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Elections fédérales 2019

Beatrice Simon en lice pour les Etats

Le conseiller aux Etats Werner Luginbühl ne briguera pas de nouveau mandat cet automne. Sa collègue de parti et directrice des Finances bernoises veut lui succéder.

En lançant Beatrice Simon dans la bataille pour succéder à Werner Luginbühl, le PBD espère bien conserver le siège qu’il occupe à la Chambre haute. Lino Schaeren

Lino Schaeren / adaptation Philippe Oudot

Dans le canton de Berne, les élections fédérales de cet automne promettent d’être animées pour la Chambre haute. En effet, le conseiller aux Etats Werner Luginbühl (PBD) va jeter l’éponge, après 12 années passées sous la Coupole. Malgré les pressions exercées par son parti afin qu’il rempile pour un nouveau mandat, le sénateur n’a pas voulu se relancer dans la bataille.

Lors d’une conférence de presse, hier à Berne, l’intéressé a estimé qu’il avait fait son temps et qu’il fallait désormais de nouvelles forces vives pour représenter le canton de Berne au Parlement.

C’est sa collègue de parti Beatrice Simon, conseillère d’Etat et directrice de Finances cantonales, qui pourrait lui succéder. Agée de 58 ans, elle siège au gouvernement depuis l’été 2010, après avoir succédé au grand argentier Urs Gasche, également membre du PBD. Auparavant, elle avait présidé le parti cantonal qu’elle avait contribué à fonder, en 2008.

Locomotive électorale
Pour le Parti bourgeois démocratique, Beatrice Simon est une véritable locomotive électorale. Celle qui avait été la mieux élue de tous les membres du gouvernement lors des deux dernières élections devra toutefois encore patienter jusqu’au 27 février, date à laquelle une assemblée du parti avalisera le choix.

Si Beatrice Simon devait être élue, elle devrait toutefois renoncer à son mandat de directrice des Finances, car contrairement à d’autres cantons, la Constitution bernoise interdit un tel double mandat.

 

«La priorité, c’est le siège au Conseil des Etats. On verra ensuite ce qu’il en est pour le gouvernement»

Beatrice Simon, le PBD présente votre candidature pour succéder à Werner Luginbühl. Une évidence, non?
Non, car il y a dans notre parti d’autres personnalités qui auraient été valables. Mais soyons clair: j’ai eu une certaine pression pour que j’accepte ma candidature. J’ai toutefois pris le temps de la réflexion avant d’accepter.

Vous parlez d’une certaine pression, mais comme le Blick l’a souligné, vous êtes considérée comme celle qui peut sauver le parti. Sans votre candidature, le PBDaurait beaucoup de peine à défendre son siège…
Sans doute, et j’en ai évidemment tenu compte dans mes réflexions. Cela n’a toutefois pas été déterminant dans ma décision. Pour moi, le plus important était d’être convaincue de la justesse de mon choix. Me mettre à disposition juste par devoir envers mon parti n’aurait pas été crédible. Si je suis candidate, c’est parce que je l’ai choisi et que j’en ai envie.

Qu’est-ce qui vous motive à briguer ce poste de sénatrice, plutôt que de poursuivre votre mandat de conseillère d’Etat?
Je dirige les finances du canton depuis plus de huit ans, et il y a une certaine routine dans le traitement des affaires devant le Grand Conseil. De plus, beaucoup de choses qui touchent le canton se décident sous la Coupole fédérale. En tant que conseillère aux Etats, je pourrais donc plus influencer les choses que comme conseillère d’Etat, et j’en ai vraiment envie. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si un tiers des sénateurs ont d’abord siégé dans un gouvernement cantonal.

Cette candidature constitue-t-elle un nouveau tournant dans votre carrière politique?
Je n’ai jamais planifié ma carrière politique et n’ai donc pas de plan à long terme. Je suis actuellement conseillère d’Etat, et c’est un mandat extrêmement lourd, mais passionnant. Mais il faut bien admettre qu’on ne peut pas l’exercer pendant 20 ans, car le job vous occupe presque 24 heures sur 24 et sept jours par semaine.

Votre parti fait face à un sérieux problème, car ses membres fondateurs se retirent les uns après les autres. Si vous êtes élue, cet automne, le PBD n’a plus de personnalité forte à même de vous succéder au Conseil exécutif. En clair, votre élection mettrait en danger le siège PBDau gouvernement…
Non, car notre parti compte dans ses rangs des personnalités qui pourraient sans autre briguer ma succession. Mais chaque chose en son temps. La priorité actuelle, c’est le siège au Conseil des Etats. On verra ensuite ce qu’il en est pour le gouvernement.

Vous estimez donc que votre possible élection ne mettrait pas en danger le siège PBD au Conseil exécutif?
Il y aurait certes une élection complémentaire à gagner. Mais l’UDC et le PLRdoivent aussi se rappeler que le PBD fait partie du bloc bourgeois, et donc qu’il est aussi dans leur intérêt de prendre notre parti au sérieux.

Votre mandat de directrice des Finances ne vous laissera pas beaucoup de temps pour faire campagne. Vous avez déclaré que dans le canton, les citoyens vous connaissent suffisamment bien pour choisir de vous élire ou non. Est-ce dire que vous considérez cette élection comme courue d’avance?
Certainement pas! Mais contrairement à quelqu’un qui n’a jamais exercé un mandat comme le mien, je suis une personnalité connue. Je me dois maintenant d’expliquer les positions que j’entends défendre à la Chambre haute, et c’est ce qui constituera le cœur de ma campagne.

 

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