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Élections cantonales

Pour ne pas subir la loi du plus fort

Le PSJB en appelle à un rééquilibrage des forces au Grand Conseil dès les votations du 25 mars. Avec une liste hommes alliée à une liste femmes, le parti a confiance en ses moyens.

Elisabeth Beck et Michel Ruchonnet, deux fers de lance des listes socialistes femmes et hommes. Photo :Blaise Droz

par Blaise Droz

Pour parler du Parti socialiste du Jura bernois et de ses ambitions en vue des élections du 25mars, Le Journal du Jura s’est approché de deux élus PS du Conseil de ville imérien, l’enseignante Elisabeth Beck, nouvelle, et le médecin Michel Ruchonnet, ancien depuis peu du Grand Conseil bernois.

Au second nommé, nous avons demandé comment se positionne le parti à la rose sur l’échiquier politique dans un contexte où l’on entend parfois dire que les Verts sont plus à gauche que le PS. Notre interlocuteur réfute cette affirmation en riant, tout en se réjouissant de l’apparentement entre les deux formations «qui est tout à fait naturel».

Le PS du Jura bernois se prévaut également d’être, ici, le seul parti qui propose une liste femmes distincte de celle des hommes. C’est forcément cette liste-là que défend Elisabeth Beck avec beaucoup de conviction.

«Nous proposons neuf femmes engagées qui sont médecins, directrices, enseignantes, etc. Une belle brochette de femmes compétentes qui savent défendre les valeurs sociales avec leur vécu de femmes, qui sont souvent mères de famille et qui savent mesurer l’importance de mener une vie épanouie pour mieux sentir ce dont la société a besoin. Les femmes connaissent par exemple bien mieux les besoins des enfants, mais aussi parfois ce qui les angoisse dans la société. C’est très important, mais de cet avantage typiquement féminin, aucun homme ne vous en parlera!», glisse-t-elle en se disant persuadée de la nécessité d’élire davantage de femmes aux fonctions politiques.

Il y a quatre ans, la liste féminine était allée à l’échec, mais de peu. «Cependant une analyse précise, faite par Antoine Bigler, avait conclu que notre liste féminine avait apporté un plus comptable indéniable à l’ensemble de la gauche.»

Cette année, les femmes socialistes espèrent faire mieux que d’échouer au pied du podium.

Toujours par comparaison avec le parti des Verts, ces alliés naturels du PS, Michel Ruchonnet précise que les thèmes écologiques sont très chers au cœur des socialistes d’ici. «La centrale photovoltaïque sur le toit du home de la Roseraie à Saint-Imier est la plus grande du Vallon. Il s’agit d’une réalisation souhaitée par des socialistes qui ont largement mis la main à la pâte pour y parvenir.»

Les temps sont durs
Certes, pour nos deux interlocuteurs, les temps sont particulièrement durs pour la partie la plus faible de la population. La vigilance et la fermeté face aux mesures d’économie du canton sont prioritaires en ce moment et seule une gauche forte pourra y parvenir. «Dans la législature qui s’achève, nous sommes trop peu nombreux pour que nos voix portent.»

Cela doit changer», assure le médecin de Courtelary qui se souvient avec une grande déception de la session de novembre du Grand Conseil. «La droite était si sûre d’elle que presque l’entier du débat a été le fait de la gauche. Les élus de droite, ont argumenté en quelques phrases à peine.»

Michel Ruchonnet rappelle que lors du débat concernant des indemnités pour les personnes handicapées, «un grand nombre d’élus de droite sont partis à la pause-café pendant que la gauche argumentait, chiffres à l’appui, sur les conséquences néfastes des coupes demandées par le gouvernement de droite». Ces élus ne sont ensuite revenus que pour voter massivement en faveur des coupes «qui mettront les plus faibles dans une situation intenable», continue le politicien. «Je suis persuadé que cette attitude arrogante ne pourrait pas avoir cours avec une meilleure répartition des sièges.»

Elisabeth Beck enfonce le clou: la répartition des sièges devrait aussi montrer un clair équilibre entre femmes et hommes. «Une politique des quotas devrait être mise en place dans la mesure où les candidates de qualité ne sont élues qu’au compte-gouttes.»

A sa place à la DIP
Malgré son ardent féminisme, l’Imérienne sait aussi reconnaître le talent des politiciens hommes. «Tenez, au gouvernement, Christophe Gagnebin serait parfait pour succéder dans son département à Bernhard Pulver, l’homme de gauche qui a fait tant de bien au sein de la Direction de l’instruction publique.»

 

Révolution 4.0, il faudra taxer les robots
Un autre grand thème est sous le feu des projecteurs, pas encore tellement dans le microcosme politique mais dans la société civile et les milieux de l’industrie. Il s’agit de la révolution 4.0. Elle apparaît tout spécialement dans les grands magasins qui se dotent de caisses automatiques. Faut-il s’en offusquer et partir au combat contre cette pratique?

Ce n’est pas l’avis de Michel Ruchonnet qui estime qu’il ne faut pas s’opposer au progrès, mais lutter contre ses conséquences négatives. «Une avancée technologique est toujours bonne à prendre si elle profite à chacun. Aussi la manière de rendre acceptable la révolution 4.0 sera probablement d’instaurer une taxe sur les robots, ce qui est déjà largement discuté hors de nos frontières.» Les socialistes du Jura bernois sont persuadés que ce thème sera mis en avant dans les parlements suisses dans les 12 à 24 mois. Malgré tout, il restera fondamental de lutter pour s’assurer que le service de personne à personne continue d’exister, et même pour qu’il se renforce.

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