Christian Kobi
Il avait été l’une des dernières manifestations sportives à pouvoir se tenir normalement, du 21 au 23 février 2020, avant que ce satané virus ne vienne tout chambouler. Durant trois jours, plus de 300 patineurs chevronnés ou en herbe avaient fait montre de leur talent sur la glace de la Tissot Arena. Une année plus tard, l’Ice Trophy est de retour dans un format virtuel. «Pour nous, c’est l’événement annuel du club. Nous ne l’avons jamais loupé en 25 ans, et il était impensable que ce soit le cas pour la première fois cette année», note Dana Kohler, vice-présidente du CP Bienne.
Forts d’une motivation intacte, les organisateurs ont dessiné plusieurs plans. L’un d’eux consistait à organiser la compétition sous sa forme traditionnelle, une idée vite jetée aux oubliettes en raison des restrictions sanitaires. Tout s’accélère il y a quelques semaines, lorsque le club de gymnastique rythmique de la cité seelandaise met sur pied la Coupe de Bienne à distance, via un livestream diffusé sur internet (Le JdJ du 29 janvier). «Après avoir eu vent de cette idée, nous avons décidé de nous en inspirer pour proposer la même chose aux patineurs», indique la responsable du club biennois.
Boom de la participation
Le concept est simple: chaque participant devait faire filmer sa performance jusqu’au 7 février depuis la bande et en gros plan, en veillant bien à être toujours entièrement visible. Il était évidemment interdit de couper ou de modifier la vidéo, sous peine de disqualification. Le jour J, soit ce samedi, le jury visionnera et notera en direct l’ensemble des performances qui lui sont parvenues, lesquelles seront visibles pour le grand public en suivant un lien disponible sur le site du CPBienne (sc-biel.ch).
Pour rentrer dans ses frais, qui consistent principalement au paiement des droits de diffusion de la musique et au défraiement des membres du jury, le club biennois avait décidé de fixer à 100 le nombre minimum de participants. Un chiffre finalement largement dépassé: ils seront 179 en tout, en provenance de 12 clubs différents, dont une cinquantaine du CP Bienne.
Une surprise pour les organisateurs? «Oui et non», répond Dana Kohler. «En lançant ce concept, qui est à ma connaissance unique en Suisse dans le milieu du patinage artistique, nous ne savions vraiment pas à quoi nous attendre. D’un côté, de nombreux clubs n’ont même plus de glace à leur disposition pour pouvoir s’entraîner et se produire. Mais de l’autre, on sent un gros manque chez les patineurs, qui sont pour la plupart privés de compétition depuis une année. Chez nous, lors de l’enregistrement des vidéos, tout le monde était soulagé de pouvoir montrer et faire juger son programme dans un environnement autre que celui d’un entraînement. Le feeling de la compétition leur manque.»
Entraînement en continu
C’est pour combler cette absence d’adrénaline de la compétition que le CP Bienne a décidé de mettre sur pied cette 1re édition de l’Ice Trophy virtuel. «Nous n’allons pas gagner d’argent avec cet événement, mais cela nous offre de la visibilité et nous fait un peu de publicité pour notre club», précise la vice-présidente, qui n’a noté aucune baisse de motivation chez les jeunes patineurs du club biennois. «Heureusement, les moins de 16 ans ont pu continuer de s’entraîner tout l’hiver, c’était important. Pour les plus âgés, qui sont interdits de glace, nous leur avons offert un programme alternatif à effectuer off-ice, avec des exercices de stabilisation et de rotation, des sauts, etc.»
Pour eux, la mise en pratique attendra encore quelque temps. «C’est long pour tout le monde, mais on essaye de se réinventer, de trouver de nouvelles idées», termine Dana Kohler. L’Ice Trophy virtuel en est une, à découvrir ce samedi sur son petit (ou grand) écran.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire
