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Armée suisse

Cérémonie solennelle et émouvante

La Brigade d’Infanterie 2 a été dissoute, hier sur le sommet du Chasseral.

Une cérémonie solennelle sur le sommet de Chasseral. Blaise Droz

Blaise Droz

Morte hier sur le sommet du Chasseral, la Brigade d’infanterie 2 restera longtemps gravée dans les mémoires des soldats, sous-officiers et officiers qui en ont fait partie. C’est sur l’hôtel du développement de l’armée qu’elle a été sacrifiée au profit de structures plus adaptées à la situation actuelle. Devant 600 cadres de cette brigade qui a englobé des soldats des six cantons romands et de celui de Berne dans son entier, une cérémonie en grandes pompes a été mise sur pieds par le brigadier Mathias Tüscher qui en a été jusqu’à hier, le dernier commandant. C’est en 2014 qu’il avait pris cette fonction pour succéder à l’actuel chef de l’armée le commandant de corps Philippe Rebord, précédé encore par le brigadier Chevallaz, fils du conseiller fédéral Georges-André Chevallaz et le brigadier Michel Chabloz qui a dressé l’historique de cette brigade vieille de 30 ans.

Le brigadier Tüscher, qui sera désormais commandant de brigade mécanisée, a bon espoir que le développement de l’armée qui est en cours permettra une efficacité renforcée. «L’un de nos objectifs, a-t-il dit, est d’être en mesure de mobiliser 35 000 hommes en 10 jours en revenant au principe de mobilisation telle qu’il existait par le passé. Cela, aucune armée européenne n’en est capable... et pour l’heure nous non plus. Nous comptons y parvenir après  3 à 4 ans de mise en place.»

Passation des drapeaux
Cependant, fort d’une maxime de la sagesse africaine, il a rappelé «qu’il ne faut jamais se moquer du crocodile avant d’avoir traversé la rivière!» Il était  paradoxal de relever que malgré la nostalgie qu’a inspiré cette dissolution, l’ambiance était clairement à la bonne humeur, en particulier lors de la longue et solennelle cérémonie de remise des drapeaux.

Parmi les nombreux représentants des cantons, le conseiller d’Etat bernois Hans-Jürg Käser a relevé «que la dissolution de la Brigade d’Infanterie 2 et son intégration dans la nouvelle Division territoriale 1 et dans la nouvelle Brigade mécanisée 1 aurait pu se faire d’un simple trait de plume dans un bureau bernois.» Il n’en a rien été et le conseiller d’Etat a chaudement félicité le brigadier Tüscher d’avoir organisé une cérémonie d’une telle ampleur.

Attitudes dénoncées
Il faut dire que l’armée veille à  sa  crédibilité face à ceux qui la remettent en cause. Plutôt aigre envers ces milieux, le brigadier Tüscher a parlé de ceux qui passent leur nuit debout, dénonçant leurs attitudes les plus «croupionnes», il les a comparé à ceux qui passent leurs journées debout pour travailler et gagner leur vie, mais aussi à ceux «vous soldats» qui passent leurs jours et leurs nuits debout pour défendre le pays.

Présent sur les lieux, «avec la larme à l’œil», le chef de l’armée Philippe Rebord a dit toute la confiance qu’il place dans l’armée rénovée qui se met en place. A l’heure de l’interview, il a dit se réjouir du travail du Conseil fédéral qui, on l’a appris mardi , relance le processus d’acquisition d’avions de combat en proposant une nouvelle évaluation de cinq appareils. Quant à savoir s’il faut les financer par le budget de l’armée sans possibilité de référendum populaire ou par un budget soumis à l’appréciation du peuple, il estime «qu’en démocratie, il est toujours bon que le peuple puisse se prononcer.»

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