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Tramelan: CIP

Nouvelle norme et récession

Dans le cadre de la journée annuelle des décolleteurs et tailleurs de Suisse, on a parlé crise, mesures et collaboration, hier au CIP-CTDT

Raphaël Courvoisier, de l’entreprise ETA SA, a présenté hier devant ses confrères la «nouvelle» norme ISO-GPS, qu’il qualifie plutôt d’évolution. Tanja Lander

Dan Steiner

Ils étaient nombreux, les décolleteurs et tailleurs de la région à avoir fait le déplacement du Centre technique et de formation de l’industrie, le CIP-CTDT de Tramelan. Ils étaient plus d’une centaine, si bien que les organisateurs –le centre précité et l’Association des fabricants de décolletages et de taillages (AFDT)– ont même dû refuser du monde, 25 participants pour être précis.

Car il faut bien l’être, dans ce domaine pointu, l’un des fleurons de l’Arc jurassien. Domaine précis, mais aussi en crise (presque une anagramme), comme l’a expliqué Dominique Lauener, le président de l’AFDT. «Eh oui, quand l’horlogerie s’enrhume, le reste de l’industrie tousse», a-t-il imagé. Sous-entendu, les sous-traitants, les usines de la région.

Une situation que le président de l’organisation faîtière voit cependant s’améliorer à l’horizon 2018. Malheureusement pas avant. «L’année 2017 sera encore difficile», a-t-il prédit. «Mais 2018 devrait repartir dans le bon sens, une fois que les stocks auront été épurés.»

Apprenti: un investissement, pas un coût
Il faut dire que le creux d’une vague survient généralement après avoir atteint des sommets. Les usines ont engagé, formé, investi, ce qui leur reste pour ainsi dire sur les bras. Les causes?La crise russe, par exemple, ou encore le serrage de vis au niveau de la corruption en Chine, où nombre de montres étaient écoulées au frais de la princesse.

En début de conférence, Dominique Lauener a tout de même exhorté les décolleteurs et tailleurs accourus à ne pas mettre un frein à l’engagement des jeunes. «Réfléchissez bien. Cet été, le nombre d’apprentis était en baisse, les patrons hésitent à engager. Ne les considérez pas comme un coût, mais comme un investissement.»

Deux objets principaux étaient également au programme hier: la norme ISO-GPS 8015 et la signature d’une collaboration entre le CIP-CTDT et Swissmem, l’association de défense des intérêts de l’industrie des machines.

Entrée en vigueur en 1985 déjà, la norme ISO-GPS (pour spécification géométrique des produits) permet de définir la géométrie d’une pièce et de la mesurer. Pourquoi, du coup, en introduire une évolution?«Pour aboutir à des dessins univoques, complets et fonctionnels», a expliqué Raphaël Courvoisier, ingénieur de développement au sein de l’entreprise ETA SA. «Mais aussi pour augmenter la qualité des produits et réduire le rebut.» L’uniformisation des cotations GPS permettra ainsi à celles-ci d’être comprises partout dans ce monde globalisé.

Augmenter la qualité etle contenu de la formation
Second point important à l’ordre du jour hier, la signature entre Swissmem et le CIP d’un partenariat au sujet de la formation modulaire pour adultes, ce que propose désormais ce dernier. Pour les deux parties, la formalisation de cette entente leur permettra de profiter mutuellement de leur expérience.

«Cela va notamment augmenter la qualité et le contenu de la formation dans la branche», a estimé Arthur Glättli, directeur du secteur de la formation professionnelle auprès de Swissmem. De quoi préparer jeunes et moins jeunes à repartir de plus belle, une fois la fin de cette satanée récession...

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