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Bienne

Non, les politiciens ne sont pas tous vieux!

Une vingtaine d’élèves du Gymnase français ont participé à la semaine d’études Cinécivic, dont le but est de mieux comprendre le monde politique et de créer des films pour inciter les jeunes à voter.

Par groupes, les élèves ont réalisé et monté eux-mêmes leur propre court-métrage (Copyright Matthias Käser / Journal du Jura)

Christian Kobi

Maxence prend son petit-déjeuner. Sur la table traîne une enveloppe de vote, qu’il saisit et balance au loin. La même scène se reproduit dans la salle de bain, dans les couloirs du gymnase puis au supermarché. Au bout d’un moment, interpellé par cette enveloppe qui le suit partout où il va, le jeune homme finit par l’ouvrir et se résout à voter. Le slogan «Ne remets pas le vote à demain et prends ton avenir en mains!» s’affiche à l’écran. Clap de fin. Applaudissements dans la salle de cours.

Ce court-métrage est l’œuvre de Lorin, Maxence et Yaëlle, trois des 18 élèves du Gymnase français qui ont participé à la semaine d’études Cinécivic. Au menu: la réalisation et le montage d’un film, dont le but est d’inciter les jeunes à faire usage de leurs droits civiques (voir ci-dessous), mais aussi la présentation des différents partis politiques, la visite du Rathaus à Berne et la participation à un débat entre les conseillères de ville biennoises Natasha Pittet (PLR) et Glenda Gonzalez (PSR).

Un droit pas si lointain
Pour de nombreux participants, issus de différentes classes et âgés de 15 à 18 ans, cette semaine constituait le premier contact avec le monde politique. Seuls deux sont pour l’heure en âge de voter, les autres devront attendre un voire deux ans. Mais il n’est pas trop tôt pour les y préparer. «J’ai pu voter pour la première fois il y a quelques mois. C’était tout à fait normal de le faire pour moi et je compte bien continuer», déclare Selma.

Elle et ses trois camarades de groupe ont axé leur court-métrage sur le droit de vote des femmes en utilisant des images d’archives. A la fin du film, sa grand-maman apparaît et encourage les jeunes femmes à faire valoir leurs droits. «Elle nous a parlé du climat tendu qui régnait à l’époque et de la manière dont les femmes se sont battues jusqu’au vote décisif de 1971. Cela nous a permis d’en apprendre beaucoup sur l’histoire», enchaîne Ilona, 17 ans. Qui avoue que, dans son imaginaire, les femmes avaient le droit de vote depuis bien plus longtemps. «En fait, cela ne fait qu’un quart de siècle. Ce n’est rien!»

Un discours trop compliqué
Si certains ont profité de cette semaine pour approfondir leurs connaissances historiques, d’autres ont pu faire tomber certains  a priori. «La politique ne m’intéressait vraiment pas avant», avoue Yaëlle du haut de ses 15 ans. «Pour moi, les politiciens étaient tous vieux et utilisaient plein de mots incompréhensibles. Mais j’ai pu constater que ce n’est pas le cas et qu’il y a aussi des jeunes qui s’engagent.»

Pour autant, la jeune femme n’envisage pas pour l’instant d’adhérer à un parti. Ces deux camarades de groupe, eux, sont déjà plus avancés dans leur réflexion. «Nous avons été assez convaincus par les idées des Vert’libéraux, notamment en matière de sortie du nucléaire», mentionnent Maël et Maxence, qui déplorent qu’au niveau secondaire certains professeurs aient cherché à leur faire croire «que la gauche était les gentils et la droite les méchants». «C’est bien plus complexe que cela», lancent-ils d’une même voix.

Leur donner les clefs
Pour Frank Bassi, enseignant en charge du programme de cette semaine, l’engagement des élèves est allé au-delà de ses espérances. «En fait, on se rend compte que si les jeunes ne votent pas, c’est parce qu’ils ne comprennent souvent pas de quoi on leur parle. L’idée est donc de leur donner toutes les clefs pour comprendre le monde politique et qu’ils se fassent leur propre opinion.»

L’opération, qui était menée pour la première fois au Gymnase français dans le cadre de la semaine d’études, pourrait  bien être renouvelée l’année prochaine. «Le premier défi, c’est que ces élèves-là aillent voter», lance Frank Bassi, qui voit dans Cinécivic un bon moyen de lutter contre l’abstentionnisme des jeunes. A Bienne et ailleurs.


Les résultats du concours dévoilés en mars 2018

Plus d’une quarantaine d’activités étaient proposées de lundi à hier dans le cadre de la semaine d’études du Gymnase français, dont la participation au concours Cinécivic. Celui-ci est organisé pour la cinquième année consécutive dans les cantons romands. Berne y prend part pour la deuxième fois. Les participants, âgés de 10 à 25 ans, sont appelés à créer un film de 30 à 90 secondes ou une affiche pour inciter les jeunes à faire usage de leurs droits civiques et à participer aux votations et aux élections.

Les films et affiches reçus seront évalués par les différents jurys sur la base de la qualité de la réalisation de l’œuvre soumise (qualité des images, montage, acteurs et animation, qualité du graphisme), de la pertinence du message ainsi que de l’originalité et la créativité. Le délai de dépôt des travaux est fixé au 31 décembre. Les films et affiches seront mis en ligne sur le site internet, et sur les pages Facebook et Instagram du concours dès le mois de janvier. Les résultats seront dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix qui aura lieu au mois de mars à Genève.

Commentaires

marie-claire-riggs-bluewin.ch

J'ai trouvé votre article sur la semaine d'étude cinécivic Au gymnase très interessant. Ce premier contact avec le monde politique en créant des petit film et tout les autres idées pour impliquer les jeunes à s'intéresser à la politique.


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