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Salon de la formation

Avec le champion des champions

Le Salon interjurassien s'est ouvert mercredi à Moutier. Le comité d'organisation en a profité pour honorer le champion de Suisse des apprentis tous métiers confondus. Il vient de Movelier et bosse à Moutier.

Jim Leuenberger

Michael Bassin

La cérémonie officielle d’inauguration du Salon a été l’occasion pour le comité d’organisation de remettre un prix – une montre– à Jim Leuenberger, non seulement champion de Suisse des apprentis installateurs en chauffage, mais aussi champion de Suisse des apprentis tous métiers confondus! Le crack des cracks est un gaillard de 20 ans, domicilié à Movelier, qui a suivi sa formation à Moutier auprès de Cofely SA.
C’est en octobre 2013 que Jim Leuenberger a été sacré dans sa profession avec l’incroyable score de 590,5 points sur 600. Un travail qualifié «d’époustouflant» par les observateurs. Fin janvier 2014, il apprend avoir décroché le titre suprême. «Vraiment une surprise. Une émotion totale.» Grâce à ses performances, il a obtenu le privilège de conduire une Mini One pendant un an.
Ayant terminé son apprentissage en août 2013, Jim Leuenberger enchaîne actuellement avec un apprentissage d’installateur sanitaire, également chez Cofely. Il peut prétendre à une participation au championnat du monde au Brésil en 2015. Géraldine Rohrer, de Delémont, médaille d’or en tant que bijoutière, a aussi été honorée.
Lors de cette cérémonie, la ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, le conseiller d’Etat bernois Bernhard Pulver, le maire de Moutier Maxime Zuber et le président du Groupement professionnel interjurassien Pascal Daucourt ont rappelé l’importance du Salon pour les jeunes.
Pascal Couchepin, Christian Constantin et Samuel Schmid ont furtivement fait leur apparition... par la voix de l’humoriste et imitateur Jérôme Mouttet. Mais la phrase de cette fin d’après-midi a été prononcée par Bernhard Pulver qui a dit combien il aimait venir à Moutier. Et qu’il continuera à y venir, quelle que soit la décision de la population prévôtoise. «Avec une pointe de nostalgie... ou pas!»
Le matin, 1500 jeunes avaient parcouru le Salon. Il est ouvert aujourd’hui et demain de 9h à 12h et de 13h à 18h, samedi de 9h à 17h, dimanche de 9h à 16h.

Aucun chanoine, et pourtant...
Quel rapport entre la formation de boulanger-pâtissier, celle de géomaticien ou celle de charpentier? Elles ont toutes un lien avec l’Abbatiale de Bellelay. Non, nous n’avons pas perdu la tête... Pour preuve, on vous emmène à travers ces professions en suivant le parcours «Autour de Bellelay» imaginé par Gaston Sommer, ancien directeur du ceff Artisanat à Moutier, dans le cadre du Tricentenaire de l’Abbatiale qui est célébré en 2014.
Au stand des boulangers-pâtissiers, il est rappelé, qu’à l’époque, les chanoines fabriquaient du pain de Bellelay à base d’épeautre afin de distribuer chaque mois des dizaines de miches aux pauvres, aux visiteurs et aux pèlerins. Apprenti en 3e et dernière année, Aurélien Romano, de Courgenay, n’est pas un chanoine. Mais il aime son métier. «C’est une passion, on découvre énormément de choses. A l’école, c’est plutôt l’aspect de la création qui est mis en avant, au travail plutôt la production. On touche à tout: pain, massepain et même chocolat!»
Un peu plus loin, les apprentis charpentiers s’affairent à confectionner un objet en lien avec l’Abbatiale. Il s’agit pour eux de reproduire une maquette de la charpente d’un des deux clochers de l’Abbatiale de Bellelay disparus en 1801. Comme aucun plan n’a été conservé, c’est le clocher du temple de Sornetan qui a servi de référence. Des relevés ont été effectués par des étudiants de la Haute école spécialisée bernoise architecture, bois et génie civil à Bienne. Aux apprentis charpentiers désormais de réaliser cette structure d’après les plans. «On touche du bois», se marre Joel Jossen, de Renan, apprenti en 3e année. «Ce qui nous plaît dans ce métier? C’est un travail extérieur et physique, dans lequel il y a aussi parfois un peu d’adrénaline lorsqu’on bosse en hauteur», expliquent Jœl et son pote Mirko Bart, de Moutier, apprenti en 2e année. «Et puis, il y a le travail de la matière, du bois.» Autre satisfaction, celle de voir le résultat final de leurs efforts. Charpentier, c’est du concret. Au passage, on relèvera que la formation de charpentier connaîtra des changements dès la rentrée puisque l’apprentissage passera de trois à quatre ans. Impossible en effet d’enseigner de manière optimale toute la matière sur trois ans. Et comme le métier a passablement évolué, des nouveautés seront intégrées à la formation rallongée.
A quelques encablures de là, sur le stand des ferblantiers, il est aussi question de Bellelay. Les apprentis recouvrent de cuivre une maquette d’un des clochers. L’occasion de parler du métier avec Yann Graber, de Tramelan, apprenti de 2e année (sur trois). «J’ai choisi ferblantier parce que je n’arriverais jamais à rester assis toute une journée. Il faut que je bouge», glisse-t-il. «Nous travaillons sur les toits mais pas seulement. C’est un métier très varié, pas de routine. Les chantiers sont différents et il y a toujours de nouveaux problèmes à résoudre. Quand la météo est trop mauvaise nous travaillons à l’atelier», explique-t-il.
Enfin, juste à côté, se trouvent les géomaticiens. Eux aussi ont bossé en rapport avec l’Abbatiale de Bellelay. Leur contribution? Une bluffante modélisation 3D du bâtiment réalisée à partir de quelque 1500 photos prises avec un petit drone. Des millions de points qui permettent de disposer de toutes les mesures du bâtiment. Il s’agit d’un petit aspect du métier – la principale activité demeurant la mensuration officielle– mais il illustre toutefois une certaine évolution technologique. «Dans ce métier, il faut aimer les nouvelles technologies dont l’informatique», confirme Tiziano Di Lullo, apprenti géomaticien de 3e année (sur quatre) à l’Office du cadastre à Bienne. «Et nous ne faisons pas que du bureau, nous sommes aussi sur le terrain. Ça, j’apprécie beaucoup!»

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