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Des cours de natation même à la maison

Il a fallu être efficace et créatif pour réagir à la crise. À l’aube des vacances, les représentants scolaires estiment le défi «relevé», même si tous les élèves n’ont pas joué le jeu.

Hier, les autorités biennoises ont tiré un bilan globalement positif de l’école à domicile. Matthias Käser

Par Maeva Pleines

Avant les vacances, le bilan. Hier, la Direction de la formation et plusieurs représentants d’établissements scolaires ont fait le point sur la gestion de la crise sanitaire dans les écoles biennoises. «L’annonce de fermeture est tombée le vendredi 13 mars», se rappelle Peter Hützli, représentant des parents dans la commission scolaire. «En seulement quelques heures, nous avions créé un groupe Whatsapp, très vite rejoint par une prof. Celle-ci nous a rassurés: les livres nécessaires avaient été distribués le jour même. Nous avons ensuite reçu un plan de travail détaillé accompagné de vidéos pédagogiques.»

Ainsi, même s’il avoue s’être parfois un peu emmêlé les pinceaux entre les différentes plateformes de communication à utiliser, Peter Hützli souligne son admiration pour l’efficacité du corps enseignant. Du côté des professeurs, les réunions se sont enchaînées. «Avec la crise, notre travail principal était plus administratif que pédagogique», révèle René Bickel, enseignant au collège secondaire du Châtelet. «Cela nous a par exemple pris trois semaines avant d’adopter la plateforme éduclasse, qui permet de partager les documents de manière centralisée.»

Au final, la plupart des enfants ont joué le jeu. «En tout cas, aucun élève n’a arrêté de donner des nouvelles», se félicite Cédric Némitz, le directeur de la Formation. René Bickel reconnaît tout de même que certains n’ont fourni aucun travail durant cette période. «Mais il s’agit d’une minorité», précise l’enseignant. Et d’ajouter, qu’une autre minorité a même apprécié les conditions de travail à la maison, qui leur permettaient de se concentrer tout en profitant de leur famille.

Un enseignement créatif

Au final, le confinement a surtout accentué les disparités entre les élèves plus ou moins favorisés ou studieux. Les six semaines d’apprentissage à la maison n’ont pas entraîné d’échecs imprévisibles et devraient «se diluer dans l’enseignement global de l’année», selon René Bickel.

Celui-ci ajoute que les matières plus manuelles étaient les plus compliquées à enseigner à distance. «Et pourtant, les enseignants n’ont pas manqué de créativité!» Parmi les initiatives originales, les cours de natation n’ont par exemple pas été annulés. Les élèves ont été invités à exercer leur respiration dans des grandes casseroles.

Pour l’économie familiale, plutôt que de donner des plats à cuisiner, les étudiants ont été invités à partager leurs propres recettes en créant des vidéos tutorielles. Finalement, pour excercer les langues, des journaux de bord ont été rédigés afin de rendre compte du quotidien en temps de crise.

«De notre côté, des réflexions ont été amorcées sur la manière d’enseigner et sur l’importance de transmettre l’indépendance à nos étudiants», partage René Bickel. «J’espère que ces pistes pourront être explorées l’année prochaine... en classe. Car commencer une nouvelle année sans créer un contact face à face avec les élèves serait vraiment très compliqué.»

Quant à la prochaine rentrée, difficile de prévoir comment elle se déroulera. «Nous suivons les informations au jour le jour et nous appliquerons les mesures de la Confédération et du canton», conclut Cédric Némitz.

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