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Bienne

Deux nouvelles têtes pour l’Ancienne Couronne

Le lieu d’exposition en vieille ville aura à sa tête les curatrices Camille Regli et Kristina Grigorjeva pour sa réouverture en janvier prochain, après quelques travaux.

Kristina Grigorjeva et Camille Regli (en rouge) géreront l’Ancienne Couronne dès janvier prochain. DR

Julie Gaudio

L’Ancienne Couronne commence un nouveau règne. «L’un des plus beaux endroits de la vieille ville», selon les mots de Cédric Némitz, directeur de la Formation, de la culture et du sport, a désormais à sa tête un duo de deux jeunes curatrices. Camille Regli et Kristina Grigorjeva ont été sélectionnées par un jury professionnel pour diriger ce lieu d’exposition à partir de janvier prochain et ce, pour un mandat de trois ans. Les jeunes femmes se sont présentées hier devant la presse.

Avec ce nouveau départ, la Ville de Bienne souhaite faire de l’Ancienne Couronne un espace d’art professionnel afin de mieux s’intégrer dans la politique culturelle de la municipalité, qui apporte plus de soutien «aux créateurs, pas seulement aux institutions culturelles», a détaillé Cédric Némitz. «Avant, le lieu était certes plus accessible pour les amateurs, mais il n’y avait aucune sélection et peu d’artistes de la région exposés (sept en cinq ans)», a expliqué Michel Vust, le délégué à la culture. «C’était la loi du ‹premier arrivé, premier servi›», a-t-il poursuivi. Or, si le dossier proposé par Camille Regli et Kristina Grigorjeva est sorti du lot parmi la vingtaine d’autres reçus, c’est en partie parce que les deux curatrices ont à cœur de faire de l’Ancienne Couronne «une plateforme d’exposition des artistes de la région».

Au carrefour de la Suisse

Toutes deux trentenaires, l’une Romande, l’autre Alémanique, Camille Regli et Kristina Grigorjeva représentent les deux côtés de la Suisse et parlent les trois principales langues nationales. Née à Lausanne, Camille Regli est diplômée d’un master en pratiques curatoriales de la Haute école spécialisée zurichoise en arts visuels. Avec «de la famille au Tessin», comme elle l’a révélé hier, elle maîtrise également l’italien.

De son côté, Kristina Grigorjeva, née en Estonie et vivant actuellement à Zurich, est titulaire du même diplôme que Camille Regli. Elle a également réalisé des études d’architecture dans la commune tessinoise de Mendrisio.
Admettant qu’elles connaissent encore peu Bienne, les deux commissaires d’expositions voient la cité seelandaise comme «une ville avec beaucoup de potentiel», selon Kristina Grigorjeva. «Je perçois Bienne comme une ville ouverte et l’expérimentale», a commenté Camille Regli. «La ville est à un carrefour idéal, à la convergence des deux cultures et constitue une très bonne base», a-t-elle ajouté. Les jeunes femmes ont l’intention de profiter de ces prochains mois pour s’immerger dans la culture biennoise et ont promis qu’elles seront le plus possible sur les lieux une fois l’Ancienne Couronne rouverte.

Un lieu tourné vers la rue

L’établissement, avec ses 150 m² d’exposition, aura non seulement deux nouvelles têtes pour la diriger, mais va aussi connaître un petit coup de neuf. Des travaux vont en effet être réalisés au mois de décembre, a détaillé Michel Vust, et consisteront principalement à remodeler l’espace, en supprimant notamment les panneaux devant les fenêtres. «L’objectif est d’ouvrir le lieu sur la rue», a complété Cédric Némitz. «Il y aura peu de travaux mais ils permettront de changer l’atmosphère du lieu», a-t-il promis.

Si la Ville souhaite faire du lieu un espace plus tourné vers les artistes «professionnels» – Cédric Némitz reconnaissant toutefois que la frontière entre pros et amateurs est floue –, les amateurs ne seront pour autant pas oubliés. «Quelques aménagements vont être réalisés dans les étages pour eux», a ajouté Michel Vust. En conclusion, l’Ancienne Couronne sera «un lieu un peu plus professionnel qu’avant avec deux curatrices, mais un peu moins que des lieux institutionnels comme le Centre d’art Pasquart», a résumé Cédric Némitz. 

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