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La candidature qui interpelle

Candidat «surprise» pour l’élection du 5 juin, Francis Pellaton demeure discret et suscite les interrogations au sein de certains partis.

À 67 ans, Francis Pellaton est en lice pour la mairie prévôtoise. Michael Bassin
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Catherine Bürki

On s’en souvient, l’annonce de la candidature de Francis Pellaton pour l’élection à la mairie prévôtoise avait fait l’effet d’une petite bombe. Déposée à la chancellerie municipale le 22 avril, 45 minutes avant la fin du délai imparti, elle avait suscité la surprise générale. Deux semaines plus tard, force est de constater qu’elle continue d’interpeller. Sans parti ni expérience politique, inconnu de la scène publique, le candidat se fait encore discret aujourd’hui.

À moins d’un mois du scrutin du 5 juin, et contrairement à son bien connu rival Marcel Winistoerfer, le candidat n’a pas encore démarré sa campagne. Face à pareille discrétion, les interrogations fusent au sein de la population. A l’heure de penser à l’élaboration de leur mot d’ordre, certaines formations politiques se retrouvent notamment quelque peu empruntées.

Quel mot d’ordre?
Si les partis de l’Entente jurassienne (PDC, PSA, RPJ et Rauraque) appellent naturellement à voter en faveur de Marcel Winistoerfer, les trois autres formations que compte la cité prévôtoise n’ont pour leur part pas encore pris position. Tant Interface que le PLR et l’UDC relèvent ne rien savoir de Francis Pellaton et ainsi ne pas pouvoir se prononcer. «On se rend compte que ce Monsieur Pellaton n’est pas très connu, nous ne savons rien de ses ambitions ou de ses idées», indique Manuel Gsteiger, président d’Interface.

Si son parti entend ainsi attendre que l’homme se dévoile, Manuel Gsteiger assure toutefois que cette candidature est prise au sérieux. «Francis Pellaton paraît honnête et a probablement des choses à faire valoir. Il me paraît légitime de l’écouter», estime le chef d’Interface. Et de conclure: «Pour notre mot d’ordre, toutes les pistes sont donc encore ouvertes. J’appelle d’ailleurs les candidats à venir chercher notre soutien.»

Les mêmes idées?
Du côté du PLR, on se questionne également. «Il est vrai que nous avons été surpris de cette candidature. Je ne connais pas du tout cette personne», confie le président Patrick Roethlisberger. Pour lui, l’idéal serait que Francis Pellaton s’approche des partis pour faire valoir son programme.

À titre privé, Patrick Roethlisberger ne cache pas voir d’un bon œil que Francis Pellaton se dise peu favorable au vote communaliste. «Il dit vouloir faire bouger la ville, œuvrer pour développer le commerce et l’industrie. Sur ces points-là, ses idées vont dans le même sens que les miennes», relève-t-il encore. «Mais ce n’est pas suffisant. Il faut maintenant voir s’il y a un vrai programme derrière tout ça.»

Dans les rangs de l’UDC enfin, la question du mot d’ordre pour la mairie n’a pas encore concrètement été mise sur la table.«Il est évidemment fort peu probable que nous soutenions Marcel Winistoerfer. Quant à savoir si nous appellerons ou non à voter pour Francis Pellaton, nous devrons encore en parler», indique Patrick Tobler.

Pour le président de l’UDC Moutier, l’avis du candidat sur le vote communaliste n’est pas le seul point à prendre en compte. «Il nous importe aussi de savoir s’il se positionne plutôt à gauche ou à droite et de connaître ses idées au sujet de la gestion de la ville.»

Pas de campagne
Interrogé hier quant à sa discrétion, Francis Pellaton rappelle avant tout vouloir être un «candidat libre», affilié à aucun parti et à aucun des blocs autonomistes ou antiséparatistes. «Je n’ai pas prévu de m’approcher des partis pour chercher du soutien», annonce-t-il à ce titre.

S’agissant de sa campagne, le Prévôtois de 67 ans explique ne pas réellement voir d’intérêt à distribuer des tracts ou à se prêter au jeu du débat politique. Selon lui, les articles de presse parus suite à l’annonce de sa candidature sont pour l’instant suffisants. «Mais il faudra voir comment les choses évoluent. Je ferai peut-être un point presse et poserai peut-être des affiches.»

À l’heure d’évoquer son programme politique, Francis Pellaton se fait une fois encore discret. S’il ne cache pas être plutôt favorable au maintien de Moutier dans le canton de Berne, il précise surtout ne pas avoir l’ambition de révolutionner la ville. «La législature est déjà en cours et un programme a déjà été établi. Je ne vais pas tout changer pour deux ans.»

Et s’il convient avoir quelques idées, le candidat préfère les taire pour l’instant. «Il y a des décisions que je prendrai si je suis élu, mais dont il est trop tôt pour  parler.» Un indice? «Je verrais bien la création d’un nouveau mouvement politique à Moutier», glisse-t-il, sans accepter d’en dire davantage pour l’instant.

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