Le Jura bernois accueillera 10 000 tireurs

Michael Bassin

En une phrase prononcée hier en conférence de presse, Denis Racle, membre du comité d’organisation, a parfaitement résumé le caractère exceptionnel de l’événement qui animera la région du 16 juin au 2 juillet: «Aucun de nous ici présent ne verra de son vivant un deuxième Tircantonal bernois dans le Jura bernois!» Le dernier du genre ayant eu lieu sur le territoire de l’actuel Jura bernois remonte en effet à 1900, à Saint-Imier.
Après 2008 en Emmental, le Tir cantonal bernois s’arrête donc dans la partie francophone du canton de Berne en 2017. Et à moins de cinq mois du début des festivités, le comité d’organisation présidé par Willy Sunier a fait un point de situation hier.

Budget total de 2 millions
Près de 6000 tireurs de tout le pays se sont déjà inscrits, «et l’on peut prévoir une participation de 10000 sportifs pour l’événement», s’est réjoui Willy Sunier. Pas moins de 25 sites de tir à travers le Jura bernois se mobiliseront pour accueillir tout ce monde. «Il n’est d’ailleurs pas impossible, eu égard à la forte affluence attendue, que certains des 4-5 stands encore non utilisés le soient finalement», a-t-il ajouté.
La satisfaction est aussi de mise du côté des finances. La recherche de sponsoring, qui fut l’une des grandes tâches du comité en 2016, a en effet porté ses fruits. «Nous visions environ 300000 francs, nous avons actuellement récolté 530000 francs, a détaillé Denis Racle. C’est incroyable et inespéré pour notre petite région où l’industrie vit actuellement des difficultés!»
Les sept plus gros sponsors ont rempli les caisses à hauteur de 130 000 francs. Mais si l’objectif a été atteint et même dépassé, c’est grâce aussi aux soutiens des petits commerces, artisans et entreprises locales. «L’écho que la manifestation a rencontré auprès d’eux a été très favorable. Les sociétés locales de tir ont à ce titre effectué un travail incroyable pour faire remonter tous ces ‹petits sponsors›.» Cela étant dit, les recherches de fonds continuent.
Hormis les sponsors, l’autre rentrée d’argent de la manifestation sera l’achat de passes par les tireurs. Le budget global de ce Tir cantonal se monte à 2mios.

Des tirs depuis les USA
Egalement membre du comité, Robert Aellen a souligné que cette cuvée 2017 comptera trois nouveautés. «Le Jura bernois constituera une première pour les tireurs puisqu’aucun d’eux ne peut se targuer d’avoir déjà participé à un Tir cantonal dans cette région», sourit-il. «Ensuite, pour la toute première fois dans l’histoire des Tirs bernois, il sera possible de tirer à la carabine à 50 mètres en plus du fusil 300 mètres et du pistolet 25 et 50 mètres.» Enfin, jamais aucun Tir bernois n’a, jusqu’à cette année, offert la possibilité aux tireurs suisses établis à l’étranger de tirer depuis leur pays. Sept formations suisses –représentant une soixantaine de personnes– installées au Canada, aux USA, en France, en Belgique et en Afrique du Sud se sont déjà annoncées.
Quelques informations ont aussi été données hier à propos de la journée officielle. Celle-ci se déroulera le dimanche 18juin, à Reconvilier, soit au centre névralgique de la manifestation. Plusieurs invités de haut rang seront de la partie, à commencer par le conseiller fédéral et chef du DDPS Guy Parmelin. Le commandant de corps et nouveau chef de l’armée suisse Philippe Rebord ainsi que le président de l’Association bernoise sportive de tir, le conseiller national Werner Salzmann, sont aussi annoncés. Sans oublier la Fanfare de l’armée suisse.
Cette fameuse centrale à Reconvilier, basée à la Halle des fêtes, verra passer tous les tireurs durant la quinzaine. Chacun des participants devra en effet y présenter son arme personnelle pour qu’elle soit contrôlée. Puis, il pourra se rendre sur l’une des 25 installations qu’il aura choisie sur des critères personnels (sympathie d’un lieu ou d’une personne) ou sportifs (direction de tir semblable à celle du stand de sa propre société).
Toutes les informations et tous les résultats enregistrés sur les différents stands seront transmis à la centrale de Reconvilier où ils seront analysés. C’est également à cet endroit que les gagnants pourront retirer, le cas échéant, leurs médailles et prix. Quant à la distribution des prix des sections et des gagnants de catégories, elle aura lieu ultérieurement, le 9 septembre plus précisément.

Coups de main
La bonne marche de ce grand raout des tireurs reposera aussi sur l’engagement des bénévoles. A ce propos, Willy Sunier a profité de la conférence de presse hier pour leur lancer un appel. «Il s’agira vraiment d’un événement important et particulier pour la région. Chacune et chacun peut se rendre utile dans les différents secteurs, ceci sans pour autant avoir une formation spéciale mais qui peut être instruit sans grande contrainte pour les secteurs importants de la fête.»
Accueil, assistance à la centrale, tâches dans les stands, orientation, restauration: la cible est large.

Trois questions à Willy Sunier, président du comité d'organisation
Willy Sunier, le slogan du comité est «Ensemble pour réussir». Quelle est l’idée là-derrière?
Une manifestation telle que celle-là ne peut être qu’une manifestation d’ensemble. Ce n’est ni grâce à un président ou à un comité seulement que le succès peut être au rendez-vous. Il faut évidemment l’appui des tireurs sportifs, mais aussi celui de l’industrie et du commerce. Et puis, point très important, il faut également le soutien de la population. Car n’oublions pas qu’il y aura trois week-ends de tir et que cela engendrera immanquablement du bruit dans certaines régions. Mais nous comptons sur la compréhension de la population. Je suis d’ailleurs convaincu que celle-ci comprendra. Il revient désormais à notre comité et aux sociétés locales d’informer la population et d’impliquer tout le monde.

La journée officielle de ce Tir cantonal aura bel et bien lieu le... 18 juin, à Reconvilier. N’était-ce pas possible de la fixer un autre dimanche que celui du vote communaliste à Moutier?
Le programme était fait de longue date... Certes il s’agit de deux événements dans la région, mais différents. La politique c’est une chose, le sport une autre. Nous collaborons d’ailleurs largement avec les tireurs jurassiens! Bref, nous ne voyions aucune raison de changer cette date.
Il reste moins de cinq mois avant le début de la manifestation. Que reste-t-il à finaliser?
Il s’agit surtout de procéder à la formation des commissaires et du personnel qui travailleront dans les stands. Il faut aussi continuer d’activer les sociétés locales pour l’organisation sur place. Enfin, il s’agit de régler les dernières questions logistiques, techniques et sécuritaires.