Une plongée dans l’inconnue olympique

Christian Kobi

Il arrive parfois que le père Noël ait un peu de retard, mais il finit toujours par accomplir sa mission. Amélie Klopfenstein en a fait l’expérience cette année, elle qui a dû attendre le 3 janvier pour recevoir son cadeau: une invitation à participer aux Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), dont les compétitions de ski alpin débutent vendredi aux Diablerets. «J’étais aux Gets, en train de m’entraîner pour les deux courses du week-end (réd: deux géants FIS, lors desquels elle a fini 8e et 24e), lorsque j’ai appris la nouvelle», indique la Neuvevilloise, initialement retenue comme réserviste mais qui sera finalement au départ des courses de la grand-messe vaudoise.

Sa participation à ces troisièmes JOJ hivernaux de l’histoire, après Innsbruck en 2012 et Lillehammer en 2016, l’athlète de 17 ans la doit non seulement à la blessure de la Valaisanne Delphine Darbellay. Mais aussi, et surtout, à ses bonnes performances depuis le début de la saison, avec comme point d’orgue son premier podium FIS décroché il y a trois semaines lors du slalom de Flumserberg (3e). «Cette saison a vraiment bien commencé pour moi, je suis satisfaite de mes performances jusqu’ici», poursuit celle qui se dit être en pleine forme, autant physiquement que mentalement. «J’ai démontré que je pouvais enchaîner les bonnes performances», se félicite-t-elle.

Prendre du plaisir
Enchaîner les bonnes performances. Tel sera l’un des objectifs d’Amélie Klopfenstein lors de ces joutes alpines qui s’ouvrent aujourd’hui avec un super-G, la première des quatre ou cinq courses à laquelle la skieuse du SC Romand-Bienne prendra part. Suivra, samedi déjà, un combiné alpin, puis un slalom géant, un slalom et, pour terminer et sous réserve de sa sélection pour cette dernière épreuve, un Team Event prévu le mercredi 15 janvier. «Il est très difficile de fixer des objectifs, car je ne connais pas le niveau des athlètes des autres pays», convient-elle. «Je n’ai donc pas d’autres objectifs que de produire mon meilleur ski et prendre du plaisir.»

Pour se mettre dans les meilleures conditions, la Neuvevilloise a mis le cap sur Zinal lundi, juste après ses deux courses aux Gets. Soit à quelques dizaines de kilomètres de Brigue, là où elle poursuit au quotidien sa progression au sein de l’un des trois centres nationaux de performance des sports de neige (CNP). Au programme: des entraînements de slalom et de super-G, ainsi que le peaufinage des derniers détails pour le Team Event. «C’était plutôt un camp pour se mettre dans l’esprit olympique avec l’équipe, car le travail de fond pour cette saison est en place depuis des mois», admet la représentante du Giron jurassien, qui aborde ces JOJ sans pression particulière. «Je suis sereine, car c’est déjà une très belle opportunité d’y participer», précise-t-elle.

«Un moment particulier»
Qui plus est proche de chez elle, devant ses plus fidèles supporters qui ne manqueront pas de faire le déplacement jusqu’aux Diablerets. «Pouvoir participer à un événement majeur à la maison, c’est forcément un moment particulier pour un athlète», est convaincue la talentueuse skieuse, qui s’attend à vivre «une ambiance vraiment spéciale.»

C’est sûr: cette année, même avec quelques jours de retard, le père Noël n’a pas fait les choses à moitié avec Amélie Klopfenstein. Et ce n’est peut-être qu’un avant-goût.