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Élections cantonales

«L’Etat pose trop de contraintes administratives»

L’UDC présente deux listes pleines pour la région Bienne-Seeland. Député sortant, Mathias Müller espère que son parti conservera ses huit sièges.

Mathias Müller dit être un homme de compromis, fidèle à une ligne libérale. Photo :Peter Samuel Jaggi

par Marjorie Spart

L’UDC est le parti le plus représenté au Grand Conseil. Avec 49 élus, il possède presque un tiers des sièges. La même proportion se retrouve dans le cercle électoral Bienne-Seeland, où 8 des 26 sièges sont occupés par l’UDC. Dès lors, que peut ambitionner un parti qui règne déjà en maître? «Il faut être réaliste. Le 25 mars, nous voulons conserver les sièges que nous détenons. Par contre, dans notre cercle électoral, nous avons le potentiel de gagner un ou deux sièges ‹urbains›, c’est-à-dire de faire élire des candidats de Bienne. Si nous y arrivons, cela pourrait être au détriment de l’UDC du Seeland...», analyse Mathias Müller, député UDC qui se représente pour un deuxième mandat. Pour atteindre ce but, il compte sur les succès remportés par les élus locaux, à l’image de la conseillère de ville Sandra Schneider.

Moins d’Etat
Le peu de candidates sur la liste7 de l’UDC Bienne n’est pas un problème pour Mathias Müller. «L’important n’est pas d’avoir autant de femmes que d’hommes sur la liste, mais des personnes de qualité et motivées.» Plutôt libéral, le député, qui vit à Orvin avec son épouse et ses trois enfants, invite les femmes qui le désirent à s’engager. «Chacun doit être libre de vivre comme il l’entend. Si une femme a envie de rester à la maison pour s’occuper de sa famille, ou qu’elle désire monter sa propre entreprise, il faut respecter son choix», plaide Mathias Müller.

La liberté individuelle est un thème cher au politicien qui est commandant du recrutement de l’armée. Il milite d’ailleurs pour une réduction de l’ingérence de l’Etat dans les affaires privées et dans le quotidien des PME. «L’Etat doit garantir les mêmes chances à tous pour atteindre leurs objectifs. Par contre, il complique trop les affaires des entreprises. Il pose trop d’interdictions et de contraintes administratives qui empêchent les petites entreprises de se concentrer sur leur travail.» Mathias Müller estime aussi que c’est n’est pas à l’Etat de subventionner la culture. «C’est à la société elle-même de le faire, si elle le souhaite, et non à la collectivité.»

Revenant sur le travail accompli durant la législature qui s’achève, le député se réjouit que son groupe parlementaire ait réussi à faire serrer la vis en matière des dépenses ainsi que dans le domaine de l’aide sociale. «Nous avons formé de bonnes alliances avec les autres partis bourgeois pour réduire les dépenses. C’était nécessaire», assure-t-il. Garder une bonne gestion des finances cantonales est une thématique pour laquelle il continuera de se battre, s’il est réélu.

Evoquant son bilan personnel, le député se réjouit que les 10interventions parlementaires dont il était à l’origine aient toutes été acceptées. La clé de son succès? «Il faut savoir s’approcher des personnes droites et influentes dans leur parti, discuter avec elles pour trouver des compromis afin que les propositions amenées soient acceptées. J’aime les gens qui ont une ligne claire et qui la tiennent», détaille-t-il. Un paradoxe de trouver un homme de compromis à l’UDC, non? «Il y a autant de profils des membres de l’UDC qu’il y a de personnes. On ne peut pas nous réduire à des clichés», dit-il pour marquer son profil libéral.

Pour le bilinguisme
Mathias Müller déclare collaborer avec les élus de Bienne et du Jura bernois «au-delà des partis» pour faire entendre la voix de la région. Le maintien du bilinguisme cantonal, malgré la perte future des Romands de Moutier, est un domaine dans lequel il compte notamment se battre au cours de la prochaine législature. «Nous devons faire comprendre à l’entier du canton les bienfaits du bilinguisme. Parler plusieurs langues est un atout pour travailler ensemble. Bienne peut se profiler dans ce domaine. De plus, le canton de Berne, avec son bilinguisme, participe à la cohésion nationale», défend-il.

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