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Athlétisme

Sous les drapeaux comme à la maison

Caroline Agnou accomplit son école de recrues pour sportifs d’élite à Macolin. L’heptathlonienne d’Evilard veut mettre toutes les chances de son côté pour aller aux JO.

A Macolin, depuis fin octobre et jusqu’en mars, Caroline Agnou jonglera entre une instruction militaire de base et des entraînements spécialement adaptés à ses besoins (photo ldd)

Christian Kobi

Elle se sentait déjà chez elle à Macolin. Autant dire que son sentiment s’est encore renforcé depuis qu’elle a démarré son école de recrues (ER) pour sportifs d’élite, à la fin octobre, sur les hauteurs de Bienne. «Ici, je suis vraiment comme dans mon salon», raconte Caroline Agnou. Un salon où l’oisiveté n’a pas sa place. Après trois premières semaines principalement axées sur une formation militaire générale, l’heptathlonienne ayant grandi à Evilard augmente peu à peu la cadence. «On a commencé par du gainage et de l’endurance, et désormais on travaille pas mal sur l’explosivité.»

Pour bénéficier de ces conditions d’entraînement idéales et pouvoir se consacrer entièrement à la préparation de sa saison2021, l’athlète de 24 ans a saisi la toute dernière opportunité qui s’offrait à elle. «En raison de mon âge, c’était la dernière année pour effectuer mon ER», indique-t-elle. Une idée qui a commencé à germer dans sa tête l’année dernière. «J’en ai parlé avec Swiss Athletics, qui m’a encouragé à passer les tests. Comme j’arrivais à la fin de mes études (réd: elle a décroché cet été son Bachelor en sciences de la communication à l’Université de Fribourg), le timing était parfait.»    

Des choix à faire
Il l’est d’autant plus que les Jeux olympiques de Tokyo, initialement prévus cet été, ont été reportés à l’année prochaine en raison de la pandémie de Covid-19. «Cela reste mon objectif et je ferai tout pour aller au Japon», déclare Caroline Agnou. Une réponse claire adressée à ceux qui l’imaginaient avoir revu ses ambitions à la baisse après deux dernières saisons perturbées par une blessure à un genou et une mononucléose diagnostiquée dans le courant de l’été (LeJdJ du 5août), qui avait mis un terme à une saison 2020 au cours de laquelle elle n’aura pas disputé le moindre heptathlon.

La championne d’Europe M23 – c’était en 2017 – aura bien besoin de toutes ses forces pour décrocher les minimas pour Tokyo, fixés à 6450 points. Depuis trois ans, son record personnel n’a pas bougé et reste bloqué à 6330points. «Actuellement, mon corps réagit bien à la charge d’entraînement, que nous allons progressivement augmenter d’ici à la fin de mon école de recrues, en mars», lâche l’athlète, qui sait que le choix des meetings où elle tentera de décrocher sa qualification pour les Jeux sera primordial. «Il y aura cinq ou six possibilités en tout au printemps. Il faudra bien les sélectionner en fonction du calendrier et de mon état de forme.»

En bonne compagnie
Pour l’heure, l’heptathlonienne suit un plan de remise en route élaboré avec minutie. A Macolin, elle profite aussi de la présence de cinq autres athlètes pour se stimuler. Parmi eux se trouve la nouvelle pépite de l’athlétisme suisse, le décathlonien Simon Ehammer. «J’échange beaucoup avec lui, c’est très instructif. C’est aussi important d’avoir un partenaire pour se pousser mutuellement», apprécie-t-elle.

Cet été, l’Appenzellois de 20ans est devenu le premier Suisse à franchir la mythique barre des 8000points en décathlon depuis Rolf Schläfli en2003 (8231points). Comme Agnou, il cherche lui aussi à se mettre dans les meilleures conditions pour tenter de décrocher son billet pour Tokyo.

En attendant de découvrir – peut-être – les charmes du Japon, c’est à... Macolin que Caroline Agnou, Simon Ehammer et quelques autres doivent renouer avec la compétition, les6 et 7 février à l’occasion des championnats de Suisse en salle de concours multiples. «Entre Macolin et Saint-Gall, il devrait y avoir quelques meetings pour les cadres dans un format réduit cet hiver. Je vais bien sûr en profiter pour prendre mes repères et évaluer mon état de forme en compétition», commente l’athlète du Satus Bienne.

Une chose est sûre: à Macolin, qu’elle soit en habit militaire, en civil ou sur une piste, elle ne sera jamais dépaysée.

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