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Corgémont

"Nous avons pris plus de temps afin de garantir la meilleure qualité"

Une nouvelle entreprise de masques ouvre ses portes sous l’impulsion de la directrice du home Les Bouleaux, Morena Pozner, et du Dr. André Piguet. Baptisée Amyna 3, elle a été inaugurée hier.

Morena Pozner et André Piguet ont tout mis en œuvre pour rapatrier ce savoir-faire dans la région. Photo: Stéphane Gerber

Par Marisol Hofmann

 

Maxime Ochsenbein, éducateur au home Les Bouleaux, qui a également œuvré à la mise sur pied de l’entreprise Amyna 3, s’en souvient. Morena Pozner a débarqué, un matin de février, et a déclaré avec une détermination déconcertante: «Nous allons produire des masques chirurgicaux!».

A cette période, en pleine pandémie de Covid-19, «les stocks de masques fondaient comme neige au soleil», a-t-il raconté, hier, lors de la cérémonie d’inauguration de l’entreprise qui se tenait dans ses locaux, sur le Crêt 6, à Corgémont, en présence du maire, Etienne Klopfenstein, et des différents collaborateurs d’Amyna 3. Une situation qui n’était pas sans préoccuper la directrice du home, qui avoue même s’être lancée dans la confection de masques en tissus depuis chez elle. «Puis je me suis dit que si les Chinois étaient capables d’en produire, nous le sommes aussi!»

Elle a donc entamé les démarches de recherche de machines, d’abord sur le marché européen, puis chinois, et a été rejointe dans cette aventure par le Dr André Piguet, convaincu de la nécessité de rapatrier ce savoir-faire. «Les fournisseurs européens ne pouvaient pas nous livrer avant décembre 2021; nous avons donc cherché des partenaires en Chine, directement», a expliqué l’initiatrice du projet. Et de préciser au passage que les quatre machines que l’entreprise Amyna 3 a finalement réussi à se procurer répondent aux normes européennes. Elles ont  une capacité de production de 120 masques à la minute. L’acquisition de celles-là s’est faite à l’aide d’investissements privés de Morena Pozner, du Dr Piguet ainsi qu’au soutien de la Promotion économique du canton de Berne.

Mais, à l’heure où l’efficacité des masques est remise en question, cette démarche n’est-elle pas risquée? «Nous avons pris plus de temps que d’autres entreprises concurrentes à démarrer notre activité car notre priorité était de répondre aux plus hautes exigences», a-t-elle argumenté. Elle ne craint donc pas la possibilité d’un renforcement du contrôle, au niveau national, du marché des masques de protection.

Une dimension sociale
La directrice du home Les Bouleaux a également souligné la dimension sociale de son entreprise, qui la démarque de ses concurrents. Amyna 3 collabore avec Prélude SA, à Valbirse, et la fondation La Pimpinière, toutes deux actives dans l’intégration et la réinsertion professionnelle de personnes en situation de handicap et en difficultés sociales, pour ce qui est du conditionnement du produit.

Pour l’heure, les protections d’Amyna 3 sont vendues comme masques d’hygiène pour le grand public. Elles seront disponibles via une plateforme qui sera mise en ligne prochainement. Si les matières premières utilisées ont déjà été certifiées, le produit final doit encore être testé afin d’obtenir une autorisation de Swissmedic pour pouvoir être commercialisés en tant que masques chirurgicaux et ainsi être proposés dans le milieu médical également. Pour rappel, contrairement aux masques dits communautaires ou d’hygiène, ces derniers sont couverts par des normes certifiées.

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