Des dizaines de propositions sont soumises aux Américains dans 38 Etats
Cela au niveau de l'Etat.
Au niveau local, plusieurs douzaines de municipalités ont elles aussi introduit des initiatives, compliquant davantage encore le processus électoral pour leurs résidants. Ceux de San Francisco, par exemple, devront se prononcer sur sept mesures. Le livret détaillant toutes les mesures, initiatives et propositions pour aider les Californiens à voter en connaissance de cause est long de... 144 pages.
Préservatif obligatoire?
En tout, 38 Etats américains feront usage du processus référendaire pour l'adoption - ou le rejet - de 176 propositions, dont certaines pourraient transformer radicalement l'existence de leurs citoyens. Car, si les initiatives touchent des sujets aussi variés que le port obligatoire de préservatifs pour les acteurs de films X ou l'obligation pour les médecins d'informer les parents de mineures cherchant à se faire avorter, quatre grandes tendances se dessinent: la légalisation du mariage homosexuel (au menu du Maine, du Minnesota, du Maryland et de l'Etat de Washington), celle de l'usage récréationnel - et non plus seulement thérapeutique - du cannabis (Colorado, Oregon, Washington), la légitimité de la réforme de la santé Obamacare (Arizona, Missouri, Ohio, Oklahoma) et l'augmentation des impôts (Arizona, Missouri, Californie, Oregon). Dans le collimateur également, les boissons gazeuses et leur effet sur l'obésité (Virginie) et l'accès des sans-papiers aux services sociaux (Montana).
Néanmoins, c'est la Californie qui, plus que tout autre Etat, a recours à ce procédé de démocratie directe. En effet, pour qu'une loi y soit adoptée, ce n'est pas la majorité, mais les deux tiers des députés qui doivent voter en sa faveur. Contourner les parlementaires pour s'adresser directement aux électeurs est donc devenu une nécessité pour éviter la paralysie totale. Entre 1911 et 2010, 338 initiatives ont ainsi été soumises à leur vote. La Constitution a, de son côté, été amendée 46 fois de cette manière.
Peine capitale coûteuse
Il arrive souvent qu'une initiative se retrouve sur le scrutin plusieurs fois de suite sous une forme différente. C'est le cas des propositions 34 et 36. Jusqu'à présent, les Californiens ont toujours refusé de modifier la loi des Trois Coups pour la rendre moins draconienne ou d'abolir la peine de mort. Il est possible cependant que les auteurs de la «prop 34» aient enfin gain de cause. Au lieu de dénoncer le caractère inhumain de la peine capitale, les deux auteurs républicains de l'initiative font valoir des arguments purement financiers, à savoir qu'un condamné à mort est beaucoup plus coûteux pour l'Etat qu'un condamné à vie.
La Californie en exemple?
La seule proposition qui pourrait avoir une répercussion nationale est la 37. Car jusqu'à présent, aucun Etat américain n'a été obligé d'informer les consommateurs de la présence d'OGM dans les produits alimentaires. Néanmoins, si elle est adoptée, elle devrait créer un précédent et contraindre le reste du pays à imiter la Californie, toujours à l'avant-garde. Le Figaro
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