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Cyclisme

Tout est dans le détail

Hier matin, salle du conseil municipal de Saint-Imier. A l’ordre du jour: l’arrivée en ville de la 2e étape du Tour de Romandie 2020, avec départ à La Neuveville. Une délégation du comité d’organisation reçoit Bernard Bärtschi, directeur technique de l’épreuve. Conciliabules, entre tracé et bovi-stop.

Le Tour de Romandie a fait étape à Saint-Imier en 2015. «Les organisateurs peuvent s’appuyer sur ce vécu», dira Bernard Bärtschi. (Stéphane Gerber)

Laurent Kleisl

C’est fixé, coulé dans le bronze. Jeudi 30 avril 2020, la 2e étape du Tour de Romandie s’achèvera à Saint-Imier. «Le calendrier 2020 de l’UCI sera fixé à la mi-juin, mais disons que cette date est sûre à 99%», précise Bernard Bärtschi. Dans un premier jet, le 23 avril avait été couché sur le papier. Depuis, la prochaine Boucle romande a été délocalisée d’une semaine, soit du 28avril au 3 mai 2020.

Président du comité d’organisation, John Buchs ne cache pas sa joie. «Le 30 avril, c’est extraordinaire! Le lendemain, comme c’est congé, le public pourra rester plus longtemps. J’estime qu’on peut attendre entre 10 000 et 15 000 spectateurs!» L’enthousiasme du patron est communicatif. «On va s’ouvrir aux sociétés locales afin qu’elles tiennent des stands sur la Place du marché», annonce-t-il tout de go. «Pour griller, afin d’éviter la fumée, ça serait mieux de privilégier le gaz...», souffle Bärtschi, l’expérience faite homme.

Quoiqu’à «Sainti», l’expérience est une routine. En 2015, la même fine équipe avait déjà déroulé le tapis rouge pour une arrivée d’étape. «C’est agréable de travailler avec des gens compétents, qui peuvent s’appuyer sur leur vécu», salue Bärtschi.

L’hôtel pour les autres
Le parcours du TdR 2020 est déjà esquissé. Dans les grandes lignes. «En automne, on aura le tracé définitif», souligne le technicien. Qui présente la chose. «Mais ces informations sont encore confidentielles...» Soit. On s’abstient. «Il faut demander les autorisations aux communes et avertir les cantons. Ensuite seulement, quand tout est en ordre, nous divulguons les détails.»

Alors, divulguons ce qui est divulgable. Le 30 avril 2020, après avoir quitté La Neuveville en fin de matinée, le peloton montera, descendra, puis montera et descendra. Environ 175 km et deux passages à Saint-Imier plus tard, l’arrivée sera jugée sur le Pod entre 17h et 17h30. «Une étape pour super baroudeurs», décrit Bärtschi. Le genre de profil où le Tour se perd davantage qu’il ne se gagne. Le Vaudois acquiesce.

Quand les réflexions s’enfoncent dans les détails, l’organisation prend en complexité. L’hôtellerie? Le TdR, c’est entre 400 et 500 nuitées chaque jour, sans compter une centaine d’employés de la RTS. Un faux problème. Après une première étape en Valais – oups... –, tout ce petit monde s’installera dans une position centrale en Romandie. Le Vallon n’est simplement pas achalandé pour accueillir pareille troupe.

«Aujourd’hui, les cars des équipes comprennent WC, douche et tout le confort nécessaire. Ainsi, ces véhicules doivent pouvoir vidanger à l’hôtel», souligne Bärtschi. «Cette année, une équipe s’est fait piquer en train de vidanger dans la nature. L’amende s’annonce salée!» Responsable de la sécurité, René Lautenschlager s’interroge. Depuis La Neuveville, quel est la meilleure route de transit pour lesdits cars, ces monstres de modernité, en direction de Saint-Imier? «Le plus simple, c’est de les faire passer par Bienne», dit-il. L’idée trouve ses adhérents.

Soucis ferroviaires
Sur le terrain des organisateurs, les obstacles pratiques esquissent le profil de l’étape. «La sécurité des coureurs, c’est le critère No 1. La hantise, ce sont les passages à niveau», souligne le directeur technique. «A Saint-Imier, il y a ceux de Renan et Cormoret.» Cartésien, Bärtschi a préalablement consulté l’horaire des CFF. «Avec un train toutes les demi-heures, ça devrait aller.» Silence. Dans les deux sens, ça fait quatre. D’où problème.

Les esprits se perdent dans une carte mentale. On monte, on descend. Encore et encore. «A La Ferrière, La Chaux-d’Abel et La Cibourg, il y a trois passages à niveau des CJ», observe Beat Grossenbacher, chancelier municipal. Deux trains à l’heure, est-ce envisageable? Bärtschi en fait son affaire: «Avec les compagnies régionales, on arrive toujours à s’arranger.» Une autre difficulté s’invite dans l’équation: les bovi-stop à obstruer. En charge de la logistique, Eric Ackermann rassure: «Heureusement, il n’y a pas encore de bétail en pâture à cette époque de l’année.»

Le 30 avril 2020, ce n’est pas encore pour demain. Mais à Saint-Imier, déjà, des âmes s’activent. Qui du village du Tour, qui du parcours, qui de 1,5 kilomètre de barrières de sécurité à dégoter entre Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, John Buchs et son équipe attaquent leur Alpe d’Huez organisationnel.

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