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Euro 2016: Groupe A

Suisse et Albanie ne font pas peur

Les Français sont confiants avant les deux derniers matches de poule des Bleus

L’équipe de Suisse ne jouit pas d’une grande cote auprès de l’opinion publique française. Keystone

Lille Emile Perrin

«Si nous sommes sereins avant d’affronter l’Albanie et la Suisse? Oui, bien sûr, mais nous le sommes depuis le tirage au sort!» Plusieurs supporters français avaient la mine réjouie après avoir observé la partie de samedi entre les deux prochains adversaires des Bleus. Tous n’étaient toutefois pas unanimes, mais l’intérêt plus que poli qu’ils ont accordé à la rencontre témoigne un certain optimisme malgré la prestation en demi-teinte des hommes de Didier Deschamps vendredi contre la Roumanie.

Dans une fan zone lilloise quasiment déserte samedi après-midi, le regard posé sur l’équipe de Suisse était davantage compatissant que craintif. «La Suisse ne joue pas mal, mais elle ne nous fait pas peur pour autant. La France doit l’emporter contre l’Albanie mercredi. Dans ce cas-là, on veut bien laisser un point à la Suisse dans le dernier match», se marrait Kevin.

Sérieux préconisé

Un peu plus loin, Roger relevait que «la Suisse ne peut pas se permettre de manquer autant d’occasions». «L’entente entre les milieux de terrain et l’attaquant est bonne. Si Shaqiri réussit de meilleures prestations, vous pourrez peut-être déranger l’équipe de France et son point faible, Patrice Evra», enchaînait Stéphane.

Francis Gillot, ancien entraîneur de Lens, ne se montrait pas franchement inquiet à l’heure d’évoquer les forces en présence. «L’Albanie et la Suisse sont moins fortes que la France, mais aussi que la Roumanie. L’Albanie a pris un coup au moral avec l’expulsion de Cana et cette défaite. Elle a vraiment peu de chances de prendre des points à la France.» «Nous n’avons pas bien joué, mais avons tout de même gagné. Nous ne pouvons que faire mieux et cela suffira pour décrocher la première place du groupe», plaidait encore Kevin, qui a «laissé la moitié de ma voix et frisé la dépression» vendredi soir en suivant les Bleus.

Des Bleus qui ne pourront pas se permettre de faire tourner leur effectif, quoi qu’il advienne lors des deux matches de mercredi. Parole de Raymond Domenech. «Sur la valeur de l’Albanie et de la Suisse, nous n’avons pas grand-chose à craindre», analysait l’ancien sélectionneur français sur les ondes d’Europe 1, avant de tempérer.

«On a pu constater contre la Roumanie que, même si on est supérieur, il faut être prêt à soutenir le rythme, à supporter le combat et l’intensité. Il ne faut pas sous-estimer ces deux formations. L’Albanie a tout de même montré, à dix, qu’elle sait s’accrocher. Elle aurait pu égaliser. Cette équipe peut nous gêner si on ne la prend pas au sérieux.»

Ne pas faire tourner

Et Raymond Domenech de pointer l’importance que pourrait avoir la dernière journée de ce groupe et le match France -Suisse: «La première place est impérative. Didier Deschamps ne pourra pas faire tourner son effectif si les Helvètes peuvent prétendre remporter ce groupe. Il faudra jouer à fond pour l’emporter et ainsi éviter d’affronter une grosse équipe en huitièmes de finale. A l’Euro 2012, la France avait perdu le troisième match contre la Suède et s’était retrouvée face à l’Espagne en quarts de finale. Cette année, le deuxième du groupe affrontera le deuxième de celui de l’Allemagne, tandis que le vainqueur jouera contre un troisième.»

Le mot de la fin, teinté de pessimisme envers la troupe de Vladimir Petkovic, est pour Roger. «Aujourd’hui, on ne voit plus la Suisse de 2014, elle est moins bien organisée. Vous souvenez-vous de la claque qu’on vous avait administrée (5-2) au Brésil? Vous allez encore ‹prendre cher›, à moins que nous soyons déjà qualifiés. Dans ce cas, vous aurez une petite chance.»

Salade de crampons

Invité Alors que le spectre du hooliganisme refait surface en marge de l’Euro, un certain Daniel Nivel a assisté au match Allemagne - Ukraine hier soir à Lille. Invité par la Fédération allemande (DFB), ce gendarme avait été grièvement blessé par des hooligans allemands à Lens, le 21 juin 1998, en marge du match Allemagne - Yougoslavie. S’il accepte les fréquentes invitations de la DFB, l’homme de 61 ans qui a conservé de lourdes séquelles de l’agression dont il a été victime ne veut pas s’exposer davantage. «Nous sommes des gens normaux et aspirons à une vie simple», déclare son épouse dans les colonnes de «La Voix du Nord».

Marche Une partie des supporters allemands ont fait du sport pour se rendre au match. En effet, entre 3000 et 5000 d’entre eux ont organisé une «Football Pride». Ils se sont réunis en centre-ville de Lille pour parcourir à pied les 4,8 km qui les séparaient du stade Pierre-Mauroy, à Villeneuve d’Ascq.

Coach fictif «La Voix du Nord» publie une rubrique intitulée «Dans le carnet du coach». Un Didier Deschamps fictif savoureux. Morceaux choisis: «Le match entre la Suisse et l’Albanie confirme ce que je pense: on est déjà qualifiés. Et si on arrête d’avoir le trouillomètre à zéro dès qu’on entend la Marseillaise, on sera même premiers de notre groupe, ce qui veut dire équipe de bras cassés en huitièmes de finale. Cela dit, on va jouer à Marseille, il faut être prudent. Matoudi, qui joue à Paris, m’a dit qu’il ne supporterait pas de voir une pancarte de chèvre avec son nom. Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter: les chèvres sont en congé. Je n’ai emmené que le gardien du troupeau.»

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