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Vallon de Saint-Imier

Des 30 km/h à deux vitesses

Cette limitation essaime peu à peu, mais sans se généraliser. On retrouve justement des approches différentes à Péry-La Heutte et Sonceboz-Sombeval.

A Péry-La Heutte, on aimerait généraliser la réduction de vitesse. A Sonceboz, on avance au cas par cas, comme ici, à la rue des Prés. DSH

Par Dan Steiner

En Suisse, près de deux tiers des accidents de la route graves surviennent en localité. Dans le lot, un sur trois pourrait être évité grâce à l’introduction plus systématique de la limite de vitesse à 30 km/h sans que le gain de sécurité ne porte préjudice à la fluidité du trafic. Au contraire. Le Bureau de prévention des accidents milite pour un changement de paradigme. «En Suisse, les zones 30 sont déjà nombreuses, en particulier en ville. Pourtant, le potentiel de prévention n’est de loin pas exploité. Il faut réduire les obstacles juridiques à leur instauration», appuie le BPA.

Munie d’un peu moins de 300 signatures et remise aux autorités communales de Sonceboz-Sombeval en septembre 2017, une pétition lancée par deux mères de famille inquiètes par la vitesse des automobilistes au village demandait qu’on étudie la chose pour que, in fine, l’ensemble des rues passent au régime 30 km/h. Pas encore maire à l’époque, René Rimaz indique aujourd’hui qu’un mandat a été donné à un bureau spécialisé biennois.

D’après ses conclusions et en regard des coûts élevés qu’engendrent ces modifications de limitation, le Conseil communal préfère décider au cas par cas, sans généraliser le 30km/h hors route cantonale. Rappelons d’ailleurs qu’il y a une différence, également de prix, entre une «zone 30», normalement exempte de passages pour piétons et où règne la priorité de droite, et une voie limitée à 30.

A 90 dans le 30
«Un premier cas, celui de la rue des Prés, a été réglé, notamment en raison de la présence de l’école», note le maire actuel. Or c’est encore un endroit où des inconscients s’amusent à atteindre les 90 km/h, selon un radar pédagogique placé sur cette route rectiligne. Surtout de nuit, précise René Rimaz.Ce qui n’excuse rien.

Egalement bien fréquentée, la rue de la Gare fait également l’objet d’un projet. Une zone de rencontre est prévue à cet endroit. «Une séance était prévue en janvier, mais a été repoussée à cause des restrictions. Il est possible qu’elle se fasse par vidéoconférence, car il faut aller de l’avant!» martèle René Rimaz. «Et décider qui paie quoi...»

Or une dizaine de personnes doivent y prendre part, notamment les CFF, qui ont également comme intention de procéder à d’importants travaux à la gare. «Reste également à définir le cours définitif du ruisseau des Malés, dont le projet de revitalisation avait été refusé par l’assemblée.» C’était en 2018. Au bout de la rue de la Gare, on retrouve également un carrefour à améliorer, celui qui croise la rue de l’Envers et se prolonge Sur le Brassiège. Là, le 50 à l’heure restera toutefois en vigueur.

La cantonale aussi, à Péry
Le 50, la Municipalité de Péry-LaHeutte souhaiterait, elle, ne plus l’avoir comme limitation sur son territoire. «La discussion a commencé suite à la fusion», rappelle le maire, Claude Nussbaumer. Aujourd’hui, seul Péry connaît ce régime de vitesse limité. «Le but est donc d’avoir quelque chose d’uniforme pour les deux villages. Un groupe de citoyen nous a d’ailleurs transmis une pétition informelle en ce sens.»

Il suffit qu’un accident survienne sur la N16 pour qu’une voie soit bloquée et que le flux de véhicules, parfois des centaines, aux heures de pointe, se déplace sur la route cantonale de Péry. Elle aussi serait donc à 30; ne resterait que la rue de la Gare à 50 km/h. «On attend désormais le mot de l’Office des ponts et chaussées.» Si Berne entrevoit cette possibilité, la commune se lancera alors dans l’étude nécessaire.

En 2018, des contrôles de vitesse ont été effectués dans les deux localités, notamment dans le 30km/h de Péry. Près des 40% des personnes «testées» roulaient à trop vive allure, 3,2% étant même au-dessus de 40. La commission municipale temporaire ad hoc étudie également les mesures utiles pour améliorer le stationnement.

Notons encore que les autorités de Cormoret ont également émis la volonté de faire passer les routes communales à 30 (et non en zones30) et la place du village à 20, comme zone de rencontre. A condition de mener, là aussi, une étude, ce qui fait dire au maire, Gérard Py, qu’il est encore trop tôt pour développer la chose. Mollo, comme on dit.

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