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Bienne

Le PBD veut effacer le traumatisme de 2014

Après le recul enregistré il y a quatre ans, le PBD espère regagner un siège lors des élections du 25 mars. Le président de la section biennoise Reto Gugger se montre confiant.

Président du PBD biennois, Reto Gugger se lance dans la course au Grand Conseil pour la première fois (Copyright Daniel Müller / Journal du Jura)

Christian Kobi

Reto Gugger n’hésite pas à parler de «traumatisme» en évoquant les élections cantonales de 2014. Et pour cause: le Parti bourgeois démocratique (PBD) y avait perdu de nombreuses plumes, voyant son électorat passer de 19,1 à 13,2% dans le cercle électoral Bienne-Seeland. Et le nombre de ses sièges de cinq à trois. «Nous avions fait preuve de paresse après les élections de 2010, qui étaient les premières pour nous (réd: le parti est né en 2008 après la scission avec l’UDC). Nous pensions que les gens nous aimaient bien et que cela suffirait», avoue le président du PBD biennois.

Mais les difficultés du centre à se positionner face aux électeurs s’étaient répétées lors des élections municipales de 2016. «La situation au niveau cantonal n’est pas comparable avec Bienne, une ville qui vote historiquement à gauche et où quelques frustrés se dirigent vers l’UDC», tempère Reto Gugger. Le conseiller de ville se montre donc confiant pour les élections du 25 mars, espérant regagner au moins un siège. «Nous avons appris de nos erreurs et nous sommes désormais davantage présents dans la rue et sur les réseaux sociaux. Cette fois-ci, nous menons une vraie campagne.»

Pour la première fois au niveau cantonal, une liste de jeunes a aussi pu être mise sur pied. «C’est la preuve que nous ne sommes pas un parti de vieux, comme certains ont pu nous le reprocher. La relève est bien là.»

Recherche de compromis
D’un point de vue personnel, Reto Gugger se lance dans la course au Grand Conseil pour la première fois. «Il y a quatre ans, c’était trop tôt, je n’étais pas prêt. Mais désormais, après avoir siégé durant cinq ans au Conseil de ville, je me sens mûr. J’ai l’impression d’être accepté par la majorité, à gauche comme à droite, grâce à  mes recherches de compromis», indique ce conseiller à la clientèle dans une banque.

Marié et père de trois enfants, Reto Gugger dit se retrouver «entièrement» dans les lignes du PBD, «un parti ouvert et qui laisse la place à de nombreuses libertés». Parmi celles-ci, le candidat estime que chacun devrait être libre de «fumer un joint si cela lui permet de se détendre» ou de «porter le voile si cela fait partie de sa culture».

Mais la principale force du PBD, selon lui, est la constante recherche d’alliances. «Les gens se rendent gentiment compte que la polarisation ne sert à rien et que la solution est au centre», juge le Biennois, qui regrette parfois la trop grande discrétion de ses collègues de parti. «Il nous arrive d’être trop dans le technique et pas assez dans le concret. Il faut aussi savoir se montrer.»

Beaucoup trop de papier
Si Reto Gugger a aujourd’hui envie de s’engager au niveau cantonal, c’est surtout parce que le manque de poids accordé aux communes l’agace. «Au Conseil de ville, j’ai trop souvent entendu qu’il était impossible de changer telle ou telle loi parce que cela était de la compétence du canton», avoue-t-il. Selon lui, l’une des solutions passe par la fusion de communes. «Il faut les motiver à se mettre ensemble, même si ça fait mal à certains habitants. L’amélioration des prestations et des services passe par là», est-il convaincu.

Favorable au programme d’allégement mené par le canton, le président du PBD biennois voit d’autres possibilités d’effectuer des économies: «Il y a beaucoup trop de papier qui circule dans l’administration et dans les écoles. On pourrait par exemple décider d’offrir une tablette à chaque enfant, ce qui permettrait d’éviter de devoir imprimer plusieurs milliers de livres chaque année.»

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