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Bienne

«La nourriture nous rapproche»

Dès cet automne, le projet Chefs en Cuisine sera relancé dans un nouvel espace plus adapté, qui permettra d’étendre l’offre initiale. La fondatrice Hélène Moulin présente ses ambitions.

Par son projet culinaire, Hélène Moulin souhaite promouvoir la diversité culturelle à Bienne. Photo: Matthias Käser

Après une interruption de bientôt une année et demie pour des questions d’infrastructures, le projet Chefs en Cuisine, lancé en 2017, pourra reprendre dès cet automne.

Dans ce cadre-là, des événements culinaires s’étaient tenus à la Haus pour Bienne. Cinq cuisiniers y présentaient simultanément des plats de leurs pays. «Mon objectif est de promouvoir la diversité culturelle de la ville de Bienne, qui est riche de 150nationalités», explique Hélène Moulin, fondatrice de Chefs en Cuisine.

A chaque rendez-vous, les plats étaient dégustés par plus de 150 personnes. Malgré l’enthousiasme général, des problèmes d’infrastructures sont immédiatement survenus. «Les cuisiniers invités à participer à l’événement préparaient les spécialités chez eux, car ce n’était pas possible à la Haus pour Bienne. Cette manière de faire était incompatible avec un développement de notre offre. Alors, j’ai préféré interrompre les activités le temps de trouver un endroit plus adapté», indique-t-elle.

Un parcours impressionnant
Cette Française, qui est arrivée à Bienne il y a un peu plus de quatre ans, après avoir travaillé à New York dans le domaine de la finance et étudié à Honolulu, avait plus d’une idée en tête pour rebondir. Pour ce faire, elle a multiplié les visites de locaux jusqu’à ce qu’elle trouve un espace suffisamment spacieux et pratique, à la rue de Morart 7, à Bienne. «Les cuisines sont en travaux. Nous sommes en train de régler certains détails, comme la hauteur de l’évier, afin qu’il soit accessible à des personnes à mobilité réduite.»

Il n’y aura pas une, mais deux cuisines. La première pourra accueillir 12 chefs. La seconde un seul et elle aura l’avantage d’être équipée d’un système de vidéo. «Cela permettra de réaliser des vidéos live. Un cuisinier pourra, par exemple, partager la recette d’un de ses plats et ainsi mettre son travail en valeur», commente-t-elle.

Au niveau de la capacité, les nouvelles infrastructures pourront accueillir entre 50 et 70convives. «Cela nous permettra de reconduire l’animation avec les cinq chefs, mais aussi de créer des événements plus intimistes, comme des cours sur des thématiques diverses. La lactofermentation ou le concept ‹zéro déchet› pourraient être traités.»

Pour maximiser son exploitation, l’espace pourra être loué à des fins privées, indique-t-elle.

En plus de mettre en valeur la diversité culturelle, elle souhaite aussi par ce projet promouvoir les acteurs locaux, comprenant les agriculteurs, les presseurs d’huile, les cuisiniers ou encore les cuisiniers amateurs. «J’ai constaté que ces personnes produisent ou/ et subliment des produits, mais souvent elles n’ont plus suffisamment de temps pour la communication. Et moi, j’aimerais rendre visible leur travail.»

Une longue histoire...
Pourtant rien ne prédestinait cette professionnelle dans le domaine financier à imaginer un tel projet. «J’ai toujours eu un intérêt pour la cuisine, surtout pour la dégustation. D’ailleurs, étant adolescente, j’étais en surpoids et j’ai dû apprendre à gérer mon alimentation.»
Mais l’élément décisif a été son envie de contribuer à la cohésion sociale. «La cuisine est fédératrice. Autrement dit, le repas nous réunit à la même table et la nourriture nous rapproche», conclut-elle.

Et si on faisait connaissance...
Trois caractéristiques «Je suis une personne déterminée et appliquée, qui sourit à la vie. Je dois ma rigueur à ma formation dans la finance.» 
Plat préféré Les dombrés. «Il s’agit d’un mets antillais, composé de petites boules de pain auxquelles on ajoute une sauce avec des crevettes, du porc ou des haricots rouges. Ce plat me fait penser à ma grand-mère, car elle me le cuisinait parfois quand elle me gardait. C’était l’époque où je vivais aux Antilles. Je devais avoir entre 9et 11ans.»
Si vous étiez star, vous seriez... «Beyoncé, qui ne s’excuse pas d’être elle-même. De plus, nous avons le même âge, alors j’ai grandi avec sa musique et suivi son évolution.» 
Livre sur la table de chevet «Je lis ‹Les gens heureux lisent et boivent du café›, d’Agnès Martin-Lugand. C’est à la fois drôle et profond. J’ai déniché ce livre dans la bibliothèque de maman, comme à mon habitude.»
La politique, c’est... «Dangereux! On a meilleur temps d’échanger même si les avis sont divergents, plutôt que de se cantonner dans ses idées.»
Série «En ce moment, je regarde ‹This is us›. C’est l’histoire d’une famille racontée avec humour et émotion. Malgré les difficultés de la vie, les personnages trouvent les ressources nécessaires pour aller de l’avant.»
Plus beau souvenir «A 19ans, quand j’ai foulé pour la première fois le sol hawaïen. Ma maman m’avait accompagnée pour me trouver un logement dans lequel je pourrai séjourner le temps de mes études, à Honolulu.»
La famille, c’est... «Primordial! J’ai de la chance d’avoir une famille moderne qui me soutient dans tous mes projets.»
Musique écoutée en boucle «J’écoute encore des CD et l’album qui est dans mon lecteur est ‹Ruby›, de Macy Gray.»

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