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Ski alpin

La nouvelle vie rythmée d’Amélie Klopfenstein

Championne de Suisse des moins de 16 ans en slalom géant, la Neuvevilloise a intégré le Centre national de performance Ouest à Brigue il y a quelques mois. Depuis, tout s’est accéléré pour elle.

Amélie Klopfenstein dans ses oeuvres lors des derniers championnats de Suisse (photo Giron jurassien)

Christian Kobi

De La Neuveville à Brigue, il y a un pas. Que la talentueuse Amélie Klopfenstein n’a pas hésité une seule seconde à franchir pour intégrer le Centre national de performance (CNP) Ouest de Swiss Ski, l’été dernier. «Le plus grand changement pour moi, ça a été la vie à l’internat. J’ai dû prendre mes marques et changer quelques habitudes», glisse la jeune fille de 16 ans, qui précise toutefois ne jamais vraiment avoir souffert du mal de la maison. «Ici, il y a plein d’autres sportifs dont certains que je connaissais déjà du Giron jurassien. Et puis, franchement, le programme entre les cours et les entraînements est assez chargé pour ne pas s’ennuyer...»
  
Dans le Haut-Valais, Amélie Klopfenstein est passée à la vitesse supérieure. Dès son départ du foyer familial le lundi matin jusqu’à son retour le vendredi soir – pour autant qu’elle n’ait pas de courses le week-end –, elle enchaîne les allers retours entre les salles de cours, les salles de fitness et les pistes de ski. Avec un objectif aussi ambitieux que précis en tête: prendre part, d’ici quelques années, aux courses de Coupe du monde aux côtés des Mikaela Shiffrin, Wendy Holdener et Lara Gut-Behrami. «A plus court terme, j’aimerais bien participer aux Jeux olympiques de la Jeunesse l’année prochaine à Lausanne (réd: les courses de ski auront lieu aux Diablerets)», dévoile la sociétaire du SC Romand Bienne.

Un titre national qui compte
Pour y parvenir, Amélie Klopfenstein devra prouver aux cadres de Swiss Ski qu’elle fait partie des meilleures skieuses de son année de naissance, soit 2002. Elle s’en sait capable, comme le démontre parfaitement son titre de championne de Suisse M16 en slalom géant décroché en mars dernier à Beckenried, sur les hauteurs du lac des Quatre-Cantons. La Neuvevilloise avait littéralement survolé la course en enlevant les deux manches au programme. «Cela reste mon meilleur souvenir à ce jour. Ce titre représente quelque chose pour moi, j’en suis fière», déclare-t-elle. Quelques heures plus tard, elle avait aussi prouvé ses aptitudes en slalom, son autre discipline de prédilection, en prenant le 5e rang.

Ces excellents résultats lui avaient permis de prendre la 3e place finale de la Coupe jeunesse de Swiss Ski et de participer à ses premières épreuves internationales. C’était en avril dernier à l’occasion de la Coupe Whistler, au Canada. «C’est la première fois que je prenais l’avion pour participer à une compétition. C’était vraiment une chouette expérience, même si j’étais la seule Romande parmi les six athlètes suisses sélectionnés», lâche-t-elle. Sur les pentes olympiques de la station canadienne, elle s’était illustrée par de bonnes performances individuelles (5e en géant, 8e en Super-G, élimination en slalom), en plus de remporter la médaille d’argent lors du Team Event. Pas mal!

Une pause bienvenue
C’est donc le moral gonflé à bloc et bien affutée physiquement qu’Amélie Klopfenstein a rechaussé ses lattes cet automne. Désormais engagée dans des courses de la Fédération internationale de ski (FIS), où elle fait partie des plus jeunes, elle apprend à ne plus monopoliser les premières places comme c’était le cas ces dernières années. «Cela s’est pas trop mal passé lors des premières courses, à la mi-novembre, mais ensuite j’ai connu plusieurs éliminations consécutives et j’ai un peu perdu confiance en moi», révèle-t-elle. La pause entre Noël et Nouvel An, précise-t-elle, est arrivée «au bon moment pour me changer les idées».
      
Bien consciente que le temps joue pour elle et que rien ne presse, Amélie Klopfenstein ne se fixe pas d’objectifs précis pour la deuxième partie de saison. «Dans un premier temps, j’aimerais juste être plus constante et réussir à finir mes manches. Si j’y parviens, je pourrai skier de manière plus libérée de course en course.» Son ascension vers les sommets passe par là.
 

«Amélie ne baisse jamais les bras»
En compagnie de Léa Friche (SC Chasseral Dombresson) et Bastien Hirschi (SC Petit-Val), Amélie Klopfenstein (SC Romand Bienne) a rejoint l’été dernier trois autres skieurs du Giron jurassien qui suivaient déjà la filière sport-études au Centre national de performance Ouest à Brigue, soit Rémi Cuche (SC Chasseral Dombresson), Léa Kaufmann (SC Petit-Val) et Pauline Schindelholz (SC Saint-Imier). La Neuvevilloise de 16 ans a été intégrée au groupe performance, soit le plus haut niveau, dont Claude-Alain Art est l’un des entraîneurs. «Amélie a de bonnes capacités physiques, c’est une athlète vraiment complète», juge le Valaisan.  

Et même si les résultats de la jeune skieuse sont pour l’heure un peu en deçà des attentes – une 24e place comme meilleur résultat –, Claude-Alain Art ne se fait aucun souci. «Amélie est une travailleuse, qui ne baisse jamais les bras. Il a fallu qu’elle assimile plusieurs changements liés à son environnement et à sa scolarité en peu de temps.» Sans parler du côté purement sportif. «Les parcours FIS sont plus longs, il y a davantage de courbes», révèle l’entraîneur, qui estime qu’Amélie Klopfenstein a tendance à parfois se mettre trop de pression. «Son titre de championne de Suisse M16 en géant a généré des attentes. Pour l’instant, en courses, elle n’arrive pas encore à produire les mêmes performances qu’à l’entraînement. Mais cela fait partie de son apprentissage.»

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