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Tramelan

Pour ne pas lutter avec le temps

Quatre ans après celle du Jura bernois à... l’intérieur, le village accueille la Fête cantonale en août 2021. Et un tel raout, ça se prépare longtemps à l’avance.

Saint-Imier, 2014: deux rois de la lutte aux prises, Wenger Kilian (2010, à Frauenfeld) et Stucki Christian (2019, à Zoug). Archives Stéphane Gerber

Par Dan Steiner

Mai 2017. Un brin de sciure virevolte encore par endroits dans la patinoire de Tramelan. Mais Anderegg Simon, solide menuisier d’Unterbach b. Meiringen, est déjà retourné dans ses pénates, où il ramène un titre de roi, glané lors de la Fête de lutte du Jura bernois. Pour cela, le fier gaillard d’alors 31ans n’a même pas eu besoin de prendre part à la finale, les deux Matthias, Sempach et Aeschbacher, se neutralisant, offrant ainsi la victoire aux points à leur concurrent de l’arrondissement administratif d’Interlaken-Oberhasli. L’une des nombreuses joyeusetés de ce sport suisse pur sucre.

Tenez, en parlant de sucre, sachez qu’après Münsingen cette année, c’est Aarberg qui accueillera la Fête cantonale, en juillet prochain. Et les 7 et 8 août 2021? Eh oui, Tramelan, dont les prémices de la candidature s’entremêlent avec les brins de sciure précités. «Pour ceux qui ont déjà participé à leur organisation, à part que la Cantonale est plus grande, cela ne fait pas une énorme différence», avoue Reinhard Jossen. «Pour une Fête régionale, une année de préparation est suffisante. Par contre, pour une bernoise, il faut s’y mettre plus vite.»

Modeste mais costaude
On y est. Depuis avril et les premières rencontres entre les différentes chevilles ouvrières de l’organisation, le président de l’Association des lutteurs du Jura bernois et Hervé Gullotti, coprésidents du comité, ont mis sur pied une équipe aux reins solides. «Celui-ci est composé d’une vingtaine de personnes», note ce dernier. «Il y a des gens de Tramelan, ce qui est important pour nous soutenir, des gens d’expérience et des personnes qui s’engagent pour la région», poursuit celui qui est également député-chancelier.

Respectivement, on trouve par exemple le maire local, Philippe Augsburger, ou la politicienne verte Moussia de Watteville pour l’accueil ou le cuisinier Benoit Martin pour la cantine; l’ancien lutteur Jean-Philippe Kläy; ou les maires d’Evilard-Macolin et de Cortébert, Madeleine Deckert et Manfred Bühler, pour la recherche de dons.

Car une telle manifestation, si elle demande un temps de préparation considérable, nécessite également plus de 500 bénévoles, requiert cinq ronds de sciure, qui seront disposés sur le terrain d’entraînement du FCTT, derrière la Marelle, et des tribunes (lire ci-dessous), mais siphonne également un demi-million de francs. C’est ce qui est prévu au budget. «Mais c’est quatre à cinq fois moins que pour les autres régions qui organisent la Fête cantonale», révèle Reinhard Jossen. «Ici, on va faire avec le nécessaire, en laissant tomber certains à-côtés.»


Une partie du comité était présent, ce matin (de g. à d.): Michel Bourqui (presse), Madeleine Deckert (dons), Hervé Gullotti, Reinhard Jossen (coprésidents) et Michel Schär (place de la fête). Photo: DSH

Comme le relève Michel Bourqui, responsable presse du rendez-vous, «c’est toutefois la preuve que les infrastructures sportives de Tramelan ne servent pas qu’aux footballeurs et aux hockeyeurs». En effet, plusieurs tentes seront montées sur la place de la fête, mais restauration, vestiaires, locaux techniques et administration sont prévus à la patinoire, à la Marelle ou encore au CIP.

Quant au comité d’organisation, il aura bien entendu le renfort de plusieurs sociétés pour accueillir les athlètes comme il se doit. Le FCTavannes/Tramelan, le HCTramelan, le Club de lutte de Tavannes et environs ainsi que l’Association des lutteurs du Jura bernois sont les quatre partenaires sportifs.

«Cette conférence de presse est agendée si tôt pour attirer l’attention de la région et du canton sur ce rendez-vous de grande ampleur», justifie Hervé Gullotti. «Il fera de Tramelan un haut lieu de ce sport populaire l’espace d’un week-end. Il ne s’improvise pas et s’organise avec minutie, par respect pour les athlètes.»

Maousse enjeu sportif
Et de sport, parlons-en! Car cette Cantonale, qui suivra une Régionale quelque peu avancée dans le temps en 2021 mais à un endroit encore à définir, sera cruciale à plus d’un titre. Elle permettra en effet d’utiliser toute l’infrastructure également le samedi puisqu’elle mettra aux prises les jeunes lutteurs. Environ 160 d’entre eux, de 8h à 17h, tenteront de se qualifier pour la Fête fédérale junior, qui se tient le 29 août 2019, à Schwarzenburg, dans le Mitteland.

Le lendemain, aux mêmes heures, ce sont 150 actifs qui ne souhaiteront pas faire dans la demi-mesure. Car une douzaine de places sont en jeu côté bernois pour la 17e Kilchberger Schwinget, «l’autre» Fête fédérale, mais qui ne réunit que les 60 meilleurs lutteurs du pays. «Dans les deux cas, ce sera leur dernière chance de se qualifier, donc Tramelan sera une étape importante pour eux», fait remarquer Reinhard Jossen. On attend donc du beau linge aux Lovières. Côté régionaux, le coprésident espère quatre ou cinq représentants. Mais, ça, c’est de la musique d’avenir.

Grosse promo pour un événement populaire
Plus de 10'000 spectateurs, c’est ce qu’attire habituellement une Fête cantonale dans la partie alémanique du territoire de l’ours. «Evidemment, dans le Jura bernois, nous sommes un peu moins connus, donc plus modestes par rapport aux autres régions», concède Reinhard Jossen, coprésident du comité d’organisation de Tramelan 2021 avec Hervé Gullotti.

Autour des cinq ronds de sciure, derrière la Marelle, ce ne sont pas moins de quatre tribunes pour 4'000 places assises en grande partie couvertes qui seront érigées. Environ 2'500 personnes pourront en plus profiter de la vue debout ou sur des bancs, dans le gazon. Une pelouse qu’on espère évidemment sèche. Pour les lutteurs et les centaines de véhicules qui rallieront les Lovières. Pour l’instant, aucune navette n’est prévue pour relier le site aux transports publics. Mais si la météo...

Animations durant toute la semaine
Pour booster l’intérêt pour la manifestation, différents événements ont été imaginés. En août prochain, on baptisera par exemple le premier prix, un taureau de l’éleveur des Reussilles Richard Ueltschi, récipiendaire de nombreuses distinctions et personnage bien connu dans le domaine. Le plus gros de la promotion battra son plein la semaine précédant le week-end du 7 et 8 août 2021: lors du 1er Août puis par un concert, une soirée des bénévoles ou une démonstration d’entraînement de lutteurs, notamment. Les petits plats dans les grands.

Ambiance familiale dans le Jura bernois
Responsable du comité des dons, Madeleine Deckert est également maire d’Evilard-Macolin. Avec elle, on se rapproche donc de Stucki Christian, dernier roi de la lutte lors de la Fête fédérale de Zoug, en août dernier. Mais aussi de la partie germanophone du canton, où, ma foi, les Fêtes régionales et cantonales organisées dans le Jura bernois laissent un bon écho. «Les Alémaniques les apprécient, car elles sont vraiment familiales et les lutteurs y sont proches du public.» Une observation en tous points confirmée par Reinhard Jossen. Ça s’annonce bien.

Les Cantonales organisées dans la région
2014 Saint-Imier
2007 Court
2003 Tavannes
1996 Tramelan
1989 Saint-Imier
1985 Malleray
1978 Tramelan
1967 Tavannes
1960 Saint-Imier
1954 Tramelan
1948 Porrentruy
1943 Delémont
1934 Moutier
1926 Villeret
1912 Tavannes

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