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Perrefitte

Armin Capaul prêt à en découdre

Le Conseil fédéral ne veut pas de l’initiative pour les vaches à cornes.

Armin Capaul a bien l’intention de continuer à se battre pour obtenir le soutien du peuple à son initiative «pour les vaches à cornes». M. Kaeser-archives

Philippe Oudot

Le Conseil fédéral ne veut pas de l’initiative fédérale intitulée «Pour la dignité des animaux de rente agricoles» (ou «Initiative pour les vaches à cornes»), qu’avait lancée le paysan de montagne Armin Capaul, de Perrefitte. Avec le soutien de quelques associations, il avait déposé, le 23 mars 2016, son initiative populaire munie de plus de 120000signatures.

Le paysan militant demandait que la Confédération soutienne financièrement les agriculteurs qui détiennent des vaches et des chèvres munies de cornes. Une pratique conforme au respect de la dignité des animaux, mais qui coûte bien plus cher pour l’éleveur. D’où cette demande de soutien.

Hier, le Conseil fédéral a indiqué qu’il recommandait le rejet du texte, sans lui opposer de contre-projet. Il justifie son refus en soulignant que «la détention d’animaux portant leurs cornes est une décision entrepreneuriale de l’agriculteur». C’est à lui de choisir s’il préfère l’écornage de ses animaux ou l’investissement supplémentaire engendré par la garde et le risque plus élevé d’accident.

Pas de quoi décourager Armin Capaul, bien au contraire. «Je suis très content de cette décision, et surtout du fait que le Conseil fédéral ne propose pas de contre-projet. Comme ça, le peuple pourra faire son choix en toute sérénité!», indique-t-il. Il dénonce au passage l’argumentation du Conseil fédéral, qui prétend qu’il pourrait aussi agir par voie d’ordonnance: «C’est faux!Sinon, comment expliquer qu’il n’a rien entrepris jusqu’à présent?»

Dans tous les cas, il se dit prêt à mener bataille pour gagner devant le peuple. Avec quels moyens? «Comme jusqu’à présent, en faisant campagne via les médias, car le sujet est très porteur et intéresse les journalistes et le public. Preuve en est qu’àce jour, plus de 2600 articles de presse ont été consacrés à mon action!» Son combat sera aussi d’actualité lors des cortèges de carnaval à Olten, le 26 février, et surtout à Bâle, le 6 mars prochain.

Quoi qu’il en soit, Armin Capaul ne compte pas sur le soutien de l’Union suisse des paysans, qui s’est toujours montrée très critique à l’encontre de sa lutte. «Elle est en effet bien trop dans le système et ne jure que par la production industrielle de lait», dénonce-t-il.

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