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Cormoret

Du rock en ébullition

Le CormoRock a mis le feu aux planches vendredi et samedi. Artistes de talent et public au rendez-vous, mots d’ordre d’une huitième édition qui s’est jouée sans une fausse note.

Les déjantés Seriously Serious ont merveilleusement inauguré la soirée rock du samedi soir. Leur talent se ressent autant dans la musique puissante qu’ils produisent qu’à leur incroyable présence scénique. Photo:Damien Carnal

par Adrian Vulic

Les murs de la salle polyvalente de Cormoret en tremblent encore. Tout comme les tympans des spectateurs qui étaient nombreux, vendredi et samedi soir, à secouer la tête et à se déhancher au rythme des morceaux que les huit groupes hôtes de l’événement ont porté sur scène.

«Ça a vraiment été une très belle édition. La fréquentation a été meilleure que l’année précédente et a même dépassé nos attentes», se félicite Gérard Py, organisateur du CormoRock et maire du village qui accueille la manifestation.

Public au rendez-vous
Nombreux sont ceux qui, vingt-quatre heures après que la scène du CormoRock a retrouvé son calme, tapent encore du pied la mesure d’une chanson qui leur est restée dans la tête. Il faut dire que la programmation du CormoRock a au moins deux avantages: celle de ne porter devant le public que des groupes dont le talent ne fait aucun doute, mais aussi d’en offrir pour tous les goûts. Preuve en est la fréquentation plus importante que prévue de cette huitième édition de l’événement. «Environ 150 personnes se sont déplacées pour la soirée metal du vendredi, et 250 pour les concerts rock du lendemain», se réjouit Gérard Py. Originaires pour la plupart du Jura bernois, de Bienne, mais aussi de La Chaux-de-Fonds et même du Seeland, les spectateurs ont démontré leur fidélité autant que leur enthousiasme. Au point qu’il était presque impossible, samedi soir, de leur faire quitter la salle. Une aubaine pour le chanteur Félix Rabin, qui s’est fait un devoir de clôturer l’événement par d’électrisantes prolongations. «Une autre belle surprise a été de constater que le public arrivait dès l’ouverture des portes, souvent attiré par un groupe en particulier, et qu’il restait jusqu’à la fin de la soirée, vers 1h30 environ», ajoute encore Gérard Py. L’élan de la salle est d’autant plus réjouissant qu’il est de tradition, au CormoRock, d’en banir les débordements. Au point que la manifestation peut se passer depuis longtemps d’un service d’ordre professionnel. «Certains bénévoles sont chargés de la sécurité, mais le public est tellement respectueux qu’ils n’ont rien à faire», affirme Gérard Py avec fierté.

Un tremplin doré
Il est désormais reconnu que le CormoRock est non seulement un festival à la programmation de qualité, mais également un tremplin intéressant pour de nombreux groupes qui méritent de se faire connaître. Passer par le désormais traditionnel festival de Cormoret est même devenu, pour ainsi dire, une étape indispensable dans la carrière de nos groupes régionaux. Une réalité dont l’évidence a déjà largement dépassé nos frontières. «La plupart des groupes viennent de l’Arc jurassien, mais nous recevons aussi des demandes qui viennent de plus loin. Le CormoRock commence vraiment à être connu à la ronde», confirme Gérard Py. L’événement accueillait ainsi cette année, en plus des chanteurs et musiciens frottés de longue date aux scènes alentour - Serge Band, Violette, Seriously Serious pour ne citer qu’eux - les Fribourgeois Attack Vertical ou encore les Parisiens When Reasons Collapse.

Et sinon, les coups de cœur de l’organisateur? «Ripstone c’est un peu la révélation de cette édition. Avec leur production très bien léchée et leur concept incroyable, je suis certain qu’on va les revoir bientôt sur des scènes encore plus grandes. Felix Rabin ensuite, qui se produit même à Londres, est un véritable virtuose du blues. Aucun doute qu’il ira loin», s’enthousiasme encore l’organisateur satisfait.

L’événement est donc bien parti pour une neuvième édition. À la différence près qu’elle se jouera, tout comme aux débuts du rendez-vous, en automne plutôt qu’au printemps. Un choix motivé par l’envie d’équilibrer l’agenda de l’association Amacc (Animation Musique Art Culture de Cormoret), organisatrice de l’événement et de plusieurs autres manifestations régulières en début d’année. Celle, également, de profiter du créneau libéré par les nombreuses rencontres musicales qui cessent d’être renouvelées.Un manque qui, loin de les décourager, renforce encore la conviction des organisateurs. «Le but du CormoRock c’est d’offrir une plateforme aux groupes régionaux qui puisse leur servir de tremplin», conclut Gérard Py.

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