes bouclés au 31 décembre, le club a essuyé une perte de 404 000 francs sur un total de charges de 2,65 millions. L’équilibre a toutefois pu être rétabli six mois plus tard grâce à une augmentation de 200 000 francs du capital-actions et grâce aussi à un prêt (de 200 000 francs) de la Ville de Bienne.

Autrement dit, sans cet apport extraordinaire, le club aurait bouclé la saison dernière, en juin, dans les chiffres rouges. Et n’aurait fort probablement pas reçu sa licence pour 2015/16 de la part de la Swiss Football League! «Mais nous avons toujours réussi à régler les salaires et autres charges sociales rubis sur l’ongle», précise Dominik Borner, le responsable des finances démissionnaire.

Comment en est-on arrivé à creuser ce trou? L’explication tient tant à une baisse des recettes qu’à une hausse des dépenses. En 2014, donc, les rentrées liées au sponsoring ont chuté de 1,12 million (somme articulée dans le budget) à 759 000 (chiffre réel). D’autre part, la masse salariale de la première équipe a atteint un record de 1,22 million, au lieu des 980 000 inscrits au budget.

Cet accroissement est dû à des engagements de joueurs supplémentaires rendus nécessaires par les blessures, comme aussi au limogeage du coach «Bidu» Zaugg et de son adjoint Brian Weber.

Budget pas dévoilé

Quand bien même il affirme haut et fort vouloir jouer la carte de la transparence, Carlo Häfeli n’a pas été en mesure, lundi, de dévoiler le budget de l’année civile 2015. Trop tôt, à l’en croire. «Je le ferai ultérieurement, le plus vite possible, quand l’expert financier que j’ai mandaté à Berne aura examiné par le menu les comptes du premier semestre, lesquels vont évidemment peser sur le budget», a-t-il déclaré en substance.

«Ma vision est encore trop superficielle, je n’ai pas eu accès à tous les documents. Le budget pourrait subir en outre des variations en fonction de l’avenir qui sera réservé à plusieurs joueurs encore sous contrat, mais dont nous n’avons plus l’utilité. Là, une somme d’un demi-million est en jeu.»

Autrement dit, s’ils se trouvent un nouveau club, des joueurs comme Cidimar et Wellington, pour ne citer que les deux Brésiliens devenus indésirables, allégeront sensiblement la masse salariale...

Le nouveau président a tenu à rassurer son monde. «Je n’ai rien à cacher et il ne faut pas s’inquiéter», a-t-il martelé. «Je ne suis pas venu ici pour conduire le club au dépôt de bilan. Nous allons travailler pour récolter l’argent qu’il faudra et je peux garantir que nous aurons les liquidités voulues.»

Dans une interview parue dans ces colonnes vendredi dernier, Carlo Häfeli a d’ailleurs promis qu’il mettrait la main à la poche pour couvrir un éventuel déficit.

Les présidents du FCB

de 1946 à 1952 Fritz Marthaler.
1953 Adolf Lempen.
de 1953 à 1958 Robert Grünig.
de 1958 à 1966 Jean-Pierre Fuchs.
1966/67 Jean-Jacques Huguenin, Emilio Capellaro et Angelo Gatti.
de 1967 à 1971 Francis Urfer.
de 1971 à 1978 Fritz Lanker.
1978/79 Comité intérimaire: Marcel Lehmann, Fritz Elmer, Edoardo Bai, Willy Garo et Fredy Kehrli.
de 1979 à 1981 Marcel Lehmann.
de 1981 à 1983 Willy Garo.
de 1983 à 1987 Werner Bösch.
de 1987 à 1989 Roland Zaugg.
1989 Bruno Baggio.
1989/90 Richard Siggen.
de 1990 à 2002 Michel Hirt.
de 2002 à 2008 Jean-Marc Hofstetter.
de 2008 à 2013 Jean-Pierre Senn.
de 2013 à janvier 2015 Werner Könitzer.
de janvier à juiillet 2015 Toni Sanktjohanser (ad intérim).
dès juillet 2015 Carlo Häfeli.

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