L'Horée remet les voiles

Julie Gaudio

Deux ans après la sortie de son EP, le duo L’Horée remet les voiles. Fanny Anderegg et Vincent Membrez vernissent leur nouveau disque samedi dès 19h sur la scène du Théâtre Nebia. Le titre de l’album «Des voiles» est un jeu de mots voulu avec le verbe conjugué «dévoile», qui est aussi le titre de l’une de leurs chansons. «C’est un bête jeu de mots, mais on aime bien ça!», admet Vincent Membrez. «En fait, en écoutant le titre ‹Dévoile› chanté par Fanny, j’avais toujours compris ‹des voiles›. Finalement, ce n’était pas le titre de la chanson. Mais ça collait avec nos musiques donc on a gardé ‹Des voiles› pour le titre de l’album.»

Les voiles ne sont pas que maritimes mais prennent un sens plus métaphorique pour Fanny Anderegg: «Elles sont comme des couches et sous-couches de l’esprit qu’il faut enlever pour voir plus clair à l’intérieur de nous, mais aussi prendre conscience de ce qui existe autour de nous.»

Nature et electro

Définir musicalement cet album demande intense réflexion aux deux artistes. Il est vrai que leurs chansons sont un joli mélange des genres. «Cet album représente tout ce qu’on est, tout ce qu’on fait en tant que musicien», résume Vincent Membrez. Les deux artistes se sont d’abord formés et rencontrés grâce au jazz mais ils écoutent de la pop. L’un travaille sur des instruments electros, l’autre chante en français. C’est un peu tout ça, et même plus que ça, l’univers de L’Horée.

Dans leur album, la nature occupe une grande place avec notamment les titres «A l’orée» (autre jeu de mots avec le nom de leur duo) ou «Pays des oiseaux». «On aime bien les grands espaces et le sentiment de liberté qu’ils nous procurent», détaille Fanny Anderegg. «La musique permet aussi d’ouvrir des espaces dans l’esprit des gens», complète Vincent Membrez. «Les textes évoquent certes la nature mais nous travaillons aussi avec des instruments plus ‹industriels›», ajoute la musicienne.

C’est d’ailleurs Fanny Anderegg qui écrit les paroles et compose la musique. Vincent Membrez «triture et arrange» ensuite sur ses différents claviers électroniques. Se met alors en place une sorte de «ping-pong» entre les deux. «Les morceaux se construisent petit à petit dans l’échange», résume la chanteuse du duo. Julien Fehlmann, l’ingénieur du son qui a enregistré et mixé l’album, est «l’oreille extérieure» de L’Horée et n’hésite pas «à couper dedans», quand c’est nécessaire, racontent les artistes en souriant.

Le résultat de ces années de travail est à découvrir samedi lors d’un concert spécial au Théâtre Nebia. Les deux artistes seront accompagnés sur scène de deux chœurs que Fanny Anderegg dirige. Les musiciens collaborent aussi avec les graphistes Simon Moser et Fanchon Cartier, qui présentent des projections vidéos créées spécialement pour l’occasion. L’album sera disponible le même jour dans les bacs et sur les plateformes de téléchargement légales.

«On se réjouit de présenter ce bel aboutissement», commentent de concert Fanny Anderegg et Vincent Membrez, avec toutefois une légère appréhension avant la première. En attendant, ils répètent... avec le sourire!

Olivia Pedroli à Nebia samedi

Olivia Pedroli se produit aussi samedi sur la scène du Théâtre Nebia, après le duo L’Horée, en deuxième partie de soirée. La jeune femme présente son nouveau spectacle, «Les volontés». Seule sur la scène, Olivia Pedroli propose une création artistique entre piano à queue et synthétiseur analogique. Le titre, «Les volontés»,fait référence au testament enregistré par son grand-père sur un dictaphone. L’artiste questionne alors la notion de transmission. Le spectacle est en partie en allemand, mais surtitré en français.