Bienne a-t-elle assez de places de parc?

Maeva Pleines

Mais où peut-on se parquer? Un éternel sujet de discussion – et souvent de discorde – entre les différents bords politiques. Ce souci devrait bien occuper le Conseil de ville biennois lors de sa session du 18 et 19 mars. Au programme: trois objets concernant les stationnements. D’un côté, deux socialistes demandent d’examiner la possibilité de supprimer des places de parc à la gare. D’un autre côté, un postulat interpartis suggère de revoir le règlement sur le stationnement dans les cas où il manque de possibilités pour se parquer.

Stationnement à clarifier
Reto Gugger, l’un des auteurs de ce dernier postulat, explique la situation: «A Bienne, il y a de nombreuses routes réservées aux riverains. Paradoxalement, certains automobilistes possèdent des cartes de stationnements qui devraient théoriquement leur donner accès à des rues où ils n’ont finalement pas le droit de circuler. En raison du découpage des zones, ils ne sont pas officiellement riverains...»
Cet élu PBD a par exemple recueilli des plaintes de deux Biennois  touchés par ce problème dans le secteur du Champ-du-Moulin. Il estime qu’en modifiant le règlement de stationnement, il existerait des solutions: «Il faudrait, par exemple, créer des plaques complémentaires estampillées ‹Riverains ET parquage autorisé›. Ou alors rembourser un pourcentage du prix de la carte de stationnement pour les habitants de zones mal desservies.»
Dans sa réponse, le Conseil municipal reconnaît qu’il faudra analyser la situation. Mais, selon l’exécutif, «les clarifications ne peuvent pas avoir lieu à court terme, car elles supposent en majeure partie une révision de l’Ordonnance sur les places de stationnement, ce qui, par expérience, exige un certain temps.»

Supprimer des places
Du côté des socialistes, un autre postulat urgent envisage de réduire les options de parquage. Urs Külling et Alfred Steinmann partent de ce constat:l’occupation de la place de la Gare par la sculpture Robert Walser n’a pas posé d’importants problèmes de stationnement cet été, malgré la suppression de 25 places. On pourrait donc se permettre de supprimer définitivement certains emplacements pour les voitures afin de mieux mettre en valeur la zone.
«Il n’est pas nécessaire de tout supprimer mais il me semble qu’une zone de dépose suffirait. Avec l’espace économisé, on pourrait par exemple planter plus d’arbres, ou aménager des jolies terrasses», imagine Ürs Külling. L’architecte estime en outre qu’il y a assez de parkings dans les alentours pour satisfaire tout le monde. «Et si cela n’était pas le cas, il serait toujours possible de rehausser le parking de la gare», précise-t-il.
Le Conseil municipal confirme par ailleurs qu’un projet global  de valorisation de la place de la Gare sera envisagé dans le courant de cette année. Dans cette optique, l’Exécutif biennois propose d’adopter le postulat urgent. Cela pousserait les autorités à se pencher sur la problématique, sachant que, vu la complexité du site, il s’agira forcément d’une réflexion sur le long terme.

Chiffres nécessaires
Pour mener ce genre de discussion, il faut s’appuyer sur une vision globale des places à disposition. Or, dans une interpellation urgente, Peter Bohnenblust pointe du doigt un manque de données sur le nombre de places disponibles dans la cité seelandaise. Le libéral-radical demande des chiffres pour évaluer l’évolution des possibilités de stationnement dans le domaine public à partir de 2009.
«Nous discutons beaucoup du sujet, mais il manque des bases concrètes pour chaque secteur. Il serait donc temps de pouvoir compter sur un meilleur socle pour étayer les débats.» Aux yeux du politicien, cette lacune représente un manque de considération des autorités seelandaises pour le trafic motorisé.