Pierre-Alain Brenzikofer
En l’an 1 de l’après-Tricentenaire de l’Abbatiale de Bellelay, le Comité interconfessionnel ne baisse pas la garde. Tout au long de cette année, en effet, il propose une série de conférences dédiées aux grands courants religieux. Ainsi, après celle consacrée à l’ordre des prémontrés le mois dernier, il sera aujourd’hui question de catholicisme. Diacre actif sur les paroisses des Franches-Montagnes, Didier Berret évoquera la plus importante religion du christianisme, dès 15h30, au Domaine de Bellelay, la clinique ayant décidé de ne plus mettre à disposition la bibliothèque.
Les participants se rendront ensuite à l’abbatiale pour assister à des vêpres musicales, sur le coup de 17h. A 18h30, enfin, les pèlerins pourront partager les traditionnels pain et vin de Bellelay.
Des voies séparées
La conférence, dans tout ça? Eh bien, s’il reconnaît que l’énoncé – «Les catholiques» – fait un peu Wikipédia, Didier Berret précise que les organisateurs lui ont demandé de mettre en lumière les spécificités du catholicisme par rapport aux autres doctrines chrétiennes.
«Je m’efforcerai de démontrer comment le christianisme s’est construit progressivement à travers les siècles. A partir d’une base commune pour tous, il s’agira d’évoquer un long cheminement.»
Forcément, l’orateur rappellera pourquoi les chrétiens ont choisi de suivre des voies séparées, dans des églises distinctes, «pour des motifs parfois ténus ou de simples questions de vocabulaire». A Bellelay, cet après-midi, presque par essence, il sera sûrement question d’œcuménisme. A ce propos, notre interlocuteur juge qu’idéalement, on pourrait tous rêver à une seule église. Mais, ajoute-t-il, la diversité peut aussi s’avérer salutaire: «Elle permet en effet de revisiter sa propre manière de croire, ce qui est fondamental, aussi. Après tout, n’est-ce pas uniquement quand on se trouve confronté à la différence qu’on peut développer sa propre structure de pensée?»
Oecuménisme?
Et s’il n’a pas vraiment participé aux manifestations de l’année passée à Bellelay – il n’a pris ses fonctions qu’en août dernier –, Didier Berret loue cependant le travail accompli par l’équipe du Comité interconfessionnel. Evoquant ces rencontres entre catholiques, protestants et mennonites, il en salue l’importance, tout en précisant que de tels rapprochements ne doivent pas avoir pour objectif de «rapatrier l’autre chez soi».
Voir ce qui réunit les religions, voilà qui est prioritaire.Le diacre cite à ce propos la situation des chrétiens dans des pays où ils sont très minoritaires: «Tel est par exemple le cas d’Israël, qui compte plusieurs communautés. Alors, si on les divise encore, leur situation ne s’améliorera certes pas. Alors, oui, il convient de marquer une forte identité chrétienne. Parfois, il faut se battre pour survivre. Mais cela n’empêche nullement de conserver ses spécificités.»
Façon, pour notre interlocuteur, de relever que chacune des communautés chrétiennes a quelque chose à apprendre aux autres. Inévitablement, on l’a interrogé sur sa perception du nouveau pape François. «Eh bien, c’est un fédérateur qui sait trouver les paroles essentielles. Ce pape est davantage consensuel que polémique. Il parle beaucoup de justice et de fraternité. Ce que j’apprécie chez lui? Plutôt que d’insister sur certains points litigieux comme l’ordination de femmes prêtres, il juge plus important de redire avec tous les autres que nous croyons en Jésus Christ.»
Tout cela, Didier Berret le développera cet après-midi, au domaine de Bellelay. A ce stade du récit, on relèvera déjà que le samedi 6 juin prochain, les intéressés pourront assister au vernissage de l’exposition «Les prémontrés» et suivre la conférence de Michel Ummel consacrée aux anabaptistes.
Aujourd’hui, à 15h30, au Domaine de Bellelay: «Le catholicisme», conférence de Didier Berret. 17h: vêpres musicales à l’abbatiale. 18h30: le pain et le vin de Bellelay.
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